Algérie Monde

 

Sahara Occidental - Maroc : Mohammed VI sur la défensive

Abdelaziz BouteflikaAlgérie - Le référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui demeure inévitable, a affirmé le président Abdelaziz Bouteflika. C’est depuis Pékin, où il effectue une visite d’Etat, que le président de la République a affirmé, hier, que l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément à la légalité internationale et au plan Baker, demeure inévitable balayant ainsi d’un revers de la main le projet de large autonomie en gestation prôné par le souverain marocain.

Le roi du Maroc, Mohammed VI, à travers son discours télévisé visant à célébrer le 31e anniversaire de la «Marche verte» s’entête à vouloir imposer son propre projet de large autonomie du Sahara occidental annexé par le Royaume marocain lors du retrait des troupes espagnoles des territoires sahraouis, qu’elles ont occupé jusqu’en 1975.

350.000 hommes avaient marché et envahi le Sahara occidental sous occupation espagnole. Une armée de civils en haillons a déferlé et envahi les territoires sahraouis, telle une nuée de sauterelles sous l’oeil témoin des caméras des télévisions du monde.

C’était le 6 novembre 1975. Trois années auparavant, le trône chérifien a failli vaciller depuis la base militaire de Skhirat, suite à la tentative du putsch avortée contre Sa Majesté Hassan II, menée par les généraux Oufkir et Dilmi. S’ensuivie une répression sanglante et l’épopée du tristement célèbre bagne de Tazmamart qui en fut le symbole.

C’est dans cette foulée que s’est organisée la Marche verte pour ressouder la solidarité des sujets marocains autour de leur souverain. Appui populaire en écho à un discours «populiste royal» sous le couvert d’une prétendue menace d’intégrité territoriale. Ce fut le début et le prétexte d’une colonisation qui avait du mal à cacher son nom. Le jeune roi du Maroc, Mohammed VI, semble vouloir rééditer le même coup que son défunt père, Hassan II, en déclarant qu’un Sahara occidental indépendant prôné par le Polisario avec le soutien de l’Algérie favoriserait le terrorisme au Maghreb et au Sahel.

Et il poursuit en affirmant que c’est dans le souci d’épargner à cet espace ainsi qu’à cette région du Sahel ainsi qu’aux rives méridionale et septentrionale de la Méditerranée, les risques calamiteux de balkanisation et d’instabilité qu’une entité factice implantée doit être évitée. Le peuple sahraoui qui aspire à son indépendance est réduit à une entité factice.

L’Algérie, qui a durement payé les affres du terrorisme à la pointe de la lutte antiterroriste, représenterait donc un danger pour le Royaume chérifien. Est-ce un appel du pied à la création d’une zone tampon sous l’oeil vigilant de l’hégémonie américaine?

L’Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, M.Mohamed Bedjaoui, a attiré l’attention du Conseil de sécurité sur la grave dérive que constituerait une tentative autre que la légalité d’une résolution internationale concernant le Sahara occidental, qui demeure avant tout une question de décolonisation.

L’Algérie ne saurait être partie prenante dans des négociations qui ne peuvent mettre en présence que les deux protagonistes du conflit, à savoir le Polisario d’une part, et le Maroc d’autre part. Durant le mois d’avril 2006, le ministre algérien des Affaires étrangères avait rencontré M.Wang, représentant et ambassadeur de la Chine aux Nations unies, qui avait assuré la présidence du Conseil de sécurité.

La rencontre entre les deux hommes avait porté sur la question du Sahara occidental. Le représentant de la République populaire de Chine avait affirmé son soutien à la démarche algérienne concernant le conflit du Sahara occidental. Depuis l’université de Pékin où il a prononcé une allocution, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a réitéré la position de l’Algérie à l’égard de ce conflit qui dure depuis trente ans.

«Un problème de décolonisation dont la résolution incombe à la communauté internationale dans le cadre de la Charte des Nations unies et des décisions du Conseil de sécurité», a solennellement déclaré le chef de l’Etat algérien, confirmant, par là même, la résolution prise par le sommet des Non-alignés à Cuba.

Aller à l’encontre d’une telle résolution qui demeure irréversible constituerait un déni de justice et priverait le peuple sahraoui de la légitimité d’avoir une patrie, une identité.

Par Mohamed Touati - L'Expression, le 8 novembre 2006.

Actualité en Algérie

Toute l'actualite du moment

Forum Algérie Monde - Debats et discussions sur l'Algérie et sur le Monde.

Algerie-Monde.com © 2006 Tous Droits Réservés