Algérie - La prime de scolarité pour les élèves démunis relevée à 3000 DA
Dans le cadre des auditions annuelles qu'il dirige sur les activités des différents secteurs du gouvernement, M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a présidé une réunion restreinte d'évaluation consacrée au secteur de l'Education nationale.
La communication présentée à cette occasion par le ministre de l'Education nationale a exposé l'état de progression de la réforme de l'éducation nationale, ainsi que les préparatifs de la rentrée scolaire 2008-2009.
En ce qui concerne la réforme du système national d'enseignement initiée par le président de la République, sa mise en œuvre dans le secteur de l'Education nationale a déjà enregistré des progrès sensibles.
Cela s'est concrétisé au niveau de la révision des programmes d'enseignement.
Cette opération a jusqu'ici touché 185 programmes, dont 134 viennent en outre de faire l'objet d'un allégement. Ces programmes allégés couvrent les trois cycles d'enseignement et ont connu des réductions de volume, allant de 3 heures par semaine dans le primaire, à une heure au niveau de certaines filières du cycle secondaire.
En outre, la vacation unique a été généralisée dans le cycle primaire, accompagnée d'une réduction de la séance de cours à 45 minutes, et de la libération du jeudi pour les élèves, tout en consacrant cette journée à la formation des enseignants.
Les manuels scolaires ont également été profondément révisés. Cette opération, qui a touché 151 titres, est soumise au contrôle de commissions spécialisées installées au niveau de l'Institut national de recherche en éducation.
Par ailleurs, la distribution du manuel scolaire est désormais normalisée grâce à d'importants tirages régis par l'Etat (60 millions d'unités pour cette année), et près de 220 millions depuis le lancement de la réforme, aux distributions organisées dans les établissements scolaires, ainsi qu'à la mise en vente des manuels à travers 465 librairies agréées, réparties sur le territoire national.
La formation des enseignants a enregistré des progrès importants. Depuis septembre 2003, il y a eu mise en place du nouveau modèle de formation des enseignants. Ainsi, ceux du primaire suivent un cycle de formation de 3 années après le baccalauréat, ceux du moyen un cycle de 4 années après la baccalauréat, et ceux du cycle secondaire suivent cinq années de cours après le baccalauréat.
Quant aux enseignants en activité, ils sont soumis depuis 2005, à un programme de formation en collaboration avec les Ecoles normales supérieures (ENS), programme dont bénéficieront graduellement 214.000 enseignants du primaire et du moyen, non titulaires d'une licence.
Dans ce cadre, 56.000 maîtres de l'enseignement fondamental suivent actuellement une formation en cours d'emploi et seront rejoints par 26.000 autres, dès ce mois de septembre. Pour les professeurs de l'enseignement fondamental, 41.000 sont en formation en cours d'emploi et seront rejoints par 13.000 autres, dès la rentrée scolaire de cette année.
La reforme de l'Education nationale se reflète également dans des indicateurs probants :
- Le taux de scolarisation des enfants âgés de 6 ans a atteint 97% en 2007, soit le seuil des pays avancés, alors qu'il n'était que de 43% en 1966,
- Le taux de réussite au baccalauréat qui était de 34,4% en 2001, puis de 51,1% en 2006, a atteint 55,4% cette année.
Ce taux est en réalité désormais proche des résultats de certains pays avancés lorsque l'on tient compte du fait que le baccalauréat algérien est délivré sans rachat sur les notes et sans session de rattrapage.
Durant la période 1962-1999, soit 38 années, le nombre cumulé de bacheliers était de 1 236 001, alors que durant la période 2000-2008, soit 9 années, ce nombre a atteint 1 479 857.
Au demeurant, les progrès enregistrés dans l'Education nationale ont conduit au lancement du cycle préscolaire qui accueillera cette année à titre d'opération pilote près de 450.000 enfants âgés de 5 ans.
L'amélioration des résultats de l'Education nationale reflète aussi les efforts importants déployés par l'Etat pour soutenir la scolarisation de nos enfants, efforts qui se traduisent par :
- l'octroi d'une prime de rentrée scolaire à 3 millions d'enfants,
- la gratuité du livre scolaire assurée à près de 4 millions d'enfants,
- la restauration gratuite offerte à près de 3 millions d'enfants à travers un réseau de cantines scolaires passées de près de 4000 en 1999 à près de 12.000 en 2008,
- la prise en charge de plus de 770.000 demi-pensionnaires à travers un réseau de demi-pensions passées de 470 en 2007 à près de 730 en 2008,
- la couverture sanitaire, à travers environ 1200 unités de dépistage et de suivi médical, encadrées par près de 3000 médecins, dentistes et psychologues et plus de 1500 agents paramédicaux,
- le transport scolaire au bénéfice de près de 700.000 enfants, assuré par une flotte de plus de 3500 bus.
Tel est le contexte dans lequel s'annonce la rentrée scolaire 2008-2009 qui se distinguera par :
- l'accueil d'un effectif total de 8.054.000 élèves (en augmentation de 5,4% par rapport à l'année dernière) dont :
- 443.000 en éducation préparatoire, - 3.250.000 en cycle primaire (en augmentation de 2%),
- 3.365.000 en cycle moyen,
- 1.006.000 en cycle secondaire,
- le renforcement des infrastructures pédagogiques par la réception de 3670 nouvelles salles de classes pour le primaire, de 383 collèges (appuyés par plus de 3000 classes en extension de collèges existants) et 112 nouveaux lycées, ainsi que la réception d'équipements pédagogiques, y compris en informatique,
- la mise en service de 729 nouvelles cantines scolaires et 326 demi-pensions,
- l'ouverture de 21 nouveaux internats,
- et enfin, l'acquisition de 1300 nouveaux bus de transport scolaire.
