Algerie - Panique dans un immeuble hier à Oran : Les incendies de compteurs font encore parler d'eux

Le recours de la Sonelgaz au regroupement des compteurs électriques des immeubles, s'il a permis de limiter le phénomène de vol du courant électrique par certains «abonnés», représente en même temps un réel risque pour les occupants de ces habitations collectives.

Des incendies sont enregistrés régulièrement à travers le territoire national dans les colonnes montantes des immeubles causant de graves dégâts matériels aux installations et provoquant, dans certains cas, des blessures et autres incommodités aux occupants des lieux.

L'année dernière, une femme est décédée par asphyxie dans un immeuble dans le quartier de Bel-Air, à Oran, après la propagation du feu dans les colonnes montantes de son immeuble.

Hier, un incendie s'est déclaré dans un immeuble situé au 43, boulevard Benzerdjeb, toujours à Oran, provoquant la panique parmi les habitants de cette habitation collective. Il était environ 2h00 du matin, quand le feu s'est déclaré dans les colonnes montantes poussant les habitants à quitter dans la précipitation leurs demeures. «Nous avons entendu une série de déflagrations dans les armoires des compteurs électriques suivies juste après par la propagation des flammes dans les colonnes montantes.

Les câbles électriques ont commencé à brûler dégageant une fumée noire qui nous a poussés à évacuer les lieux», relate ce vieil homme. Une femme, souffrant de problèmes respiratoires, avait été asphyxiée par la fumée. Elle a été évacuée en urgence au Centre hospitalo-universitaire d'Oran pour recevoir les soins nécessaires.

Selon des habitants, cet incendie serait dû à la qualité suspecte des matériaux, notamment les connecteurs électriques utilisés par les sous-traitants pour la réalisation de l'installation des colonnes montantes. Cet incendie ne fait pas exception.

Deux autres incendies similaires se sont déclarés, au début de cette semaine, à Beni Mered et Ouled Yaiche dans la wilaya de Blida, causant de graves dommages aux installations électriques. Le premier incendie s'est déclaré dans un bâtiment de la cité Diar El-Bahri à Béni Mered, alors que le deuxième est survenu dans un immeuble de la cité 1.024 logements de Ouled Yaiche.

Ce deuxième sinistre, qui a causé la destruction de 12 compteurs électriques, a provoqué une grande panique parmi les habitants de l'immeuble. Heureusement, l'intervention rapide des sapeurs pompiers a permis de circonscrire les flammes et éviter l'irréparable. Concernant ce regroupement des compteurs électriques, la Protection civile avait mis en garde contre cette opération, mais du côté de la Sonelgaz, on soutient que ces incendies sont provoqués par des «manipulations inconséquentes» des abonnés.

Contactée à ce sujet, la chargée des relations médias du Groupe Sonelgaz assure que le regroupement des compteurs électriques n'est pas la source des incendies mais la vraie cause est l'agression des ouvrages par certains abonnés indélicats. «Il faut absolument dissocier le fait de regrouper les compteurs électriques et la déclaration d'incendies dans les installations», lance notre correspondante jointe par téléphone.

L'intérimaire du directeur régional Ouest de la Sonelgaz soutient, de son côté, que la majorité des incendies est due à des «agressions d'ouvrages» par les abonnés. «Il existe dans toute installation des points chauds qui peuvent être une source d'incendie.

Un connecteur mal installé ou un mauvais serrage peut être à l'origine d'une étincelle», signale notre interlocuteur. Il précise que plus la consommation électrique augmente et plus la résistance (RI2) est importante dans les points de contact.

Ce phénomène est connu par les techniciens par l'«Effet Joule» (dégagement de chaleur dans un conducteur homogène parcouru par un courant électrique). «La vraie cause de ces incendies est que certains habitants utilisent les armoires des colonnes montantes comme débarras pour toutes sortes d'objets inflammables comme les tapis, les bidons de plastique, des meubles, des chiffons...

Ces objets entassés dans les armoires favorisent ainsi la propagation des flammes», affirme notre interlocuteur. Selon notre source, une enquête, menée au début de cette année dans les cités d'Oran, a dévoilé de graves dépassements de certains abonnés.

Des caméras infra-rouge avaient été utilisées pour détecter les points chauds dans les installations. Interrogé sur l'utilisation de connecteurs de qualité suspecte par les sous-traitants, notre interlocuteur s'en défend. «La réception des installations est menée par des experts qui exigent l'utilisation de connecteurs électriques d'origine. Nous avons, en effet, découvert dernièrement des connecteurs Taïwan dans nos installations, mais ces produits avaient été installés par des électriciens ramenés par des abonnés pour réaliser des travaux de dépannage», conclut notre interlocuteur.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'après Le Quotidien d'Oran. Par Sofiane M . Le 19 août 2008.

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