Algerie-Une expulsion a failli mal tourner à Boulanger
L'application des arrêtés d'expulsion continue à faire des mécontents. Hier, au 26 rue des Frères Belhadj, dans le quartier de Boulanger, la situation a failli dégénérer après que deux familles, occupant un immeuble vétuste déjà évacué, ont refusé de quitter les lieux.
Bouteilles de gaz à la main, l'un des contestataires a décidé de se faire exploser si les services chargés de l'application de cet arrêté d'expulsion s'approchaient de l'entrée de l'immeuble.
Pire encore, un homme, un couteau à la main, a menacé d'égorger son fils si les agents de l'ordre essayaient de l'expulser. Cette situation a suscité une véritable panique parmi les habitants du quartier qui suivaient les faits. Les policiers, voulant éviter tout débordement, ont vite bouclé le périmètre et se sont abstenus de toute action, tentant de calmer les esprits.
Au balcon de cet immeuble, dont les occupants ont dernièrement bénéficié de logements, les protestataires dont deux femmes et trois hommes ont décidé de ne pas quitter les lieux si les instances locales ne les relogent pas. «Nous ne quitterons cet immeuble que morts», lancent-ils.
De leur côté, les policiers appelés en renfort n'ont tenté aucune action dans l'espoir d'apaiser le climat trop tendu en cette matinée du dimanche.
Les forces de l'ordre ont été réquisitionnées pour l'expulsion des deux familles restantes et l'assistance des équipes de l'APC d'Oran pour la fermeture de cette habitation en vue d'éviter qu'elle soit squattée par d'autres intrus, car présentant un grand danger.
Depuis samedi, un programme d'expulsion vise tous les immeubles dont les occupants ont bénéficié de logements dans le cadre de la dernière opération d'attribution. Ce sont plus d'une vingtaine de quartiers qui sont ciblés par cette action, apprend-on.
Par ailleurs, l'opération a été reportée en attendant une décision de dernière minute afin de régler ce problème. Toujours à Boulanger, au 28 rue Boumedal Ali, c'est un autre mouvement de contestation qui a été observé par trois familles n'ayant pas bénéficié de logements alors que leurs voisins ont été relogés. N'affichant aucune résistance aux services de la police, les concernés ont tenu à souligner qu'au moment du passage des membres de la commission pour le recensement, ils étaient absents.
« Nous nous sommes rapprochés des services de l'APC et nous avons déposé nos dossiers mais aucune suite ne nous a été donnée», affirment-ils. Livrés à eux-mêmes, ces sinistrés ne savent plus quoi faire. Ils interpellent le wali d'Oran pour que leurs requêtes soient prises en considération. «Nous demandons seulement à être relogés», expliquent-ils. Du côté des représentants de l'APC d'Oran, des mesures fermes sont prises en fermant les immeubles dont les occupants ont bénéficié de logements.
«Nous voulons éviter que d'autres intrus squattent les lieux, c'est l'exemple de la rue Charles Quint, à Sidi El-Houari, où une vingtaine de familles ont occupé les lieux tout juste après le relogement des vrais occupants à Haï En-Nour et Haï Sabah. En plus du risque du squat, celui de l'effondrement de la bâtisse est encore plus sérieux, vu l'état des habitations.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'après Le Quotidien d'oran. Par K.Assia. Le 11 août 2008.
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