Algerie - La rue Djazaïr devenue rue de France

C’est l’une des plus belles ruelles d’Istanbul. La petite rue d’Algérie (les Turcs prononcent Djazaïr, Cezayir sokagi) se singularise par une ambiance colorée et vivante. Bordée d’une vingtaine de restaurants aux couleurs chatoyantes, c’est le lieu de prédilection des musiciens ambulants et de la jeunesse dorée.

L’on y vient se prélasser à l’ombre des terrasses des cafés aux noms typiquement français.

Mais même si les plaques portent encore le nom de « rue d’Algérie », les Stambouliotes la nomment « rue de France » (Fransiz sokagi). La ruelle, apprend-on, a été rebaptisée officiellement rue française le 1er juillet 2004.

La dépêche de l’AFP qui annonçait l’inauguration de la rue « française » n’a, à aucun moment, mentionné le fait qu’elle s’appelait auparavant « rue Djazaïr ».

« La rue française a élu domicile au cœur du quartier de Beyoglu, l’ancien Péra des voyageurs, vitrine au début du siècle d’un empire ottoman en quête d’occidentalisation.

Le français était alors la langue véhiculaire des différentes communautés séjournant sur ces hauteurs dominant la Corne d’or et la rive européenne du Bosphore. Quelques décennies plus tard, le quartier a perdu de son faste.

Les bâtiments d’architecture grecque, italienne ou française se délabrent », peut-on lire sur la dépêche en question. Entièrement rénovée par Mehmet Tasdiken, directeur d’une société de production de films, qui, pendant deux ans, s’est battu pour réunir autour de lui un nombre suffisant d’associés et obtenir l’aide de la municipalité d’Istanbul, la rue est l’une des plus fréquentées de la capitale turque.

Comble de l’ironie, c’est désormais la « France » qui occupe la « rue d’Algérie ».

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres El Watan. Par Amel Blidi. Le 2 Septembre 2008.

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