Algerie - Réconciliation : Bouteflika garde le cap
Les attaques de tout bord qui ont ciblé sa politique de réconciliation nationale, après la série d'attentats terroristes dont le pays a été récemment le théâtre, n'ont pas amoindri la conviction du président de la République quant à sa justesse et à la nécessité de la poursuivre.
C'est sa certitude qu'il a réitérée en Conseil des ministres dimanche, après s'être incliné à la mémoire des victimes de ces attentats et exprimé sa compassion à leurs proches.
Quelles que soient donc les critiques qui s'élèvent contre cette politique de réconciliation, et surtout contre sa poursuite, Bouteflika refuse d'en dévier, considérant qu'elle a eu des résultats indéniables dans l'amélioration de la situation sécuritaire du pays et qu'elle continue à produire des effets positifs sur cette voie.
Mais tout en déclarant que le pays persistera dans la démarche de réconciliation, le chef de l'Etat a instruit l'exécutif et les forces de sécurité à faire une guerre sans merci aux groupes terroristes qui persistent dans l'irrédentisme et entretiennent l'insécurité dans le pays.
Il y a que ses détracteurs et maintenant beaucoup d'autres citoyens jugent que sa fermeté affichée à neutraliser ces groupes terroristes est incompatible avec la poursuite de la démarche de réconciliation.
Ce serait, selon eux, cette démarche qui a délité la mobilisation contre le terrorisme, désarmé la vigilance des forces de sécurité et de la population et réalimenté les sources de recrutement de l'organisation terroriste. La recrudescence ces derniers temps de la violence terroriste en plusieurs endroits du pays en est à leurs yeux la démonstration.
Certains commentaires ont décrypté dans le retour d'Ouyahia à la chefferie du gouvernement, la volonté de certains cercles du pouvoir d'obliger le président Bouteflika à renoncer à sa politique de réconciliation.
A l'appui de leur lecture, ils ont mis en avant les «convictions éradicatrices affirmées» du secrétaire général du RND.
Il y a pourtant que Ouyahia a multiplié son soutien à la réconciliation nationale et s'est gardé de tout propos sur celle-ci pouvant accréditer l'idée qu'il ne serait pas en totale symbiose avec Bouteflika quant aux voies et moyens de la mettre en oeuvre.
Il serait en tout cas naïf de croire qu'à quelques mois de l'élection présidentielle, alors que le bilan de ces deux mandats commence à faire l'objet d'évaluations, Bouteflika va s'astreindre à un quelconque «mea culpa» concernant sa politique de réconciliation nationale qui a été la ligne directrice et l'objectif primordial de ses deux mandats.
S'il est candidat à sa succession comme cela est le plus probable, Bouteflika peut admettre des insuffisances ou des erreurs dans sa gouvernance en tous autres domaines sauf en ce qui concerne sa politique de réconciliation nationale dont il pense, à tort ou à raison, qu'elle va le faire rentrer par la grande porte dans l'histoire.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. Par Kharroubi Habib . Le 2 Septembre 2008.
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