Algerie : Rutilantes, belles mais clandestines!
Un nouveau phénomène est constaté par de nombreux Constantinois qui sont contraints d'emprunter les taxis clandestins pour se déplacer en ville.
En l'absence des taxis légaux dans les rares stations encore ouvertes, ou lorsque ces derniers refusent des courses au centre-ville aux heures de pointe, sous prétexte d'embouteillage et autres motifs plus ou moins fallacieux, les citoyens ont souvent recours au « clandestin » pour pouvoir se déplacer.
Mais ce ne sont plus uniquement les vieilles guimbardes qui sont synonymes de clandestins. En effet, des véhicules flambant neufs, dont certains ont toujours leurs sièges recouverts de plastique, s'adonnent à cette activité. Une nouvelle catégorie de clandestins « modernes » qui vient se greffer à la profession.
Avec une demande constante et des taxis légaux qui ne jouent pas le jeu, le clandestin s'engouffre dans cette faille et offre ses services aux mêmes tarifs à une population fatiguée par le manque de moyens de transports.
La question sur cette pratique a été posée à quelques-uns de ces nouveaux clandestins pour connaître les raisons de leur utilisation de véhicules neufs pour transporter des clients.
Dans de nombreux cas, il s'agit de fonctionnaires ou cadres moyens d'une administration ou d'une entreprise quelconque qui ont fait acquisition d'un véhicule neuf grâce au crédit bancaire et qui fraudent pour arrondir un tant soit peu les fins de mois devenues ainsi difficiles, avec les échéances de remboursement du crédit véhicule. Ils affirment « que la mensualité du crédit auto grève presque la moitié du salaire.
Ajoutez à cela les frais d'essence, la vignette, l'assurance... Le salaire ne suffit pas ».
D'autres ne donnent pas la même version. « C'est pour rentabiliser la voiture », disent-ils. « Payée à plus de cent millions de centimes, il ne faut pas que ce soit uniquement de la perte pour nous. Alors autant l'utiliser à ces fins et se faire un peu d'argent ». D'autres enfin déclarent pratiquer cette activité « uniquement les week-ends et les jours fériés pour se faire de l'argent.
Toujours est-il que selon leurs dires, c'est tout de même une moyenne de 800 à 1.000 dinars de recette par jour qu'ils récoltent. En ce qui concerne les fonctionnaires, « c'est le frère, le père ou le parent qui travaille la semaine et ils prennent la relève les jeudis et vendredis ». Ainsi, les Constantinois en attente le long des trottoirs du passage d'un problématique taxi, se voient discrètement sollicités par le conducteur d'une voiture neuve et rutilante, poli et bien présentable, qui leur demande : «Vous voulez aller en ville ?
C'est le même tarif que le taxi normal». Un officier de police chargé de la circulation, questionné sur ce phénomène, précise « qu'il s'agit d'une situation illégale et que tout automobiliste contrôlé en infraction fera l'objet de la même sanction que celle infligée aux autres clandestins».
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'après Le Quotidien d'Oran- par Abdelkrim C. Le 6 août 2008.
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