Algérie - L'équation des vendeurs « illicites »
La frénésie qui s'empare des marchés à la veille du Ramadhan n'est pas pour faciliter la lutte contre le commerce ''parasitaire''. Celui-ci se prépare même à vivre ses plus beaux jours de l'année, au grand dam des commerçants en activité légale.
Il existe à travers la ville de Constantine plusieurs souks entièrement investis par le commerce informel, à l'image de ceux ayant pris racine dans les périphéries des quartiers populaires (la cité Boudraa Salah, Daksi, Oued El-Had, 4ème Km, Nouvelle ville Ali Mendjeli...), dont l'éradication semble impossible dans les conditions actuelles, faisant que le phénomène est relativement toléré...
Contrairement à l'autre, celui lié aux vendeurs ''illicites'' en activité au sein des marchés dûment réglementés. «Ils exploitent le moindre espace libre aux marchés couverts du centre-ville ''Boumezzou'', et ''Bettou'', réduisant considérablement les aires de passages de la clientèle, obligée par endroit à marcher en file indienne, ou bloquant carrément les entrées et sorties », déclarent d'un air plein de dépit des commerçants occupant des stands au marché ''Bettou''.
Ceux-là n'ont pas manqué, aussi, de dénoncer la concurrence déloyale à laquelle ils sont confrontés tous les jours. «Nous, nous payons les impôts, les frais de location, la facture d'électricité...
Et les autres, ceux en activité illégale, ne se soucient de rien. Ils s'installent tôt le matin, écoulent leur marchandise, et plient bagages dans l'après-midi, nous laissant leurs déchets sur les bras», s'offusquent nos interlocuteurs. «On nous oblige à respecter l'hygiène des lieux, c'est bien beau, mais qu'ils viennent (NDLR : les services d'assainissement de la municipalité) constater d'où provient toute la saleté», martèle un commerçant.
Le délégué du secteur Sidi-Rached, auquel incombe la gestion des marchés du centre-ville, insistera beaucoup sur le respect de l'hygiène des lieux, quant aux vendeurs, notre interlocuteur avouera son impuissance à régler ce problème.
«Pour notre part, on n'a jamais manqué d'aviser les services de l'ordre public qui, eux-mêmes, interviennent régulièrement pour chasser tous ''les intrus'' du marché, mais ces derniers se réinstallent dans leurs quartiers dès qu'ils tournent le dos», soulignera-t-il.
Mission, effectivement, ardue pour les services de sécurité, dont les opérations de lutte contre le commerce informel s'avèrent être des coups d'épée dans l'eau, ''tellement l'ampleur du phénomène recommande un traitement plus approprié, exigeant la collaboration de plusieurs services'', comme le relèvera un officier de la sûreté de wilaya.
Un combat vraiment ''lassant'', aussi bien pour les services de sécurité, harassés par ce jeu du chat et de la souris, que pour les commerçants qui n'arrêtent pas de revendiquer l'assainissement des lieux.
Et il ne faut surtout pas espérer que les quelques opérations que s'apprêtent à mener au mois du Ramadhan des brigades spécialement constituées pour la circonstance par la direction du commerce «comme les ans passés, ces brigades seront inévitablement dépassées par l'anarchie indescriptible qui régnera sur tous les marchés», présagent à l'unanimité les commerçants.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'après Le Quotidien d'Oran. Par A. Zerzouri. Le 26 août 2008.
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