Algerie - ANNABA : 86 émigrants clandestins interceptés par les gardes-côtes
Il ne se passe pas un jour sans que l’on ne fasse état de dizaines de harraga, un terme devenu à la mode pour désigner les immigrants illégaux, essayant de rejoindre l’Europe pour les rares chanceux ou carrément en naufrage.
Dix-sept candidats à l’émigration clandestine interceptés jeudi au large du littoral de Annaba, ont pris la fuite juste après leur débarquement au siège du groupement territorial des gardes-côtes.
Une association européenne estime à «38 disparus entre l'Algérie et la Sardaigne», en juillet
Un phénomène qui se mondialise et qui touche d’une manière plus accentuée l’espace méditerranéen et le Nord de l’Afrique.
Ainsi, les gardes-côtes algériens ont pu encore fois intercepté 86 candidats à l'émigration clandestine dont une femme, ce jeudi au large des côtes de Annaba. Ces derniers tentaient de rejoindre la côte italienne à bord d'embarcations artisanales, selon le commandement du groupement territorial des gardes-côtes.
Les candidats, jeunes pour la plupart (18 et 30 ans et un mineur), ont été présentés devant le procureur de la République. Dix-sept ont réussi à prendre la fuite juste après leur débarquement.
Ils ont escaladé le mur de clôture de l’enceinte du groupement territorial des gardes-côtes pour disparaître dans la ville de Annaba.
Six autres ont été, quant à eux, arrêtés par les éléments de la caserne des gardes-côtes.
Les harraga interceptés par les gardes-côtes se chiffrent à quelque 346 depuis janvier 2008, selon les gardes-côtes.
Le phénomène, qui a pris de l’ampleur ces derniers temps grâce à la mise en place de réseaux de passeurs professionnels, implique les ressortissants des pays du Maghreb ainsi que ceux de pays africains qui choisissent les pays du Nord, proches des côtes européennes, comme lieu de transit.
Ainsi, des informations font état régulièrement d’arrestation par la police espagnole de clandestins marocains, sénégalais ou autres qui choisissent les îles espagnoles pour leur proximité.
Récemment, sept Marocains, qui tentaient d'atteindre l'Espagne à bord d'un matelas gonflable, ont été interceptés.
Ces hommes font partie des 85 candidats à l'immigration clandestine interceptés depuis dimanche au large des côtes espagnoles.
Les Etats de l'Union européenne, parallèlement à l’augmentation des patrouilles maritimes et aériennes, ont signé des accords avec plusieurs pays africains afin de faciliter le rapatriement des immigrés clandestins.
Ce dispositif s’est traduit par une baisse des effectifs de harraga.
Au cours des sept premiers mois de 2008, «7165 migrants sont arrivés en Espagne en bateau, soit 9,1% de moins que lors de la même période de l'an dernier, et une baisse de 58,9% par rapport à 2006», avait reconnu dernièrement le ministère de l'Intérieur espagnol.
Du côté de l’Italie, le centre d'accueil de Lampedusa est «au bord de l'explosion en accueillant près de 2000 immigrés alors qu'il ne dispose que de 850 places», indiquent les autorités de ce pays. Les immigrants, qui partent à l’aventure avec beaucoup d’incertitudes, sont souvent perdus en mer ou échouent sur le rivage sans vie.
L’association Forteress Europe estime à 158 clandestins qui ont péri aux portes de l'Europe au mois de juillet, dont 48 dans le canal de Sicile. Treize nouveau-nés et deux femmes enceintes figurent parmi les victimes.
S'appuyant sur des témoignages, l'association fait aussi état de 38 personnes portées disparues «entre l'Algérie et la Sardaigne». Depuis 1988, date à laquelle l'organisation a commencé à recueillir des données sur les clandestins, le bilan est de 12.566 morts et de 4.646 disparus.
Médecins-Sans-Frontières (MSF) Italie a récemment fait état d'un bilan de 380 clandestins ayant trouvé la mort ans le canal de Sicile au cours des six premiers mois de cette année (500 morts en 2007).
L’immigration clandestine inquiète le gouvernement et mobilise la société civile à tel point que les partis politiques l’inscrivent comme thème de leur université d’été. Le gouvernement a adopté un texte tendant à criminaliser cette pratique.
Il a prévu des mesures sévères vis-à-vis des membres des réseaux. Cers derniers encourent une peine de 15 ans de réclusion criminelle et une amende de 200.000 DA doublée en cas de
récidive
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Horizons-dz.com. Par Kaddour D. Le 5 Septembre 2008.
Actualité en Algérie
Toute l'actualite du moment
Forum Algérie Monde - Debats et discussions sur l'Algérie et sur le Monde.