Algérie - Clôture de l’université d’été du PT : Louisa Hanoune : « Il faut assécher le vivier du désespoir »

La clôture de l’université d’été du PT, ce week-end, a été sanctionnée par des recommandations portant sur plusieurs dossiers lourds du secteur économique et autres. Revenant sur les attentats kamikazes qui ont eu lieu la semaine dernière à Boumerdès et Bouira et qui ont fait 60 morts et plusieurs dizaines de blessés, Mme Hanoune a souligné la nécessité d’« assécher le vivier du désespoir ».

C’est ainsi que la porte-parole du PT a exhorté le pouvoir à agir au plus vite pour couper court à ce qu’elle a qualifié d’« appétits gloutons des puissances étrangères qui convoitent à bas prix les richesses du pays ». Elle expliquera, par ailleurs, que la seule façon de débusquer ces fauteurs de troubles,

qui tirent les ficelles du désordre en profitant des rentes les plus juteuses, c’est la construction d’une vraie société basée sur l’équité sociale. En Algérie, dira-t-elle, « ce n’est pas le socialisme en tant que philosophie politique et économique qui a échoué, mais plutôt l’appareil du parti unique qui a produit des injustices, entre autres cette bureaucratie parasitaire qui a usé de dedans le système en place ».

La vraie démocratie, selon Louiza Hanoune, ne peut avoir d’autre sens que celui qui signifie, notamment, la possibilité de pouvoir révoquer tout élu, quel que soit son rang hiérarchique, avant même la fin de son mandat au cas où le peuple estime qu’il a dévié de la ligne pour laquelle il a été désigné.

Sur le plan économique, Louiza Hanoune n’y est pas allée avec le dos de la cuillère pour dénoncer, d’un ton sec, l’amendement introduit par le ministre des finances sur la loi domaniale n°30/90 du 1er janvier 1990 autorisant la vente ou la concession des biens relevant des domaines public et privé de l’Etat à des bénéficiaires locaux ou étrangers.

Cette loi, dira-t-elle, « sent le parfum perfide de la loi française de 1845 sur l’indigénat. Elle en est même inspirée ». Tout en mettant en garde sur les dangers et les dérives que peut provoquer cette loi si elle venait à être appliquée, elle citera à l’exemple l’île cubaine de Guantanamo qui est devenue, avec le temps, une véritable geôle pour l’administration des Etats-unis.

Cette loi permettra, selon ses termes, de blanchir l’argent des gros bonnets et de dilapider avec des facilités inimaginables ce qui fait le fondement de l’Etat algérien. Le volet privatisation des entreprises courrouce également la porte-parole du PT. A ce titre, elle n’a pas manqué de s’indigner contre le sort du complexe d’El Hadjar. « Une grande réalisation du peuple algérien cédée sur un plateau d’or… », dira-t-elle. Louiza Hanoune a estimé, par ailleurs, que le tourisme est un créneau qui peut être porteur.

« Pourquoi on en ferait pas une priorité ? Dans tous les pays du monde, l’Etat a ses hôtels, ses infrastructures touristiques. Pourquoi chez nous, l’Etat veut-il tout vendre ? », s’est-elle interrogée. L’actualité internationale a été scannée aussi par la responsable du PT. Revenant sur les derniers événements qui ont secoué l’Ossétie du sud, elle les a liés aux enjeux qui caractérisent toute la région du Caucase. Une région convoitée de longue date pour ses richesses et sa position par les puissances occidentales.

A cet effet, elle dira qu’« il est tout à fait normal que l’Ours (la Russie) réagisse, car il a été agacé devant sa tanière ». Pour elle, l’exemple de la Pologne qui a accepté de recevoir sur son territoire et, en plus, à proximité de la frontière russe, des éléments du bouclier antimissile américain, prouve que Moscou subit actuellement des provocations.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'après El watan. Par Abdelli Mohamed. Le 23 août 2008.

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