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Algerie-Blida : Souriez ! Vous êtes flashés

radar: souriez vous tes flashesPlusieurs représentants de la presse nationale à Blida étaient présents et nous nous dirigeons vers la voie express reliant Alger à Blida, un peu avant d'arriver à Boufarik, pour une visite sur le terrain. Nous nous arrêtons derrière une voiture de la gendarmerie nationale garée sur le bord de la route et à l'intérieur de laquelle est placé un radar.

Les voitures passent à allure modérée et l'agent chargé de la surveillance nous explique comment fonctionne le radar, la prise de photo automatique dès qu'un véhicule dépasse la vitesse autorisée, ici 120 km/h. Nous apprenons que la photo est prise même de nuit et le commandant nous montre le flash, monté à l'avant de la voiture comme s'il s'agissait de feux antibrouillard.

La voiture avec le radar est garée en amont d'un barrage fixe de la gendarmerie où nous nous rendons pour les voir intercepter les véhicules qui dépassent la vitesse autorisée. Arrivés sur les lieux, nous n'attendrons pas longtemps avant qu'un appel radio avertisse le capitaine responsable de ce point de contrôle qu'une voiture a été photographiée à 131 km/h. Le numéro d'immatriculation est aussi transmis et les agents ne tardent pas à intercepter le véhicule.

Après le salut d'usage, un agent demande au chauffeur du véhicule de lui remettre les papiers de la voiture ainsi que son permis et l'informe qu'il a commis une infraction au code de la route en roulant à une vitesse excessive. Il l'invite à le suivre et lui fait part du retrait immédiat de son permis de conduire avant de lui remettre un document qui lui permet de circuler 24 h durant.

Le chauffeur essaie de trouver des excuses mais le gendarme reste imperturbable. Soudain, la radio grésille et une voix informe le capitaine qu'une deuxième voiture est passée à une vitesse de 134 km/h. Très vite, les gendarmes identifient le véhicule en question et nous remarquons qu'il est conduit par une jeune fille qui obtempère à la demande du gendarme et affirme ne pas avoir regardé le compteur car elle est un peu pressée.

Le pare-brise de la voiture est enfoncé au milieu, témoignage d'un accident qui ne date que de quelques jours. La jeune fille ne semble pas gênée outre mesure par le retrait de son permis et elle reste tout sourire même quand quelques journalistes l'entourent et lui posent plusieurs questions. Sur place, le commandant nous montre une autre voiture de la gendarmerie garée sur le bas-côté de la route à l'intérieur de laquelle nous trouvons une caméra, un enregistreur de vidéo et l'emplacement pour un ordinateur portable.

Ces caméras ne sont pas encore opérationnelles mais nous apprenons qu'elles seront appelées à remplacer, dans un proche avenir, les radars. Les voitures seront dotées de deux caméras, l'une à l'avant et l'autre à l'arrière, qui enregistreront sur cassette vidéo tout dépassement de la vitesse autorisée, en live ! Nous quittons ce point de contrôle et en même temps le commandant chargé de la sécurité routière et nous nous dirigeons vers Bouinan où nous accompagnons une équipe constituée d'éléments de la brigade de gendarmerie locale ainsi que d'une dizaine de gendarmes de la brigade d'intervention rapide du groupement de la gendarmerie de la wilaya de Blida.

Ces jeunes aux corps athlétiques ont reçu un entraînement spécifique et peuvent intervenir dans toutes les circonstances avec rapidité et efficacité. D'ailleurs, leur uniforme est constitué d'une tenue de combat, de rangers et d'un gilet pare-balles. La kalachnikov que chacun tient à la main est encore neuve et leur allure décidée démontre une aisance dans la manoeuvre.

Nous empruntons la RN 29 en direction de Bougara mais nous nous arrêtons à environ 4 km de Bouinan pour nous diriger sur une piste poussiéreuse vers les hauteurs. Nous sommes sur les bords d'un petit oued sec et nous pénétrons sur près d'un kilomètre.

