Algérie - Une visite tardive et expéditive
Ce n'est que sur le point de quitter son poste, que la secrétaire d'Etat américaine, Condoleeza Rice, s'est avisée d'effectuer une visite dans la région du Maghreb. Une visite sous la forme d'un périple accompli au pas de charge.
Dans les quatre capitales de la région où elle s'est rendue, Condoleeza Rice n'est restée en effet que le temps d'une rencontre avec les chefs d'Etat hôtes.
Pour autant, ces derniers n'ont pas pris la mouche et ont déroulé le tapis rouge pour la recevoir.
C'est que la visite de la secrétaire d'Etat a été pain béni pour chacun d'entre eux.
Pour El-Kadhafi, qui se voit confirmer ainsi sa respectabilité internationale retrouvée après avoir «apuré» tous les contentieux sur lesquels les Américains ont joué pour placer son régime sous embargo international.
Pour Zine El-Abidine Benali, à qui elle vaut compréhension sinon absolution des atteintes aux libertés et droits de l'homme dont son pays est le théâtre.
Pour Mohamed VI, qui s'en prévaudra comme d'un soutien américain à la position de son royaume dans le dossier du Sahara Occidental dans une phase où l'ONU vient de s'en démarquer, en signifiant le retrait de son mandat de médiateur à Peter Van Walsum qui en est un fervent partisan.
Pour Bouteflika enfin, pour qui elle équivaut à un «satisfecit» international d'importance accordé à sa démarche au plan politique et sécuritaire.
Finalement, le seul Etat du Maghreb auquel la secrétaire d'Etat américaine n'a pas accordé motif à tirer bénéfice de sa visite dans la région a été la Mauritanie qu'elle a exclue de sa tournée pour cause de coup d'Etat dont les Etats-Unis boycottent les auteurs et le gouvernement qui en est issu.
Quant à l'objectif que la secrétaire d'Etat s'est fixée avec cette tardive et expéditive visite dans la région, il a été d'engager ses hôtes maghrébins à persévérer dans la politique d'ouverture de leurs pays respectifs à l'influence politique et économique des Etats-Unis.
Le contexte international marqué par un retour en force inquiétant de la politique des zones d'influence a rendu nécessaire, du point de vue américain, le déplacement de la secrétaire d'Etat au Maghreb, que les Etats-Unis considèrent comme une zone névralgique pour leurs intérêts stratégiques et partant, pour leur sécurité nationale.
Cela d'autant que les pays de cette région font l'objet de sollicitation de la part de l'Europe, qui veut les inclure dans son orbe par le biais de l'Union pour la Méditerranée, par la Chine et la Russie désireux d'en faire des débouchés pour leurs économies nationales respectives.
Pour dissuader ces Etats maghrébins d'écouter les chants de sirènes qui les incitent à envisager une autre politique que celle que leur propose Washington, Condoleeza Rice a dit, dans chaque capitale, ce que leurs dirigeants voulaient entendre et fait l'impasse sur les sujets qui fâchent.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. Par Kharroubi Habib . Le 8 Septembre 2008.
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