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Algérie - Amère

Amere El-Guellil ne s’en remettra pas de sitôt. Il faut avoir la vie longue et la mémoire courte pour oublier. Il faut avoir le coeur aux vestiaires avant de regarder.

Il faut oublier que l’on sait écrire et, par conséquent, oublier avoir lu «Les Misérables». Il faut aussi marcher vite et oublier que l’on circule à Oran.

En Algérie. Dans son propre sang qui circule sous la peau de l’autre. Il faut aussi baisser la tête et se dire que ce n’est pas la faute du guellil.

Il faut changer de nationalité et d’espèce pour pouvoir passer à côté, en touriste.

En colon. En observateur insensible. Dans cette avenue, il faut s’occuper du brillant de ses chaussures et de la peinture des immeubles coloniaux pour ne pas troubler la chemise propre de sa propre conscience. Car, c’est dans cette rue que cela se passe. A Oran. A la rue d’Arzew

. A la rue Larbi Ben M’hidi. La rue était presque vide et donc, la scène plus criarde. Accrochées aux barreaudages qui protégeaient la large vitrine de ce large magasin de vêtements, deux fillettes, mal habillées, mal nourries, absorbées, elles regardaient avec des yeux avides, les articles derrière la vitrine. Derrière les barreaudages. Derrière la vie possible.

Et puis, elles commentaient et rêvaient à voix haute. Et montraient du doigt. Et riaient parfois de ces richesses de l’au-delà. Et derrière elles, plus rien n’existait, car elles avaient tout oublié, sauf qu’El-Guellil n’a pu se résoudre à déchirer la page et à passer son chemin.

Il le pouvait, de moins en moins, heureusement. Mais, c’était quand même rien. Il faut beaucoup d’effort pour oublier. Et ce n’est pas du misérabilisme. C’est seulement, l’habitude qui mena El-Guellil à passer à côté de l’Algérie. Celle du moment qui auditionne ses ministres qui disent que le chômage ça va bien.

La médecine gratuite va mieux malgré sa mort sur ordonnance. Que les écoles sont des écoles et que et queue, il y a pour le couffin du ramadhnan et les deux mille dinars pour les élèves nécessiteux, et que le seul moyen pour sauver les Algériens est de les nommer députés pour relever leur pouvoir d’achat et leur fermer les gueules.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. Par El-Guellil. Le 25 Septembre 2008.

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