Irak : L’Iran propose ses services pour le retrait des Américains
Irak - Téhéran se dit disposé à jouer un rôle probant en Irak dans le cas où les Etats-Unis, puissance occupante mais fortement embourbée, se décideraient à s’en retirer. La République islamique serait même prête, dans «certaines circonstances», à aider les Etats-Unis à retirer leurs troupes du terrain des opérations. Pour le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, qui l’a fait savoir hier, «la clé pour résoudre les problèmes de l’Irak est le retrait des troupes étrangères». Mais à condition, fera-t-il savoir, que les Etats-Unis «changent d’attitude» vis-à-vis de la République islamique. Néanmoins, il n’a pas expliqué en quoi pourrait consister cette aide et, à plus forte raison, quelle en serait la contrepartie.
Cela au moment où l’administration Bush étudiait trois options pour changer de cap concernant l’Irak, après la publication du rapport du Groupe d’études de James Baker, selon le Washington Post. Les principales options comprennent une augmentation à court terme des troupes, passant de 15 000 à 30 000 hommes, pour sécuriser Baghdad et accélérer la formation d’une force irakienne. Une autre stratégie consisterait à affecter les troupes uniquement à la guerre contre les «terroristes affiliés à Al Qaïda». Enfin, la troisième option consisterait à apporter le soutien politique américain uniquement à la majorité chiite au détriment des sunnites considérés comme réfractaires à la présence US en Irak.
Le Washington Post ajoutera que la principale préoccupation de Bush et de ses conseillers serait plutôt de trouver des alternatives au plan Baker. Mais la tendance principale au sein de l’administration serait de transférer la responsabilité du chaos irakien aux autochtones. Les choix de la Maison-Blanche, qui impliquent le département d’Etat, le Conseil national de sécurité, la CIA et le Pentagone, devraient déboucher sur un discours du Président, le 18 décembre, toujours selon le quotidien américain.
Ainsi, l’offre de service iranienne concernant l’Irak intervient au moment où les six pays chargés du dossier nucléaire reprendront (demain) leurs discussions à l’ONU sur un projet de résolution européen visant à sanctionner l’Iran pour sa position quant à l’enrichissement de l’uranium.
Dans une volonté de dépasser les divergences, les ambassadeurs des «Six» (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) doivent discuter entre eux d’une nouvelle version, légèrement édulcorée, du projet de résolution mis en circulation au Conseil de sécurité le 23 octobre. Le nouveau texte, «extrêmement technique», prévoit toujours des sanctions économiques et commerciales contre l’Iran dans les domaines jugés sensibles, c’est-à-dire les «activités d’enrichissement, de retraitement et celles liées aux réacteurs à eau lourde ou au développement de systèmes de lancement d’armes nucléaires». Le texte prévoit également des sanctions visant des personnalités iraniennes : interdiction de voyager et gel des avoirs financiers à l’étranger contre les Iraniens associés à ces activités. Une liste comportant les noms d’une douzaine de personnes ciblées circulerait entre les diplomates européens. Selon l’un d’eux, l’assentiment de la Russie à cette nouvelle mouture du projet n’est néanmoins pas encore acquis.
Par Moumene Belghoul - La Tribune, le 10 décembre 2006.
Actualité en Algérie
Toute l'actualite du moment
Forum Algérie Monde - Debats et discussions sur l'Algérie et sur le Monde.