Algerie - La mère du petit Mohamed en garde à vue
Interpellée mardi à l'aéroport de Marseille Marignane et entendue par la police française, la mère du petit Mohamed, retrouvé errant seul dans Marseille, a été placée en garde à vue dans la soirée de mardi.
Selon l'AFP qui cite une source judiciaire, la femme de nationalité algérienne est soupçonnée d'aide au séjour irrégulier de l'amie à qui elle avait confié son fils, le temps de se rendre en Algérie au chevet de sa mère malade.
Le fait que cette « nounou », qui n'a pas été retrouvée, ait été en situation irrégulière, pourrait expliquer le fait qu'elle ne se soit pas présentée aux autorités après la découverte, le 5 août, de l'enfant âgé de deux ans et demi, dans une rue de Marseille.
Le procureur de la République cité par la même agence, a indiqué que la mère de Mohamed a confié son fils à cette amie moyennant finances. Le procureur a souligné que cette somme d'argent, soit 500 euros versés au départ auxquels devaient s'ajouter 200 euros au retour, pourrait être constitutive d'une aide au séjour irrégulier de cette « nounou ».
Toujours dans le cadre de cette enquête, et pour les mêmes raisons, le concubin de la « nounou » a été lui aussi placé en garde à vue.
Pourtant, la veille, et au vu des premières constations du parquet, rien ne laissait présager que la mère du petit Mohamed allait être placée en garde à vue.
Avant son audition par la police, des sources proches du parquet de Marseille, citées par l'agence française, avaient indiqué que cette mère n'avait rien à se reprocher concernant l'enquête pénale. La mère de l'enfant, âgée de 34 ans, a été entendue mardi à son retour d'Oran par la police française.
Elle a expliqué aux enquêteurs ne pas avoir été au courant que l'enfant, confiée à une amie, avait disparu. Selon le procureur de la République, Jacques Dallest, qui a animé, hier, une conférence de presse, la jeune femme de nationalité algérienne, qui a été auditionnée par la police peu après son arrivée à l'aéroport de Marignane, a raconté être partie en Algérie le 9 juillet au chevet de sa mère malade.
Elle a affirmé ne pas avoir emmené le petit Mohamed avec elle en raison d'un problème de passeport, précisant avoir confié l'enfant à une amie en lui donnant 500 euros, de la nourriture et des vêtements. « Elle devait lui verser 200 euros supplémentaires à son retour prévu le 25 août », a souligné le procureur ajoutant « qu'il y a une possibilité que cette amie ne soit pas en règle sur le territoire français ce qui pourrait expliquer le fait qu'elle ne se soit pas présentée aux autorités après la découverte de l'enfant errant, seul, dans une cité du nord de Marseille ».
La mère du petit Mohamed, qui est une résidente régulière en France, a soutenu avoir appelé à plusieurs reprises la « nounou » de son fils. Selon le témoignage d'une cousine rapporté par l'AFP, la mère avait appelé tous les jours pour prendre des nouvelles. « Le problème, c'est que la nounou lui a menti pendant 13 jours.
Elle lui disait que le petit allait bien mais qu'il ne pouvait pas lui parler parce qu'il dormait ou qu'il était chez sa propre mère », a indiqué cette cousine. C'est elle qui a finalement permis de résoudre le mystère. Lisant par hasard le quotidien régional La Provence, dimanche, elle a reconnu le fils de sa cousine qu'elle a immédiatement alertée. Selon le procureur, la personne ayant la charge de l'enfant aurait alors avoué à la mère, dimanche ou lundi, avoir perdu le petit.
Le procureur a, par ailleurs, précisé que les circonstances dans lesquelles l'enfant a échappé à son contrôle restent encore à préciser. « Il n'y a rien de déterminant contre la mère à première vue mais cela mérite vérification.
On va vérifier ses explications dont une partie sont plausibles », a souligné M. Dallest qui a toutefois évoqué « des approximations et des incohérences ».
Les enquêteurs veulent également entendre la «nounou» dont la mère n'a donné que le prénom et qui pourrait être sujette à des sanctions pénales mais « cela va dépendre de ses explications », a indiqué le parquet. Le garçon, d'abord placé dans un foyer, a été confié à une famille d'accueil et n'a, pour le moment, pas eu de contact avec sa mère depuis qu'elle est rentrée.
Estimant qu'il « y a un doute » sur la capacité de la mère à s'en occuper, le procureur a indiqué que l'enfant ne lui sera rendu que si elle est apte à s'en occuper.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'après Le Quotidien d'Oran. Par Djamel B. Le 21 août 2008.
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