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Algérie : Des villes de plus en plus invivables

AlgerAlgérie - Parmi les villes côtières algériennes qui poseront réellement problème, se présente le cas de capitale algérienne. Sa configuration en mégapole mise en capilotade risque de la placer au premier rang des villes inclémentes, à l’instar de Bombay, de Calcutta, du Caire ou de Mexico. Son problème actuel, sa très mal réaction envers la chaleur. La chaleur, le manque d’eau et la pauvreté. Le destin dispose d’un arsenal considérable de moyens pour nous rappeler les tares d’une gestion apocalyptique du cadre urbain.

Les premières victimes sont souvent les laissés-pour-compte, car vague de chaleur égale surconsommation d’eau. Le Dr Laurence S. Kalkstein de l’université de Delaware explique comment des sauts de température de 7 degrés ou plus dans les villes côtières ont des conséquence plus grandes sur les populations que des températures plus chaudes mais plus constantes des villes du désert. Très intéressant. Un Algérois peut donc crever de chaleur si la température avoisine les 40 degrés pendant qu’un habitant de Laghouat pourra s’ajuster à 47 degrés. Les conditions générales accompagnant une hausse de température sont importantes aussi. Sous un ciel sans nuage, Alger cuit à l’étouffée. L’humidité prend toujours forme dans cette ville, ce qui amène le corps à éprouver plus de mal à transpirer et à se rafraîchir.

Un Algérois court plus vite vers l’eau qu’un habitant de Laghouat. Mais qu’est-ce qui fait souffrir les gens d’Alger lors d’une vague de chaleur ? Dans les situations normales le corps humain a l’habitude de fonctionner à l’intérieur d’un créneau de températures assez restreint. Donc, le corps conduit le sang à la peau et la transpiration dégage la chaleur de cette peau. Dans le cas d’une ville-bouilloire comme Alger et en situation de grande chaleur, le coeur est contraint de pomper plus rapidement, avec plus de force, ce qui conduit aux grands malaises, voire à la congestion cérébrale. C’est un effet de séchage et de mouillage qui s’affronte. Le coeur se trouve seul à affronter cet ennemi extérieur qu’est l’humidité provoquée non seulement par la proximité de la mer mais du comment et en quoi le cadre urbain est fait. Les premiers qui souffrent sont les bébés et les personnes âgées.

Les gens peuvent remarquer que les rues fortement boisées et héritées de l’époque coloniale sont relativement plus clémentes mais attention ! Elles ne peuvent parfois rien arranger lorsqu’une capitale nourrit elle-même la chaleur et invite le soleil à lui faire son effet de loupe. La structure de la ville d’Alger, comme a souligné Kalkstein en parlant des villes africaines, est un élément à considérer. Ainsi, il s’agit pour nous de se demander quel type de maison les Algériens sont en train de construire. La majorité des habitations nouvelles souffrent du problème d’aération. L’Algérien ne veut laisser aucun espace entre lui et son voisin.

C’est cet espace qui est vital pour le bien-être. On ne peut jamais vivre avec des fenêtres d’un seul côté. Les lotissements populaires de la périphérie algéroise sont suffocants. Que dire des ménages très pauvres se trouvant entassés dans des carcasses de béton, sans la moindre végétation. Alger ne peut connaître le bien-être sans une discipline urbaine rigoureuse, sans reboisement et plantation d’arbres, sans gestion planifiée de l’environnement et sans bonne récupération des eaux pluviales. Rien de neuf d’ailleurs. Des ingénieux systèmes de récupération des eaux de pluie existent déjà à la cité cirtéenne de Massinissa. PA Fevrier L. avait bien mentionné dans son livre «Origine de l’habitat urbain en Mauritanie Césarienne» paru Juin 1967.

Par El Haj Zouaimia - Quotidien d'Oran, le 10 décembre 2006.

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