Algérie - Une certitude, des inconnues
La révision de la constitution est désormais une certitude établie. Elle aura lieu prochainement, en tout cas avant la fin de l'année. La seule inconnue qui subsiste, c'est dans quelle ampleur la loi fondamentale va être remaniée.
L'on ne sait en effet si Bouteflika se contentera d'une retouche du fameux article 74 qui limite présentement à deux les mandats présidentiels, ou s'il a décidé de procéder à un «lifting» d'ensemble de l'actuelle constitution.
C'est cette dernière opération que le FLN lui a demandé de concrétiser, au principe qu'il serait devenu nécessaire que non seulement soit levée la contrainte imposée par l'actuel article 74, mais aussi de «clarifier» la nature du régime républicain du pays et les rapports entre ses institutions.
Le fait cependant que le chef de l'Etat ait opté pour la procédure parlementaire pour la révision projetée peut être l'indice qu'il a finalement renoncé à l'option défendue par le FLN.
C'est un fait que Bouteflika partage les mêmes préventions avec le FLN à l'égard de la constitution actuelle.
Il a été très certainement derrière l'initiative prise par Belkhadem, au nom du FLN, de lancer son appel à la nécessité de procéder à la révision de cette constitution.
Quoi qu'en pensent et disent ses adversaires politiques, Bouteflika ne commet aucun viol constitutionnel en procédant à la révision de la loi fondamentale.
Ce qui pose problème par contre, c'est que s'il a l'intention de la remanier en profondeur, il le fasse par la voie parlementaire. Pour aussi légale que soit cette démarche, il en résultera qu'elle sera perçue comme dictée par la crainte de la sanction populaire s'exprimant à travers un référendum.
Telle qu'elle est, l'actuelle constitution, excepté en son article 74, ne restreint en rien les pouvoirs et la primauté de la fonction présidentielle sur l'édifice institutionnel de la République.
Et pour l'avoir expérimentée pendant ses deux mandats, Bouteflika peut bien avoir décidé de la conserver telle quelle, sauf à remanier le contraignant article 74. Dans ce cas effectivement, le recours au seul Parlement pour avaliser ce changement prendrait moins l'allure d'une «dérobade» devant les incertitudes d'un scrutin référendaire.
En tout cas, Bouteflika est égal à lui-même, au sens où il entretient le mystère sur ses intentions. Une attitude qui procède de sa tactique avouée de surprendre et désorienter autant ses ennemis que ses partisans.
Ce qui est en tout cas certain, c'est alors que ceux-ci en sont à chercher à obtenir un peu de lumière sur les deux échéances qui vont ponctuer la fin de son second mandat, lui projette l'image de quelqu'un qui est déjà en prise avec les défis qui se posent à l'Algérie au-delà de l'année 2009.
Mais au final, la révision de la constitution qui va intervenir ne concrétisera aucun changement fondamental dans le mode de fonctionnement du système en vigueur dans le pays, et encore moins une rupture qui en accélérerait sa disparition.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. Par Kharroubi Habib. Le 25 Septembre 2008.
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