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Algerie - A votre bon coeur, messieurs les spéculateurs

speculationNos spécialistes de la spéculation n'ont pas attendu le début du Ramadhan pour faire flamber la mercuriale. La plupart des produits alimentaires voient ainsi leurs prix grimper avant même l'entame de ce mois de jeûne.

Certains ont subi des hausses que l'on ne peut expliquer par l'accroissement de la demande. Une situation qui présage un marché ruinant pour le porte-monnaie des ménages quand cette demande s'amplifiera durant le Ramadhan.

Il ne faut pas s'illusionner. Les vautours qui se cachent derrière le masque de commerçants resteront insensibles aux appels à la raison et à la morale qu'ont lancés les organisations corporatives encadrant le circuit commercial. Ils resteront tout autant sourds à celui que leur adressent les autorités du pays.

Pour cette catégorie d'acteurs économiques, le mois de Ramadhan est la période rêvée pour faire des affaires juteuses rapidement, sans se préoccuper que leurs agissements saignent à blanc financièrement leurs clientèles. Aussi nous apparaissent-ils puérils ces appels qui s'adressent à la «conscience» religieuse ou patriotique de ces rapaces. Le gouvernement, et c'est tant mieux, ne s'est pas limité à faire confiance au «bon coeur» de cette faune.

Il a pris des mesures d'urgence pour tenter de maintenir les prix des produits alimentaires, les fruits et légumes en particulier, à des niveaux acceptables pour les bourses des citoyens. C'est ainsi qu'il a par exemple suspendu la TVA qui s'applique aux viandes blanches.

C'est une enveloppe de 2 milliards et demi de dollars qu'il a mis pour la subvention des denrées de première nécessité. Il est à craindre toutefois que cet effort financier consenti par l'Etat ne profite pas au citoyen consommateur, si le contrôle étatique ne s'exerce pas sur le marché pour juguler autant que possible la spéculation.

La mission n'est pas aisée car, dans l'économie de marché, il y a l'insurmontable liberté des prix dont il faut respecter la règle. Il y a aussi que la spéculation se pratique à différents niveaux de la chaîne d'approvisionnement. Du producteur ou importateur au détaillant, en passant par le grossiste. D'où l'inflation dont l'envolée inquiétante résulte essentiellement de cette spéculation à plusieurs degrés.

Aucun de ces intervenants économiques n'est crédible quand il situe la source de la spéculation ailleurs que dans sa zone d'exercice. Les suceurs de sang pratiquent leur prédation à toutes les étapes du processus des opérations commerciales. Si contrôle du marché il y a alors, il ne doit pas se confiner à une catégorie spécifique des intervenants commerciaux.

Cela est souvent, hélas, sa limite et son impuissance car il ne s'intéresse qu'au menu fretin de la spéculation. L'exemple de la crise de la pomme de terre a, semble-t-il, été très riche en enseignements sur le comment et où s'opèrent les manoeuvres qui donnent naissance à la spéculation généralisée. En tout état de cause, la flambée des prix qui s'est déclarée avant même le début du mois de carême, n'augure rien de bon pour le pouvoir d'achat des Algériens.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'après Le Quotidien d'Oran. Par Kharroubi Habib. Le 28 août 2008.

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