Algerie-El-Bayadh : La production de la pomme de terre fait un bond en avant

Aussi aride soit-elle, la terre a toujours donné le meilleur d'elle-même pour celui qui sait la travailler. Elle a été la mère nourricière sous tous les cieux et sur tous les continents. Le laboureur, dans l'une des fables d'un célèbre poète français du 17e siècle, a légué un trésor caché dans les entrailles de la terre à ses enfants.

Les terres steppiques, à vocation pastorale, ont été elles aussi reconverties dans un autre créneau, la production maraîchère, à la faveur du programme de proximité de développement rural intégré. Des îlots maraîchers poussent comme des champignons un peu partout, là où il existe une parcelle de terre fertile et meuble.

Les petits éleveurs, laminés et ruinés par quatre années de sécheresse, ont opté pour une nouvelle vocation agricole, cette fois-ci, en s'investissant davantage dans la production de la pomme de terre. 5.000 (cinq mille) hectares de terre ont été arrachés à la sueur du front à la steppe. L'eau a jailli là où l'on ne s'y attendait pas et le miracle s'est produit. La mécanisation de la culture et de la cueillette de la pomme de terre n'est certes pas pour demain pour ces milliers de petits fellahs, qui se sont donnés corps et âme lors de cette campagne.

La force de leurs bras leur a suffi que ce soit dans les cuvettes des monts des Ksours ou tout au long des oueds et des palmeraies. La pomme de terre harangue du haut de ses tiges les traditionnels autres produits maraîchers, tel l'oignon, le potiron ou le navet. Ils sont, cette année, plus de 200 petits fellahs qui se sont lancés dans la production de la pomme de terre à travers toute la wilaya, y compris dans ses zones les plus reculées du Sud.

A N'khila, par exemple, dans la daïra de Boussemghoun, Arbaouet et notamment aux lieux dits «M'rires et Draa Lahmar», 500 hectares de terre ont été réservés à la culture de ce tubercule de la famille des solanacées. Il ne s'agit nullement ni de la blague du siècle, ni d'un canular de l'été.

El-Bayadh a entamé déjà sa première exportation de pomme de terre de saison vers les wilayate du nord du pays, il y a de cela à peine une semaine et l'opération risque de durer plusieurs semaines, à voir ces dizaines de camions, immatriculés dans le nord, faire une sorte de razzia sur ce produit, dans la région de Draa Lahmar, des camions habitués aux marchés aux bestiaux pour le transport des ovins.

Les aires, les chambres froides et hangars de stockage n'existent hélas point dans la wilaya ce qui oblige les petits fellahs à brader le produit de leur labeur. Plus de 50.000 quintaux sont prévus pour la récolte de cette saison et ces petits fellahs attendent impatiemment et désespérément des acquéreurs.

Qui a dit qu'un mouton rapporte mieux qu'un hectare de terre en milieu steppique ? Il n'y a qu'à jeter un regard sur la riche plaine de Timendert (commune de Sidi Amar) c'est de ces lieux-ci que partaient des centaines de tonnes de pomme de terre vers la France, l'Espagne et le Portugal au début des années cinquante, une plaine laissée en jachère depuis trois décennies par ses propriétaires.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'après Le Quotidien d'Oran- par Hadj Mostefaoui. Le 6 août 2008.

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