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Algérie : 20 milliards de DA par an pour l’entretien des routes

Amar GhoulAlgérie - Vingt milliards de dinars. C’est l’enveloppe annuelle réservée par l’Etat à l’entretien des routes à travers le territoire national et ce jusqu’en 2009. Le chiffre a été donné jeudi dernier par le ministre des Travaux publics Amar Ghoul en réponse à une question d’un député FLN de M’sila sur l’entretien des routes. Cette wilaya va bénéficier de 9 milliards de dinars de cette enveloppe, a rassuré le ministre.

Dans le détail, cet argent est destiné à l’entretien et la réfection de quelque 1.000 km de routes du réseau national traversant cette wilaya ainsi qu’à la réhabilitation et la réalisation de 250 ouvrages d’art et d’une vingtaine de maisons cantonnières. L’Etat va donc dépenser plus d’un milliard de dollars entre 2005 et 2009 pour remettre en l’état les routes à travers le pays. En réservant une somme aussi importante à l’entretien des routes, le ministère des Travaux publics reconnaît de fait l’état déplorable de nos routes. Manque de signalisation horizontale et verticale, absence d’éclairage sur les tronçons autoroutiers, multiplication des ralentisseurs sauvages, détérioration rapide de la qualité de la chaussée, défaut de réalisation des ouvrages d’art.

Souvent les entreprises de réalisation confondent précipitation et rapidité dans la réalisation. Lorsque les entreprises sont soumises à de fortes pressions politiques pour réaliser rapidement, elles se mettent à bâcler les travaux. Conséquence: des malfaçons apparaissent au bout de la première année d’exploitation alors qu’une route est dimensionnée pour vivre au moins 10 ans, sans nécessité de grands travaux de réparation. Là aussi, les exemples de routes mal réparées sont nombreux et visibles sur les grands axes routiers comme la RN4 et la RN5. A cela s’ajoute les bouchons, de plus en plus nombreux, sur les principaux axes routiers qui desservent la capitale.

Comme sur la RN4 au niveau de Boumedfâa, Oued Rhiou, Boukadir, El-Attaf, où les automobilistes passent des heures entières pour faire quelques kilomètres. Même situation catastrophique à l’est d’Alger, sur la RN5, devenue trop étroite et dangereuse pour le trafic routier. Des bouchons énormes se forment chaque jour au niveau de Aomar et El-Asnam. Les automobilistes y passent des heures entières. Une perte de temps considérable et d’argent pour l’économie.

Toutefois, l’ouverture prochaine des tronçons autoroutiers proches de ces localités devra améliorer considérablement le trafic routier entre la capitale et l’est et l’ouest du pays. Le ministre a, par ailleurs, rejeté l’opinion d’un député selon lequel les accidents de la circulation étaient dus, en grande partie, à l’état des routes, soulignant que « le facteur humain » était « responsable de 95% des accidents ». L’Algérie a relancé, fin septembre, un projet d’autoroute Est-Ouest devant relier les frontières algéro-tunisienne et algéro-marocaine. Ghoul avait indiqué en octobre que le coût final de ce projet devrait avoisiner 11 milliards de dollars et emploierait 100.000 personnes.

Le projet d’autoroute a été confié aux groupes chinois CITC/CRCC et japonais COJAL, qui travaillent avec des sous-traitants européens. Les entreprises se sont engagées à livrer l’ouvrage dans un délai de 40 mois, en 2009, selon le ministre. L’autoroute, d’une longueur de 927 kilomètres, comportera deux voies de trois couloirs chacune. Elle comptera 556 ouvrages d’art et 13 tunnels et sera la première autoroute à péage en Algérie, avec 60 points de péage prévus. Les autorités envisagent de fixer un prix symbolique d’un dinar le kilomètre. Sur un autre plan, le ministre de la Santé a indiqué, lors de la même séance plénière de l’APN, que plus de 500 officines pharmaceutiques ont été ouvertes depuis novembre 2005 dans les cités et les villages isolés et situés loin des grandes agglomérations.

Le ministre a souligné que l’ouverture des pharmacies intervient suite à la mise au point relative aux modalités d’application d’une disposition de la réglementation relative à l’ouverture et à la fermeture des officines pharmaceutiques depuis le mois de novembre 2005. En vertu de cette mesure, il est permis l’ouverture d’officines pharmaceutiques dans tout quartier considéré isolé dans une ville ou un village éloigné, a expliqué le ministre ajoutant que cette mise au point visait seulement à introduire plus de souplesse dans les procédures d’ouverture d’officines pharmaceutiques.

Le ministre a souligné que la réglementation régissant les officines pharmaceutiques en Algérie est en vigueur depuis une décennie et prévoit l’ouverture d’une pharmacie pour 5.000 habitants et ce en collaboration avec le ministère et le syndicat des pharmaciens privés. Il a estimé que l’application de cette réglementation a engendré plusieurs problèmes, notamment du fait de l’expansion des villes. Cette norme (une pharmacie pour 5.000 habitants) ne pouvant plus satisfaire les besoins des régions et des quartiers éloignés des villes, le secteur s’est vu contraint de mettre en oeuvre cette mise au point, a-t-il souligné.

Si l’application de cette mesure n’a pas rencontré de difficultés dans les villes ou les quartiers, explique le ministre, le problème des villages éloignés reste posé car l’investissement n’étant pas rentable pour celui qui souhaite ouvrir une officine, a-t-il précisé. Dans ce cadre, le ministre a affirmé que la réflexion est orientée vers « les modalités d’ouverture d’annexes aux pharmacies existantes » d’où la nécessité « d’un large dialogue entre les professionnels ».

Par Hamid Guemache - Quotidien d'Oran, le 9 décembre 2006.

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