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Algérie - Désertification : 30 millions d'hectares menacés

Désertification en AlgérieAlgérie - L’Algérie risque de perdre d’importantes ressources hydriques dans les années à venir, si elle ne prend pas en charge efficacement le problème de la désertification. Le gouvernement en est conscient: il a depuis l’année 2000 changé de vision en adoptant une nouvelle stratégie basée sur le développement rural intégré, le reboisement et une politique d’appui et de soutien aux agriculteurs.

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a rappelé hier, lors de l’ouverture des travaux de la Conférence internationale sur la lutte contre la désertification et l’impératif international de politiques de soutien, que l’Algérie a été confrontée à une situation inquiétante de dégradation des sols par la déforestation à grande échelle effectuée par les forces militaires coloniales.

Le chef de l’Etat a évoqué le «barrage vert» qui a été mis en place dès les années 60 par l’Etat algérien, en reconnaissant qu’il avait enregistré «des résultats partiels». Pour le président de la République, les choses se sont beaucoup améliorées avec l’adoption de la nouvelle stratégie de lutte contre la désertification, et ce depuis 2000. Cette nouvelle politique est «cohérente», ajoute le Président, tout en insistant sur le fait qu’elle vise à faire coïncider »les objectifs d’amélioration de la productivité des ressources naturelles avec ceux de leur utilisation durable». Le directeur de la lutte contre la désertification du ministère de l’Agriculture, Abdelkader Khelifa, indique que l’Algérie a reboisé 1.300 000 hectares depuis l’indépendance à nos jours.

Et de préciser que 100.000 hectares ont été reboisés de 2000 à 2006, avec la plantation de 133.000 arbres fruitiers durant cette période. Pour le même responsable, une politique de lutte contre la désertification est nécessaire dans un pays comme l’Algérie. Il a indiqué dans ce sens que 30 millions d’hectares sont menacés de désertification en Algérie, dont 5 millions d’hectares sont très sensibles. Pour Khelifa, 3 millions d’hectares ont été déjà récupérés au niveau de la steppe, et ce grâce au Plan national de développement agricole (PNDA), et 3 autres millions seront récupérés dans les 3 années à venir. Il a indiqué que «l’action peut nous faire gagner des coûts et l’inaction peut nous faire perdre 50 millions de m3 d’eau dans les années à venir».

Le président de la République a rappelé dans son discours la nécessité de lutter contre le phénomène de la désertification, qui est un facteur d’aggravation de la pauvreté et générateur de tensions sociales, économiques et politiques très lourdes. La solution existe, estime Bouteflika, dans l’initiative africaine du NEPAD qui constitue une réponse résolue aux défis majeurs qui se posent aujourd’hui au continent africain, tels que la lutte contre la désertification. Mais le Président a insisté cependant pour dire que cette initiative ne pourrait atteindre ses objectifs qu’avec la mobilisation de la communauté internationale et des pays riches, «qui sont le plus souvent, historiquement, à l’origine de l’état préoccupant de l’Afrique».

Le chef de l’Etat a affirmé l’engagement absolu de l’Etat dans la lutte contre la désertification en précisant que l’Algérie a contribué, par un soutien financier significatif, à plusieurs projets transfrontaliers de lutte contre la désertification et la lutte contre la sécheresse et la famine en Afrique. Il a rappelé l’appui que porte l’Algérie pour le projet de reforestation, appelé «Muraille verte», qui concernera une très vaste étendue territoriale de plus de 7.000 km de long et de 5 km de large, du Sahel à la mer Rouge. Enfin, le recteur de l’Université des Nations unies, Hans Van Jenkel, a plaidé plus pour des actions au niveau local qu’à des actions de financement directes. Il a insisté sur le fait que la lutte contre la désertification ne s’arrêtera pas à la fin de l’Année des déserts et de la désertification, qui a eu lieu cette année à Alger, mais qu’elle va continuer dans le temps, car aujourd’hui les frontières des déserts se déplacent de manière inquiétante, notamment avec les changement climatiques.

Par M. Aziza - Quotidien d'Oran, le 18 décembre 2006.

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