Iran Nucléaire : ces sanctions qui divisent les puissances occidentales
Iran - Le nucléaire iranien semble bien parti pour ne plus faire l’unanimité au sein du club des puissances mondiales chargées de «faire revenir à la raison» un Etat du Moyen-Orient qui se rend compte du rôle qui lui sied désormais dans la région.
Les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ne se sont pas, encore une fois, mis d’accord lors de leur réunion à Paris sur la nature et surtout l’ampleur des sanctions -s’il y a lieu- à imposer à l’Iran. Un échec qui n’a nullement étonné, tellement les protagonistes eux-mêmes ne semblaient pas y croire. Les réticences exprimées par une Russie voulant user de son poids perdu ont pesé tout au long des discussions.
Des responsables européens ont estimé à l’issue de cette réunion qu’il fallait qu’une résolution décidant de sanctions contre Téhéran soit adoptée «d’ici à la fin de l’année» pour préserver la «crédibilité» du Conseil de sécurité.Ainsi sauver les apparences et préserver les formes serait devenu l’objectif, faute d’arriver aux buts initiaux. Plus de trois mois se sont écoulés depuis l’expiration de la date butoir du 31 août fixée à l’Iran par la résolution 1696 du Conseil de sécurité pour suspendre son enrichissement de l’uranium sous peine de sanctions. Celles-ci pouvaient être diplomatiques, économiques et même, le cas échéant, militaires.
Mais, conjoncture internationale aidant, les puissances n’ont pas réussi à s’entendre sur le contenu de ces sanctions imposées à l’Iran. Ce dernier, imperturbable, demeure réfractaire à toute cessation d’activité de son programme d’enrichissement nucléaire civil. Un droit inaliénable auquel Téhéran n’entend pas renoncer. Si les «Six» sont «tous d’accord sur la nécessité d’adopter une résolution efficace», la Russie traîne les pieds sur la mise en place concrète de mesures dissuasives à l’égard des Iraniens, partenaires stratégiques de choix.
«Nous avions espéré que cette discussion nous permettrait d’avancer de manière considérable» mais «ce ne fut pas le cas», regrette un diplomate au fait du dossier. Moscou avait pourtant fait «un pas» à la fin de la semaine dernière en approuvant l’éventualité d’un embargo sur des technologies ou du matériel destiné aux programmes nucléaire ou de missiles balistiques de l’Iran avant de se rétracter et d’opérer ce que les Occidentaux ont qualifié de «recul» qui brise l’unité affichée.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, est allé même jusqu’à qualifier d’«irresponsable» le fait d’envisager des mesures de fermeté contre Téhéran. Une éventualité aux conséquences incalculables dans une région explosive notamment dans le contexte actuel. Tout autour de l’Iran, les poudrières ne manquent pas, et la déstabilisation de la République islamique pourrait constituer le détonateur que tout le monde redoute.
Par Moumene Belghoul - La Tribune, le 7 décembre 2006.
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