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Algerie - Bouteflika reprend les auditions des ministres

BouteflikaLes ministres viennent d'être instruits pour élaborer des rapports bilans de leurs secteurs respectifs avant la fin d'août, en vue de les soumettre pour évaluation par le président de la République dans le cadre des cycles d'auditions qu'il leur consacre chaque mois de Ramadhan.

Le président de la République renoue avec ses anciennes habitudes en décidant d'auditionner les membres du gouvernement au cours de septembre prochain, une période qui coïncide avec le mois sacré de Ramadhan.

Première instruction dans ce sens aux ministres, dresser des rapports bilans de leurs secteurs respectifs afin de permettre au chef de l'Etat d'en évaluer les résultats. Les ministres sont tenus de remettre leur travail avant le 30 du mois en cours.

Comme ce n'est pas la première fois que Bouteflika procède à ce genre d'auditions pour savoir ce que fait le gouvernement et comment sont gérées les affaires de l'Etat, il y aurait eu en principe des leçons qui auraient dû en être tirées et retenues.

D'autant que beaucoup d'échos sont parvenus des séances des précédentes années qui pourraient prétendre à de changements dans les rangs des hommes, dans leurs visions et dans leurs méthodes de travail. L'on entendra dire qu'en passant au peigne fin l'ensemble des secteurs, Bouteflika aurait blâmé un grand nombre de leurs gestionnaires pour avoir fait faux ou manqué à leurs engagements.

Il aurait lancé de grands reproches à Barkat alors ministre de l'Agriculture qui gère aujourd'hui le secteur de la Santé, Maghlaoui alors ministre des Transports mais qui ne l'est plus pour des raisons de santé, Benachenhou ministre des Finances mais qui a été renvoyé sans que personne ne sache pourquoi. Abdelhamid Temmar aussi aurait été réprimandé mais sans grand changement.

Décidément, Temmar semble le ministre qui résiste le plus aux coups de gueule du Président. Responsable de l'économie en général, de la privatisation et de la promotion de l'investissement en particulier, Temmar n'a pas fini de faire parler de lui depuis que Bouteflika a totalement remis en cause sa manière de voir les choses et de travailler.

La dernière fois, c'était le 26 juillet dernier lorsqu'il a rencontré les responsables des collectivités locales. A entendre le Président critiquer sévèrement ce qui a été fait, rien ne semble aller comme il se doit pour le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement.

D'ailleurs, premières réactions du gouvernement pour corriger l'approche de son ministre, gel du foncier industriel, gel des projets d'investissements en attendant de «voir plus clair» et 51% du capital de chaque opération de partenariat revient à l'Etat. Et premières réactions d'investisseurs: «Ridicule ! Les terrains intéressants ont été donnés.» Ou: «Trop tard, le gros a été fait et par rapport à l'étranger ça ne fait pas sérieux !»

Mais s'il faut croire à un «mieux vaut tard que jamais» pour corriger les fautes commises, l'on pourrait s'attendre à des réajustements de textes réglementaires, de lois et même institutionnels pour limiter les dégâts en matière de casse de l'économie et de pertes de compétences et d'argent. Un nouvel organisme pour la mise à niveau Justement, aux dernières nouvelles, l'on apprend que le gouvernement réfléchit à un nouveau schéma d'assainissement du secteur industriel par la voie de la mise à niveau de ces entreprises.

L'on sait déjà que des programmes de mise à niveau, il en existe déjà trois avec en prime une Agence nationale de développement et de promotion de la PME (ANDPPME) censée en gérer au moins une partie. Il y a eu déjà une première partie du programme MEDA financée à hauteur de 40 millions d'euros par l'Union européenne mais qui n'a pas fait beaucoup d'heureux.

Temmar s'en est plaint récemment en qualifiant ses résultats de mauvais. La deuxième tranche de MEDA va, dit-on, être lancée en janvier prochain. Le ministre a lui aussi un autre programme en collaboration avec l'ONUDI mais auquel beaucoup d'hommes d'affaires n'adhèrent pas. Un troisième programme géré par l'ANDPPME doté d'un budget annuel d'un milliard de dinars mais sans grande efficacité en raison, explique-t-on, «d'un manque d'autonomie de l'agence».

Il est donc probable que soit institué un nouvel organe national qui sera chargé d'initier et de mettre en oeuvre des programmes de mise à niveau au profit d'entreprises publiques et privées. Une simple rencontre entre le Président et ses ministres Il s'agirait d'une structure nationale qui centralisera le tout à cet effet avec comme objectif principal la promotion de la compétitivité.

Le plus intéressant est que cet organe serait, dit-on, rattaché au ministère de Temmar. Ministère qui, faut-il le rappeler, marche sur les platebandes de celui de la PME et des organismes comme l'ANDI, l'ANDPPME et même le CPE. Le ministre tient absolument à faire valoir «les mérites» de sa stratégie industrielle même si elle n'est pas du goût de Zerhouni.

Il est dit qu'au cours d'un conseil interministériel présidé par Belkhadem alors chef du gouvernement, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales en a voulu à Temmar pour avoir fait l'audit de l'économie nationale par des bureaux d'études étrangers. Nouredine Yazid Zerhouni se serait élevé ce jour-là précisément contre son collègue parce qu'il aurait présenté un rapport d'expertise étrangère sur le redéploiement du secteur public.

Ce travail aurait été un simple cahier des charges dans lequel les experts étrangers auraient fixé la rémunération des experts nationaux à 500 euros et celle des étrangers à... plus de 1.000 euros. Réaction d'un pur ministre de l'Intérieur: «A force d'appeler les étrangers, ils connaissent mieux que nous ce qui se passe dans notre économie !», se serait exclamé Zerhouni.

Selon des sources proches du ministère de l'Industrie, n'était la réaction de rejet de son cabinet, Temmar aurait engagé un bureau étranger pour auditionner ses propres cadres. L'on dit que durant le mois de Ramadhan, il sera question de mettre l'accent sur le dossier de l'investissement qu'Ouyahia aimerait gérer tout seul.

Il se pourrait qu'il soit décidé que les banques publiques n'accordent plus de crédits pour l'importation de produits pour la revente en l'état. Des animateurs de la sphère économique gardent à l'esprit que c'est bien Ouyahia qui avait décidé le gel des investissements dans le secteur public à un moment où les entreprises en avaient le plus besoin.

Il avait aussi fait du dossier de la perte de change un contentieux personnel et de la chasse aux cadres une dérive indélébile. Les auditions des ministres par le président de la République ne semblent être pour tracer une stratégie claire et précise au gouvernement puisque, disent les experts, «il n'y en a aucune à ce jour». Il y a deux ans, c'est juste le terme «audition» qui n'agréait pas la présidence de la République. Pour certains de ses hauts responsables, ces rendez-vous étaient de simples rencontres entre le Président et ses ministres

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'après Le Quotidien d' Oran. Par Ghania Oukazi . - O.M. Le 20 août 2008.

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