Algérie - Constantine : enquête sur le couffin de Ramadhan

Après tout le bruit fait dans les coulisses de l'hôtel de ville de Constantine autour de la distribution du couffin du Ramadhan, et d'accusation en accusation, le dossier a fini par atterrir sur le bureau de la brigade économique de la sûreté de wilaya.

Le wali de Constantine a, en effet, ordonné ces derniers jours l'ouverture d'une enquête par les services de sécurité «pour déterminer s'il y a bien eu des dépassements, des abus, ou autre détournement lors de la distribution du couffin du Ramadhan».

L'affaire a pris des tournures scandaleuses, avec les informations ayant circulé et relatives à la récente «disparition» de près de 200 couffins dans des conditions douteuses.

Le P/APC reconnaîtra par la suite que des couffins ont pris des chemins escarpés, mais le chiffre ne saurait dépasser la quarantaine. Une goutte d'eau qui est versée dans le vase plein de remous au sein des élus et des directeurs de l'exécutif qui n'ont pas tardé à se lancer dans des accusations mutuelles.

Et la bulle éclatera. La directrice des affaires sociales, en tant que responsable directe de ce volet, avait clairement fait part de son mécontentement et sa profonde désapprobation quant à la gestion de ce dossier, lors d'une récente rencontre entre les directeurs de l'exécutif et les chefs de groupe des partis représentés à l'assemblée populaire communale de Constantine, nous a confié un directeur présent lors de cette rencontre.

D'une part, la directrice des affaires sociales de l'APC s'insurge contre son exclusion totale de toutes les étapes de la distribution du couffin du Ramadhan, et d'autre part elle ne manquera pas de dénoncer les dépassements ayant marqué cette distribution. Dans la foulée, des directeurs de l'exécutif sont mis à l'index pour avoir pris un couffin, voire plus, dont on ignore la destination finale.

L'un parmi ces derniers reconnaîtra avoir usé de son intervention en réservant deux couffins, remis aux personnes nécessiteuses qui l'auraient auparavant sollicité sur la question.

Des gens dans le besoin, n'ayant pas pu se procurer le couffin pour une raison ou une autre, auraient sollicité des personnes «bien introduites» pour défendre leur cas et leur dénicher un bon d'enlèvement, nous signalera-t-on.

Contacté par nos soins sur cette affaire, le président de la commission des affaires sociales (un élu du parti FNA) rejettera toutes les accusations qu'on fait peser sur l'opération de distribution du couffin de Ramadhan.

D'emblée, il précisera que la directrice des affaires sociales n'a en aucun cas été marginalisée lors de cette opération, car elle était tout simplement absente au lancement de la distribution des couffins à la veille du Ramadhan, et lorsqu'elle a rejoint son poste, son emploi du temps était pleinement consacré au relogement des habitants du quartier Bardo.

Pour ce qui est de la distribution en elle-même, notre interlocuteur soutiendra fermement que «le couffin a été remis à ses destinataires, les familles dans le besoin en l'occurrence», ajoutant dans ce contexte que «tout le travail a été fait dans la transparence totale, et nous avons la conscience tranquille après l'achèvement de l'opération».

En conclusion, le président de la commission des affaires sociales relève avec déception que «les accusations en question sont l'oeuvre de groupuscules qui excellent dans l'art de la manigance et la pratique politicienne».

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. Par A. Zerzouri. Le 25 Septembre 2008.

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