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Algérie - La croix et le croissant de lune

croissant de lune Entre les déclarations encenseuses de la secrétaire d'Etat américaine, de passage sur le tarmac de l'aéroport international d'Alger, à propos de la lutte antiterroriste et le dernier rapport annuel du département d'Etat américain sur les libertés religieuses, il y a ce qu'on peut qualifier de grand écart.

En effet, Washington, la puritaine, dont on connaît la frilosité devant tout ce qui touche aux libertés individuelles et aux pratiques religieuses, et notamment chrétienne et juive, vient de tirer sur Alger pour non-respect des libertés de culte.

« La politique du gouvernement, aussi bien de jure que de facto, a provoqué un déclin du statut des libertés religieuses pendant la période sous revue », pour paraphraser les rédacteurs du rapport. Et l'on se surprend à s'interroger sur les tenants et les aboutissants d'une telle charge à la hussarde.

Influencé certainement par un lobbying exercé par des associations chrétiennes auprès du Congrès américain et un battage médiatique à sens unique, le rapport appuie sur l'incapacité toute algérienne d'expliquer des lois mises en circulation.

Passés maîtres dans l'art de la réprimande, les Américains se basent sur la loi de février dernier qui, officiellement, réglemente la pratique du culte en Algérie.

Loin de constituer une violation aux libertés individuelles, même si le pays n'est pas exempt de tout reproche sur ce chapitre, ladite loi vient mettre de l'ordre dans l'exercice religieux, sujet à des interprétations aussi bien personnelles, claniques que répondant à des desseins de stratégie politique tant interne qu'externe.

Le seul tort de l'Algérie, c'est la surmédiatisation des procès pour prosélytisme intentés contre des citoyens convertis au christianisme, conjugué à la maladresse éprouvée de l'Etat à communiquer pour éviter tout amalgame.

En l'espace de deux procès et de plusieurs ajournements, c'est l'image du pays qui s'est retrouvée au banc des accusés pour répondre d'accusations aussi graves que légères.

La réponse du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, bien qu'épidermique, se veut une réponse claire et sans fioriture aux accusations américaines. Bouabdellah Ghlamallah les qualifiera ni plus ni moins d'« allégation mensongère visant à porter atteinte à l'Algérie ».

Le ministre apportera un autre élément de réponse en faisant observer que les Etats-Unis refusent à tout prédicateur islamique d'entrer sur son territoire.

Un argument de taille soutenu par les zones d'ombre que traînent les évangélistes « chassant » sur les terres algériennes, alors que les églises catholique et protestante se sont démarquées d'eux.

Cependant, ce qu'on peut reprocher à l'Etat algérien, c'est son peu d'aptitude à se projeter en avant pour parer les mauvais coups.

Il était clair que la campagne menée par les évangélistes, soutenue par une presse convaincue, allait impérativement déboucher sur une situation pareille, et l'on n'a rien tenté pour y remédier.

Fidèle à ses règles de conduite, Washington continue ainsi de souffler le chaud lorsqu'il en ressent le besoin, et le froid à la première occasion sur Alger, histoire de la rappeler à l'ordre... américain.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. Par Moncef Wafi. Le 24 Septembre 2008.

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