Algérie - GRANDE AFFLUENCE DANS LES RESTAURANTS RAHMA : Il n’y a pas que les démunis
Des restaurants «rahma» ou «solidarité» sont ouverts cette année à Alger, comme à chaque mois de Ramadan, au profit des démunis et des citoyens de passage. Principalement, ces restos sont destinés aux démunis et autres sans-abri.
Cependant, des «extras» clients fréquentent de plus en plus ces endroits : des salariés, retraités, femmes, étudiants.
En somme, on y trouve un peu de tout. Les bénévoles des restos de la Rahma ont constaté, indiquent-ils, que la population des bénéficiaires évolue davantage.
«Nous avons remarqué ces derniers temps de plus en plus de salariés, de travailleurs qui ont de faibles salaires et même des femmes qui se présentent ici», note l’un de ces bénévoles, au resto de la solidarité, initié par l’UGTA, à la rue Hassiba Benbouali, à Alger centre.
A en croire les dires de ces bénévoles du Croissant rouge algérien (CRA), ce resto a servi plus de 700 repas chauds durant la première décade de ce mois sacré, soit une moyenne de 70 plats par jour.
Les repas servis comprennent notamment une soupe (chorba), un plat de résistance avec viande et un dessert.
A l’instar des autres restaurants de ce genre, ce resto affiche complet des heures avant la rupture du jeûne.
Mardi, 17h00, à deux heures de l’adhan, toutes les tables du resto sont pratiquement occupées. Les occupants tentent de passer le temps en jouant aux cartes, dominos, dames et d’autres tournent les pages de journaux ou jouent aux mots croisés.
A chacun sa manière de «tuer» le temps.
L’essentiel est de ne pas quitter la chaise car, si son occupant l’abandonne, elle sera certainement prise par quelqu'un d’autre puisque une file de gens attend dehors, devant la porte d’accès, guettant les moindres places libres.
A quelques mètres de là, un autre restaurant Rahma est dressé, tout près de la place du 1er-Mai. Tout comme celui de l’UGTA, ce resto est bondé de monde. «Pas de place, c’est complet», répond l’agent posté à l’accès, aux «retardataires».
Abdelkader, 21 ans, de la localité de Djelfa, étudiant à Alger, en compagnie de son ami, avoue qu’il fréquente les restos Rahma depuis samedi dernier. «C’est la période de rattrapage à la fac. J’y suis concerné. Les restos ne sont pas encore ouverts au niveau des cités universitaires.
Et comme les repas sont chers dans les restaurants, je préfère rompre le jeûne aux restos Rahma.
Je ne peux pas manger tous les jours aux restaurants payants. Heureusement que les examens de rattrapage prennent fin. Je rentre chez moi au bled, ce week-end», indique-t-il, affirmant que des dizaines d’étudiants comme lui, préfèrent se rendre à ces restos «gratuits».
Dans la foulée, ce jeune étudiant regrette le fait que les restos universitaires soient fermés en cette période de rattrapage coïncidant, cette année, avec le mois de ramadan.
Et, comme un malheur n’arrive jamais seul, Abdelkader ajoute que «même la bourse de 2700 DA que nous percevons chaque trimestre, nous ne l’avons pas encore perçue». Un autre citoyen, fonctionnaire dans une entreprise de transport public, note que «le salaire maigre que je perçois ne me permet guère de manger tous les jours au restaurant payant.
Certes, je ne fréquente pas souvent les restos Rahma car il y a des gens plus nécessiteux que moi, mais je ne vous cache pas que parfois je viens manger ici».
Interrogeant un bénévole de ce resto Rahma sur la présence d’un certain nombre de femmes, il dira que «ce sont dans la majorité des SDF». Et d’ajouter que «pour les femmes issues de couches démunies d’Alger, elles préfèrent emporter les plats préparés».
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Horizons-dz.com. Par M. Kechad. Le 12 Septembre 2008.
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