Les efforts gigantesques engagés durant les 4 premières années du plan quinquennal 2005-2009, ont permis la réalisation de :
- 301 lycées,
- 861 CEM,
- 1200 écoles primaires,
- 1748 cantines,
- 833 demi-pensions,
- 112 internats.
Ces réalisations vont permettre de réduire le taux d'occupation des locaux (TOL) à 30 élèves/classe au niveau du primaire ainsi que du moyen. A la fin du plan quinquennal 2005-2009, on notera que les réalisations effectuées durant les 10 dernières années égalent celles effectuées de 1962 à 1999.
L'encadrement pédagogique sera quant à lui renforcé avec plus de 23.000 nouveaux enseignants, près de 1000 nouveaux cadres d'inspection pédagogique et de formation, ainsi que plus de 13.000 nouvelles recrues pour les services administratifs et de soutien.
A l'issue du débat consacré à cet important dossier, le Président Abdelaziz Bouteflika a formulé des remarques quant au stade atteint par la réforme de l'Education nationale ainsi que des directives pour l'avenir de ce secteur vital.
Le Chef de l'Etat a d'abord relevé que l'effort que l'Algérie consacré à l'éducation de ses enfants est exceptionnel.
"Cela n'est pas une affirmation politique et peut aisément se vérifier à travers les données des organisations internationales et notamment de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la culture et la science (Unesco). Cela est le reflet d'une volonté farouche de notre pays, depuis le recouvrement de son indépendance, de se réapproprier l'éducation dont notre peuple a été privé pendant la période coloniale.
Cela exprime aussi notre détermination à préparer l'avenir de l'Algérie tout en œuvrant à améliorer son quotidien", a ajouté le Président Abdelaziz Bouteflika.
"Les pas déjà franchis sur la voie de la réforme de l'Education nationale nous ont permis, au cours de cette décennie, de rattraper sensiblement les retards accumulés pendant les années de crise de la décennie écoulée, et d'améliorer aussi le niveau dans tous les domaines, qu'il s'agisse de la formation des enseignants, ou des programmes ou enfin, des résultats aux examens pédagogiques", a poursuivi le Chef de l'Etat.
"II reste que tous ces progrès en appellent nécessairement d'autres, car l'école demeure la pierre angulaire du développement et de l'avenir du pays", a ajouté le Président de la République qui a fixé à l'Education nationale, trois défis à relever.
En premier lieu, il s'agit d'enraciner notre enfance et notre jeunesse dans son identité nationale, qu'il s'agisse de la langue et de la culture ou qu'il s'agisse des valeurs civilisationnelles et de notre Histoire.
"C'est par ces atouts que l'enfance et la jeunesse algérienne seront, demain, les citoyens et les citoyennes d'une Algérie réconciliée avec elle-même, libérée de toutes les séquelles de la tragédie nationale, capable d'affronter le monde et cultivant, au fil continu des générations, le devoir de mémoire envers son glorieux passé", a ajouté le Président Abdelaziz Bouteflika.
En second lieu, il s'agit de la place que doit détenir l'éducation civique et la promotion de l'esprit de la citoyenneté dans notre système national éducatif.
"L'Algérie s'est désormais libérée de la dépendance financière. Elle a aussi très largement rétablie la sécurité à travers le territoire.
Mais, notre pays souffre encore d'autres maux légués par la crise, dont l'incivisme et de multiples autres dévoiements, qui perturbent l'harmonie sociale et retardent nos efforts de développement. Face à ces difficultés, différentes solutions sont à déployer, mais la plus perspicace reste incontestablement l'éducation, le civisme et l'esprit de citoyenneté, trois missions dans lesquelles, l'école doit s'investir encore davantage", a poursuivi le Chef de l'Etat.
En troisième lieu, l'Education nationale doit fournir les prémisses du savoir scientifique et technique à nos enfants.
"Nous devons gagner la bataille de la réhabilitation des filières scientifiques qui doivent prédominer dans le cycle secondaire si nous voulons réellement assécher la déperdition scolaire et le chômage des diplômés à tous les niveaux.
L'Algérie qui entend construire une véritable société de l'information et des nouvelles technologies pour rattraper ses retards en ce domaine, doit aussi pouvoir compter sur l'école pour gagner cette bataille", a souligné le président de la République.
A ce titre, le Chef de l'Etat a instruit le Gouvernement de veiller, dans le cadre du programme quinquennal 2009-2014, à doter l'Education nationale des ressources et des moyens destinés à généraliser réellement l'enseignement de l'informatique et des nouvelles technologies de l'information, à tous les paliers de la scolarité, y compris au cycle primaire.
Avant de clore cette séance d'évaluation qui précède de quelques jours seulement la rentrée scolaire pour cette année, le Président Abdelaziz Bouteflika a décidé de relever de 2000 à 3000 DA la prime de scolarité servie annuellement. Cette augmentation bénéficiera à 3 millions d'enfants scolarisés.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Horizons-dz.com. Le 12 Septembre 2008.
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