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Algerie - Qu’un rêve

attentatJ’ai rêvé que l’Algérie n’était pas cette Algérie et qu’elle était un pays de merveilles. Ses champs étaient pleins de blé que des hommes et des femmes ont semé et ses jardins pleins de fleurs que personne ne piétinait.

Dans mon rêve, j’ai vu que mon pays était un pays où vivait un peuple paisible qui avait les deux mains et qui aimait son prochain.

J’ai vu des saints qui priaient, des chanteurs qui chantaient et des poètes qui n’avaient pas disparu. J’ai vu aussi que les chiens errants n’erraient plus et que la rage avait disparu.

Dans mon rêve, j’ai vu que les bébés dormaient en paix et qu’ils n’avaient pas peur d’être assassinés. Ils souriaient aux anges qui les veillaient et leurs mères et leurs pères souriaient aussi parce qu’aucun rôdeur ne les égorgeait ou ne les éventrait.

J’ai vu qu’il n’y avait que les oiseaux dans nos forêts et que des promeneurs sur nos sentiers. J’ai vu aussi que les cigognes habitaient, de nouveau, sur nos cheminées et que les hirondelles peuplaient nos maisons de l’automne à l’été. Dans mon rêve, j’ai vu d’innombrables colombes chasser, au-dessus de nos têtes, les innombrables faucons qui avaient tué nos gazelles et caché notre soleil de leurs misérables ailes de vautours.

J’ai vu aussi que nos vieillards marchaient d’un pas sûr dans le crépuscule et qu’ils embrassaient leurs petits-enfants qui ne connaissaient ni les derviches ni le suicide. J’ai rêvé que nos hommes étaient libres et qu’ils ne redoutaient ni le froid ni la faim, ni la prison ni l’exil.

Dans mon rêve, j’ai vu que, parmi eux, il y avait d’humbles maçons qui construisaient des maisons et de grands savants qui parlaient comme parlent ces livres qui apprennent aux gens à aimer leur patrie. J’ai vu aussi qu’ils regardaient tous un horizon lointain et que les sorciers ont cessé de les fustiger comme on fustige les vauriens.

J’ai rêvé que nos femmes étaient libres et que les hommes ne les répudiaient plus. Dans mon rêve, j’ai vu qu’elles étaient plus belles qu’un clair de lune et aussi douces et pures que ma mère ou ma fille. J’ai vu que l’enfant qu’elles portaient dans leur ventre n’était ni bête immonde ni bête et qu’il naissait sans dette.

J’ai vu aussi qu’elles avaient du henné sur les mains et que les larmes ne mouillaient pas leurs yeux comme elles les mouillent ce matin. Oui, j’ai rêvé que l’Algérie n’était pas cette Algérie et que mon pays était un pays de merveilles. J’ai dû rêver !

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'après Le Quotidien d'Oran. Par El-Guellil. Le 21 août 2008.

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