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Algérie - Prime de scolarité : Mille tracas pour 2.000 dinars

Prime de scolarite Pour ce dimanche, jour de reprise hebdomadaire à l'agence Cnas d'Oran, il y avait une confusion totale et, tôt dans la matinée, plus d'un millier de personnes ont pris d'assaut cette institution pour se faire délivrer l'attestation de non-affiliation à la Cnas, un document exigé pour ouvrir droit à la prime de scolarité qui a suscité un grand intérêt, cette année après qu'elle ait été revue à la hausse pour atteindre les 3.000 DA par enfant.

Afin d'éviter tout débordement, les responsables de la Cnas ont jugé utile de fermer les portes et de renforcer la sécurité aux différentes issues de l'agence.

Parmi les personnes approchées, nombreuses étaient celles qui croyaient que la prime devait être distribuée au niveau de la Cnas, notamment après la rumeur qui a circulé durant le week-end faisant état d'un don de 3 milliards de centimes d'un richissime de la région, un don destiné aux démunis.

Mais l'explication la plus crédible à cet afflux massif serait l'ultimatum donné par certains chefs d'établissements aux parents d'élèves pour compléter leurs dossiers pour le début de semaine, s'ils veulent bénéficier de l'aide.

Approché, le directeur de la Cnas nous a précisé que «cette opération a débuté, il y a une semaine durant laquelle pas mois de 4.000 attestations de non-affiliation ont été délivrées. Cependant, la journée de jeudi a été particulière avec un flux inattendu ayant avoisiné quelque 1.200 demandes».

Le premier responsable de la Cnas a ajouté que «pour une meilleure organisation de l'opération, nous avons décidé d'enregistrer l'ensemble des demandes et consacrer l'actuel début de semaine pour les délivrer. Mais, grande fut notre surprise de se voir pris au dépourvu par une foule dont la majorité n'est pas concernée par c

e document. Et il y a même certains citoyens d'autres wilayas qui sont venus dans l'espoir de bénéficier d'une quelconque aide pour le Ramadhan.

Notre interlocuteur a précisé que «depuis que la prime de scolarité a été instituée, nous avons toujours proposé que cette opération soit menée en collaboration avec les chefs d'établissements qui déposent les listes des potentiels bénéficiaires auprès des services concernées de la Cnas.

En plus, cette opération pouvait être allégée en la programmant durant les vacances scolaires». Cependant, à voir de près l'attestation d'affiliation ou de non-affiliation délivrée, aucun indicateur ne renseigne sur le statut de démuni, car un gros commerçant exerçant dans le noir pourrait en bénéficier.

En outre, une attestation d'affiliation peut être délivrée à un citoyen ayant été déclaré, il y a une dizaine d'années, mais qui ne travaille plus. Son tort est qu'il détient un numéro d'immatriculation.

De ce fait, il ne pourra jamais ouvrir droit la prime des 2.000 dinars. Idem pour l'attestation de non-affiliation qui porte la mention claire: «la présente attestation n'établit ni la situation de chômage, ni celle d'activité».

En clair, une personne qui se fait délivrer ce document peut aisément bénéficier des 3.000 DA, une somme importante qui vient en période de grandes dépenses et notamment s'il a à charge 4 ou 5 enfants scolarisés. Par ailleurs, il faut dire que les 2.000 Da de la prime de scolarité font jaser.

Les commissions de daïra chargées de cette opération sociale peinent à accomplir leur mission. Quota limité pour la wilaya et nombre de demandeurs dépassant toutes les prévisions: l'administration est dans l'embarras. Le mécanisme administratif conçu pour attribuer cette «aide» de l'Etat comprend plus d'une faille et est sujet à maintes critiques.

Ce qui complique davantage la situation est le surnombre des demandeurs de cette prime, enregistré au niveau des 9 daïra de la wilaya d'Oran, nombre au-delà du quota alloué à la wilaya d'Oran, à savoir 285.000 bénéficiaires pour une enveloppe de 170 millions de dinars.

L'argent est dans les caisses de la wilaya depuis le début du mois en cours, mais sa distribution traîne. Hormis quelques rares communes qui ont mené à bout l'action, les commissions n'ont pas encore arrêté les listes définitives.

Leur tâche, qui consiste à trier les dossiers, est rendue ardue et délicate par nombre de facteurs. D'une part, certains opportunistes n'ont pas hésité à produire de faux documents et à suborner des témoins pour attester de leur statut de famille démunie, sans revenu ou à salaire de moins de 8.000 DA.

Cas révélateur: selon des sources concordantes, la commission installée auprès de la daïra d'Es-Sénia aurait découvert dans «la montagne» de dossiers qui lui sont parvenus de la circonscription scolaire d'Aïn El-Beïda, le nom d'un même témoin figurant sur quelque 300 déclarations sur l'honneur.

Cette personne, qui aurait mis à contribution des connaissances au service d'état civil, non seulement monnayait ses prestations de témoignage, mais il vendait également les imprimés de déclaration jusqu'à 50 DA la pièce.

Dans la même localité, une tension montante se fait sentir à la porte des établissements scolaires, où quotidiennement des familles mécontentes d'avoir été exclues de la liste des bénéficiaires viennent s'attrouper et déversent leur colère sur les responsables de l'école, les «coupables» à leurs yeux.

Craignant le pire, on révèle que plusieurs écoles ont demandé aux autorités de les désengager de l'opération de distribution des 2.000 DA, invoquant des arguments de sécurité. La pression est telle que nombre d'écoles, c'est le cas notamment dans les localités «isolées», on a enregistré des taux de 100% de demandeurs, c'est-à-dire autant de demandes que d'élèves.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. Par Salah C. & H. Saaïdia . Le 22 Septembre 2008.

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