Algérie : Un juge assassiné à Annaba
Algérie - Un magistrat de la Cour de Oum El-Bouaghi a été assassiné dans la nuit de mercredi à jeudi sur la route nationale numéro trois, reliant la wilaya de Constantine et celle de Annaba.
Le défunt Bouterfa Nabil, âgé d’une quarantaine d’années, exerçant les fonctions de juge des affaires civiles chargé de la section commerciale à la Cour de Oum El-Bouaghi, rentrait comme il le faisait pratiquement chaque mercredi quand le temps lui permettait, à Annaba, sa ville natale pour le week-end. Ce jeudi, l’ancien procureur de la République adjoint de Aïn M’lila, qui avait rejoint la Cour de Oum El-Bouaghi à la faveur du dernier mouvement des magistrats, supposé avoir regagné le domicile familial, ne donna aucun signe de vie.
La veille au soir, précisément à 21 heures, des automobilistes empruntant la voie express Berrahal - Annaba, seront intrigués par la présence d’un véhicule maladroitement garé sur le bas-côté, toutes portes ouvertes.
Tout autour des feuilles volantes, des chemises et autres porte-documents jonchaient le sol. La curiosité de ces gens de passage est d’autant plus attisée par l’absence du chauffeur. Aussitôt les services de gendarmerie sont alertés et déjà les gens qui connaissaient le lieu pressentaient le drame. En effet, on saura que le véhicule a été trouvé sur le tronçon qui longe le lieu-dit Oued El-Nil, précisément à Oued Ziad, un endroit réputé comme véritable coupe-gorge pour les automobilistes la nuit et qui a été le théâtre de nombre d’agressions suivies de vol.
Les recherches déclenchées la nuit même pour retrouver le propriétaire du véhicule ne donneront finalement rien. Les services de sécurité procédèrent le lendemain à la levée du jour à un ratissage de la zone qui dura pratiquement toute la journée de jeudi. Et ce n’est que dans l’après-midi qu’ils découvriront le corps sans vie de Nabil Bouterfa, caché dans les fourrées à plusieurs kilomètres du lieu où fut découvert la veille le véhicule. La victime avait les mains liées derrière le dos par une corde. Elle était également bâillonnée et le visage plein d’ecchymoses. Un examen plus soutenu révéla que le corps de la victime portait des traces de coups de couteau et l’impact d’au moins deux balles tirées par une arme à feu.
Vraisemblablement, le meurtre n’a pas été commis au lieu-dit Oued Ziad et la victime aurait été transportée dans un autre véhicule par ses meurtriers avant d’être assassinée. C’est ce qui explique, nous dit-on, la présence du bâillon sur la bouche du magistrat et que renforce le fait qu’il avait les mains liées. On croit savoir que ce dernier a été assassiné par arme blanche et que ce n’est qu’une fois le corps inerte que son ou ses meurtrier(s) ont tiré par arme à feu. En tout état de cause c’est ce que déterminera l’autopsie du corps de la victime et l’examen du véhicule par la police scientifique.
Le corps a été transporté à la morgue du centre hospitalo-universitaire Ibn Rochd de Annaba.
Les enquêteurs n’écartent aucune hypothèse, mais une chose est sûre pour le moment, la victime a été interceptée à la tombée de la nuit sur la route par plusieurs individus munis d’armes à feu et l’action n’aura duré qu’un court moment, sachant que l’axe routier Berrahal - Annaba reste très fréquenté même la nuit. Les dossiers qui se trouvaient en possession de la victime dans son cartable, nous dit-on, et le fait qu’ils soient trouvés éparpillées, peuvent constituer un indice qui pourrait mettre les enquêteurs sur la piste de ses assassins.
Par M. S. Boureni Et H. Kedadria - Quotidien d'Oran, le 9 décembre 2006.
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