Algerie - Boumerdès : La folie des prix
Premier jour de Ramadhan et les vieux réflexes refont surface, les marchands des fruits mais surtout des légumes ont déjà annoncé la couleur et apparemment et malgré les derniers appels à la raison de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), ces derniers se frottent déjà les mains au grand désarroi de la ménagère qui voit ses prévisions partir en fumée.
Une virée à travers certains marchés de Boumerdès pourtant réputés accessibles aux petites bourses vous donne le tournis. En effet, en l'espace d'une semaine, la laitue est passée de 40 DA à 140 DA, du jamais vu.
Le directeur du commerce de Boumerdès, M. Belhocine Salem, à qui on a exposé cette envolée des prix, a trouvé cela scandaleux mais pointe un doigt accusateur vers le consommateur qui participe à ce genre de situation en allant acheter ce légume.
D'ailleurs, on raconte que le ministre du Commerce lui-même en s'arrêtant devant les étals d'un marchand de légumes a fait la remarque au vendeur sur le prix de la laitue et le vendeur de répondre «vous voyez bien qu'il n'y a pas grand-chose dans le cageot, tout a été vendu...».
Au niveau du marché de gros de Khemis El-Khechna, tout en reconnaissant l'exclusivité du prix de ce légume, les mandataires situent cette flambée par la rareté de ce légume périssable et cela est dû, selon eux, aux mauvaises conditions climatiques qui sévissent durant ces derniers mois.
Autre produit qui prend l'ascenseur et dont on a suivi ses hauts et ses bas comme nos ménages suivent les séries turques, la pomme de terre. Ainsi, de 12 DA au début de l'été, elle grimpe aujourd'hui à 35 DA, voire même 40 DA dans certains quartiers de Boumerdès. Au même moment, les services de la DSA parlent de centaine de quintaux stockés au niveau des chambres froides de la wilaya.
Il doit y avoir quelque chose que le citoyen-consommateur ne saisisse pas, car on ne peut avancer l'argument ici de la rareté du produit.
Certes, le marché est libre, comme tient à le relever un responsable local, mais l'Etat, s'insurge le citoyen, n'a pas trouvé jusqu'à maintenant les mécanismes pour mettre fin à ce jeu de yo-yo que connaissent nos produits de large consommation.
Les prix affichés à 48 heures du début du mois de jeûne ne varient que légèrement d'un marché à un autre.
La courgette qui aussi joue la «star» oscille entre 75 et 90 DA, la carotte au marché des Issers s'affiche à 40 DA, la botte de persil, de la menthe ou celle du romarin semble avoir fait du régime tant qu'elle a perdu de sa consistance. Autre subterfuge pour ne pas jouer sur les prix, on joue sur le poids.
L'oignon qui il y a quelques années a fait parler de lui, se stabilise entre 10 et 12 DA, la tomate de très bon calibre, cédée au début du mois de juillet à 10 DA sans trouver acheteur, a grimpé hier à 75 DA et de qualité moyenne.
Enfin, pour les fruits notamment le raisin, les prix se maintiennent.
Le sabene, très répandu dans la région, se vend à 50 DA, le melon et la pastèque sont cédés à l'unité à des prix permettant aux petites bourses de faire des folies. Autres fruits très abordables, les poires et les pommes dont le prix n'excède guère les 30 DA grâce à une production locale record.
Selon les initiés du «souk», les prix connaîtront une hausse de 12 à 25 DA sur chaque produit durant les trois premiers jours du Ramadhan pour ensuite revenir à «de meilleur sentiment», pour céder la place aux vestimentaires pour une autre saignée de la rentrée, mais ceci est une autre paire de manches.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. Par O. M . Le 3 Septembre 2008.
Actualité en Algérie
Toute l'actualite du moment
Forum Algérie Monde - Debats et discussions sur l'Algérie et sur le Monde.