Les pilotes d’Air Algérie accusent
Algérie - Le bras de fer continue entre le syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) et la direction d’Air Algérie. Le crash, le 13 août dernier, d’un avion de la compagnie nationale en Italie a été la goutte qui a fait déborder le vase, selon les propos du vice-président du syndicat des pilotes de ligne algériens.
Deux semaines après cet incident qui a coûté la vie à trois membres de l’équipage qui était à bord de l’appareil, la situation n’a pas évolué entre les deux parties.
En l’absence de dialogue pour régler tous les problèmes évoqués par le syndicat, ce dernier a saisi, hier, le président de la commission de transport de l’Assemblée populaire nationale (APN), sollicitant l’intervention de cette commission auprès de la direction d’Air Algérie. Comme il demande également une enquête parlementaire sur la gestion de l’entreprise.
«Nous comptons interpeller les institutions de l’Etat sur les conditions de travail au sein de cette compagnie. Nous avons ras le bol de cette situation qui perdure et des intimidations de la direction», a souligné le vice-président du syndicat des pilotes.
Dans un premier communiqué du SPLA, le syndicat fait «appel aux différentes entités étatiques pour une intervention énergique et rapide face à la dégradation de la situation au sein d’Air Algérie».
«Une prise en charge de cet état de fait alarmant pour le devenir de l’aviation civile par une enquête parlementaire est des plus urgentes vu la spécificité de cette catégorie professionnelle sensible», cite le même communiqué.
Par ailleurs, et «en réponse à la polémique qui voudrait que les retards qui perturbent les vols d’Air Algérie soient imputés à un mouvement de zèle de la part des pilotes sous l’impulsion de son syndicat», le syndicat souligne, dans un deuxième communiqué, que «nous, conseil syndical, affirmons par le présent que les raisons de ces retards sont ailleurs et il incombe aux différents responsables de les dévoiler au public et principalement à nos compatriotes résidant à l’étranger en cette période de retour».
Selon le vice-président du SPLA, «depuis la visite du ministre, le travail a été repris normalement par les pilotes. S’il y a perturbation, elle est due à la mauvaise gestion des programmations».
Dans ce même communiqué, le syndicat souligne que «les pilotes algériens ont fait preuve de leur abnégation à différentes occasions par le passé et sont décidés à continuer à oeuvrer pour le maintien du pavillon national comme partenaire dans l’édification de notre pays».
Le syndicat écarte toutefois tout mouvement de protestation ces jours-ci.
Notre interlocuteur indique que le partenaire social tient juste à informer l’opinion publique sur la situation.
La direction générale d’Air Algérie était injoignable hier après-midi, pour donner sa version des faits.
Par B. Mokhtaria - Quotidien Oran
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