Algérie Monde

 

Algérie - L'essentiel et l'accessoire

Transparency internationale Transparency International vient de nous informer de manière routinière que l'Algérie est toujours dans le peu glorieux peloton de queue de son classement fondé sur la perception de la corruption. De manière tout aussi routinière, on enregistre et on passe son chemin.

Normal... Pourtant, il faut bien savoir que ce rapport, parmi d'autres, participe à la formation de l'image extérieure du pays. Si des opérateurs étrangers sont tentés par le marché algérien, ils liront immanquablement le Doing Business de la Banque mondiale - on y a perdu deux places pour 2009 - pour vérifier l'état structurel et conjoncturel du pays.

Leurs experts liront aussi Transparency International pour avoir une idée du « climat » lié à la corruption. Dans ce domaine également, les résultats ne sont pas flatteurs.

Certes, la méthodologie de Transparency International peut être discutée, certains remarquant que l'indice de perception n'est pas pondéré par des faits établis. Le fait est que l'argent sale du tiers-monde placé dans des banques occidentales ne semble pas altérer la perception « positive » des pays occidentaux qui se retrouvent dans la position de donneurs de leçons, seulement passibles de remontrances pour des péchés véniels.

Ainsi, un confrère notait, à juste titre, que le classement de Transparency International aurait été plus pertinent et moins complaisant à l'égard des démocraties occidentales, s'il prenait en compte le niveau d'accueil de l'argent sale en provenance des pays notoirement corrompus.

Après tout, la culpabilité du receleur n'est pas moins grande que celle du voleur. Au-delà de ces débats méthodologiques, le rapport de Transparency International doit être pris pour ce qu'il est : un indicateur important auquel les acteurs économiques se réfèrent. Comme nous ne vivons pas en autarcie, bien au contraire, ces rapports ont un impact sur l'image et l'attractivité économique du pays.

On peut, la manne pétrolière nourrissant une certaine propension à la suffisance, hausser dédaigneusement les épaules et suggérer que le pays peut se passer des investissements étrangers... C'est ce que l'on fait d'ailleurs, en multipliant des signaux contradictoires d'une politique économique déroutante.

Mais cela n'est qu'une manifestation d'une carence plus profonde ! Plus qu'un cliché, somme toute attendu, de l'état de la gouvernance, le rapport annuel de Transparency vient de ce point de vue poser le problème central du cadre juridique et de l'efficacité de l'institution judiciaire en Algérie. Et c'est bien à ce niveau que réside le coeur du débat économique.

Quelle que soit la nature du régime, monarchique ou républicain, démocratique ou autoritaire, l'Etat de droit est une exigence fondamentale de la réussite de toute stratégie de développement. La perception par des observateurs rigoureux d'un phénomène aussi préjudiciable à l'image du pays devrait inciter à la réflexion et à l'action pour le corriger.

L'Etat de droit est le paramètre-clé, celui qui détermine tous les autres et dont les implications concernent le corps social tout entier dans ses divers aspects.

Toutes les déclarations ou les prises de position sur les orientations économiques ont peu de sens si elles ne se référent pas à ce cadre essentiel. C'est la leçon première que le rapport de Transparency rappelle sans ambiguïté.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'oran. Par M. Saâdoune. Le 25 Septembre 2008.

Actualité en Algérie

Toute l'actualite du moment

Forum Algérie Monde - Debats et discussions sur l'Algérie et sur le Monde.

 

Algerie-Monde.com © 2008 Tous Droits Réservés