Algérie - Aïd El-Fitr endeuillé
Les réjouissances de la fête de l'Aïd El-Fitr ont été endeuillées chez nous par la terrible inondation qui a noyé la ville de Ghardaïa et toute la région de l'Oued M'zab, faisant 30 morts, une cinquantaine de blessés, des centaines de sinistrés et de très importants dégâts matériels.
Ce n'est pas la première fois que cette région de l'Oued M'zab est confrontée aux caprices de la nature, sauf que cette fois-ci elle a subi une véritable catastrophe causée par la crue et le débordement sans précédent de l'Oued M'zab suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues.
La solidarité locale des citoyens, comme c'est le réflexe chez nous, a fonctionné instantanément, permettant d'atténuer le bilan des victimes humaines.
Ce à quoi est venue en renfort très rapidement l'intervention des secours mobilisés par les pouvoirs publics. Il est en effet à mettre au positif que les autorités publiques locales et centrales ont réagi avec promptitude et fait preuve d'efficacité dans la gestion de la catastrophe.
Malgré l'éloignement géographique de la zone sinistrée, les obstacles ayant freiné leur acheminement, les secours dépêchés par l'Etat de différentes régions du pays ont été rapidement à pied d'oeuvre, au grand soulagement de la population sinistrée. Le bilan de la catastrophe est malgré tout très lourd.
Il pose à l'Etat un autre défi, celui de la résorption dans l'urgence de ses séquelles. Un conseil interministériel s'est réuni, qui a étudié les moyens que l'Etat va devoir engager pour y faire face. Les autorités, dont c'est le devoir de prendre en charge la population sinistrée et la normalisation de la vie dans leur région, n'ignorent pas qu'elles sont tenues par l'obligation de répondre aux attentes citoyennes.
Rapidement et massivement, parce que s'agissant d'une région minée par des dissensions ethniques dont l'exacerbation a des origines sociales et économiques.
Il serait en effet gravement préjudiciable pour la paix sociale dans la région de l'Oued M'zab que, passé l'émotion et l'élan de solidarité suscités par la catastrophe naturelle, l'action et la contribution de l'Etat s'enlisent dans les lenteurs et les carences bureaucratiques.
Ce serait apporter de l'eau au moulin de ceux qui, exploitant les particularismes et les mécontentements latents existants dans cette région, voudraient relancer la discorde entre ses citoyens et leur ressentiment à l'égard de l'Etat.
Pour peu que les pouvoirs publics s'y attachent, ils peuvent transformer l'épreuve que les citoyens de la région de l'Oued M'zab affrontent solidairement, en point de départ de leur réconciliation et du retour de leur confiance en l'Etat et son administration.
Il y a enfin que cette catastrophe naturelle, pour aussi exceptionnelle qu'elle ait été, doit faire prendre conscience de l'impérative nécessité qu'il y a de repenser l'occupation, l'habitation et la construction en zones potentiellement inondables.
Ce que la catastrophe de Bab El-Oued avait déjà mis en lumière et que celle qui vient de frapper Ghardaïa et sa région rappelle de nouveau.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. Par Kharroubi Habib . Le 4 octobre 2008.
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