A la vue d'un fouillis d'oliviers nous nous arrêtons, descendons de voiture et nous pénétrons dans l'oliveraie. Quelques mètres plus loin, nous rencontrons une clairière jonchée de bouteilles de bière et de vin vides, des milliers de bouchons métalliques de toutes les couleurs jonchent le sol çà et là, nous remarquons des troncs d'arbres découpés en forme de sièges et de tables.

Certains recoins comportent deux sièges et une table, d'autres plusieurs sièges autour d'une seule table. Des traces de bois brûlé laissent comprendre que les adeptes de Bacchus qui viennent ici apportent des victuailles et les font cuire à la braise. Les gendarmes se déploient et fouillent les buissons très touffus à la recherche de bouteilles pleines ou de drogue, mais sans rien trouver.

Il faut dire qu'il est encore trop tôt car les habitués ne viennent ici qu'à partir de 20 h, quand la fraîcheur commence à tomber. En outre, et après l'arrivée de la brigade d'intervention dans les parages, la criminalité a fortement baissé car aucun répit n'est laissé par ces hommes décidés aux délinquants de tout acabit qui venaient ici se saouler et agresser les honnêtes citoyens.

De là, nous reprenons la route et retournons vers la ville de Bouinan que nous traversons puis nous nous dirigeons vers les hauteurs, à travers le quartier de Bouangoud. Les constructions n'en finissent pas et les dernières se trouvent à flanc de montagne. On devine aussi la misère quand nous croisons quelques enfants ramener de l'eau par jerricans. Après les dernières constructions, nous nous engageons résolument dans la forêt que nous avons contournée pour surprendre les vendeurs de boissons alcoolisées sans autorisation en flagrant délit.

Nous descendons de voiture et continuons à pied alors que les véhicules et d'autres gendarmes prennent une autre direction pour encercler ceux qui pourraient s'y trouver. Mais les gendarmes nous apprennent que le téléphone portable est très utilisé pour avertir ceux qui sont là de l'arrivée imminente des gendarmes et que s'il y en avait, ils se seraient sauvés depuis belle lurette.

Nous traversons un grand champ, les ronces nous piquent et nos souliers citadins ne nous permettent pas de soutenir la marche des gendarmes qui sont déjà parvenus à la lisière d'une forêt dense. Quand nous y arrivons, ceux qui nous précédaient avaient déjà disparu au milieu du fouillis d'arbres et de buissons et on n'entendait rien. Bien sûr, il y avait d'autres agents avec nous et à l'arrière, mais pendant un instant je suis resté seul et je me suis demandé par où aller car il y avait plusieurs sentiers qui se présentaient devant moi.

Finalement, des voix se firent entendre et nous nous retrouvâmes tous dans une clairière où il y avait... un divan et un fauteuil de couleur orange, assez déglingués certes mais ils détonnaient dans ce paysage forestier. Un touret appartenant aux PTT trônait au milieu et faisait office de table.

Là aussi, des dizaines de bouteilles de bière, de vin et même de spiritueux jonchaient le sol et les gendarmes se déployèrent à la recherche de quelque caverne d'Ali Baba où les revendeurs clandestins auraient caché leurs marchandises.

Nous apprendrons qu'une fois la nuit tombée, la clairière située à près de 6 km de la ville de Bouinan grouillait de monde et des bougies étaient allumées un peu partout, «on se croirait dans une église» nous a affirmé le lieutenant commandant la brigade d'intervention, un jeune homme sympathique et très alerte. Nous décrochâmes et nous nous rendîmes à Boufarik où nous avons accompagné les hommes en vert dans plusieurs sorties sur le terrain, dans des jardins, dans des endroits très dangereux et très difficiles d'accès, à la poursuite des criminels sans relâcher une seconde leur vigilance.

D'ailleurs les citoyens accueillaient notre groupe avec le sourire et affirmaient qu'ils se sentent en sécurité depuis que les gendarmes effectuent ces descentes à toute heure, soit de jour, soit de nuit. Même l'imam de la mosquée de Bouinan avait rendu hommage à la brigade d'intervention rapide qui a nettoyé la région de la plupart des délinquants qui s'y trouvaient et qui a permis aux citoyens de vaquer à leurs occupations en toute quiétude.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'après Le Quotidien d'Oran- par Tahar Mansour. Le 7 août 2008.

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