Algérie : Un début d'éclaircie sur l'épidémie à Sidi Bel-Abbès
Un climat de forte inquiétude a régné hier au siège de la direction générale du CHU de Sidi Bel-Abbès. A notre arrivée aux environs de 10 heures 30, on nous annonce que le DSP, qui a dû écourter son congé, la directrice du CHU et le médecin chef du service de néphrologie étaient en réunion.
Une demi-heure après, la presse est reçue pour un point, qui a été reporté pour l'après-midi faute de résultats définitifs de la biopsie. Lors d'un entretien à bâtons rompus avec le DSP, on apprend que le nombre de personnes atteintes par cette mystérieuse maladie est passé de 35 à 47 entre samedi après-midi et dimanche matin.
La première lecture de la biopsie rénale s'est révélée négative, et, a posteriori, il y a lieu de procéder à des examens cytologiques, c'est-à-dire sur la cellule rénale. Ceci dit, d'autres étapes sur l'étude de la biopsie s'avèrent nécessaires et les patients sont obligés de patienter.
Parallèlement au travail clinique qui se poursuit, l'Algérienne des eaux a été sollicitée pour procéder à des prélèvements d'eau à tous les points d'alimentation de la wilaya pour permettre des analyses de toxicologie.
Les hypothèses faisant état d'une toxine provenant de produits de consommation, d'eau de baignade ou d'eaux usées ont été à l'origine de la mise en marche de tout un arsenal de moyens humains et matériels dans le souci de cerner l'origine de cette mystérieuse maladie, a-t-on relevé.
Il est midi: le DSP et la directrice du CHU sont obligés de prendre congé des représentants de la presse pour prendre part à une réunion en urgence avec des médecins et des envoyés du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. Il est 15 heures: le ministre de la Santé, M. Amar Tou, arrive devant l'entrée des UMC où il devait tenir une réunion avec les différents spécialistes ayant suivi la maladie depuis son début. «Je suis en congé et je suis là», a lancé le ministre à l'adresse des journalistes.
A noter que les journalistes ont été autorisés à assister à la réunion.
Après avoir écouté les rapport présentés par les spécialistes, il s'avère que la GNA (glomérulo-néphrite aiguë) est confirmée. Il reste à en déterminer l'origine précise. Pour ce faire, des analyses complémentaires sont attendues. La piste du virus semble la plus probable, à en croire les derniers éléments de la biopsie. Par ailleurs, il convient de signaler que le rapport du médecin épidémiologue du secteur sanitaire relève l'utilisation dans les insecticides aspergés par l'APC d'un produit qui serait toxique.
En conclusion, le ministre s'est interrogé sur l'enjeu du phénomène et le risque de danger sur l'état de santé du malade. La réponse était dans le rapport du Dr Maboud, du ministère de la Santé, qui a dressé un bilan plutôt optimiste en faisant part des cinq cas qui ont quitté l'hôpital et de l'amélioration de l'état de santé des autres patients hospitalisés, dans une déclaration faite à la presse. M. Amar Tou a tenu à rassurer la population en écartant les risques de contagion.
A la question d'un confrère sur l'éventualité de l'origine de la néphrite aiguë provenant de la consommation d'une eau polluée, le ministre a piqué une colère en apportant un démenti formel sur la base des rapports qui lui ont été présentés par les spécialistes. En l'absence des résultats complémentaires des analyses, le spectre de cette maladie n'est pas encore définitivement levé, du moins jusqu'en fin d'après-midi. Selon les responsables du CHU, il faudrait attendre jusqu'au-delà de 19 heures pour être définitivement fixé.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'après le Quotidien Oran, par M. D. Le 20 août 2007.
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