Algérie - La réforme du football dans notre pays, mythe ou réalité

1ère partie

D’aucuns savent que nos jeunes catégories ne franchissent plus le 1er palier des compétitions africaines. D’aucuns savent que notre championnat ne fournit plus ou si peu d’éléments à notre équipe nationale. Mieux encore, les regroupements précompétition et les matches de préparation se font désormais régulièrement à l’étranger.

Notre équipe nationale senior ne représente plus le groupe Afrique et ne participe plus à la phase finale de la Coupe du monde depuis 22 ans (1986-2008). Il faut mettre un terme à cette fatalité qui n’en n’est pas une et promouvoir une réforme qui s’inspire de notre expérience et de notre révolte. Notre projet de réforme s’inspire de la formation de l’élite à travers les principes qui régissent les Grandes Ecoles dont le schéma directeur est tout à fait comparable.

Il débute au niveau d’une académie bien structurée, se poursuit pour les plus doués au niveau d’un centre de formation professionnelle très sélectif, pour aboutir à un championnat de l’élite composé de professionnels avérés, tous de niveau de sélection régionale au moins. Nous évoquerons successivement la formation, la sélection des jeunes catégories puis le championnat de l’élite.

1. La formation

Elle intéresse les enfants âgés de 10 à 18 ans. Elle se compose de 2 périodes successives: - La première est pédagogiquement appelée Académie de football. - La seconde est le centre de formation professionnelle ; ce dernier ne concerne que les joueurs qui veulent en faire leur métier. L’enfant qui n’a pas atteint l’âge de 10 ans doit être protégé. Il ne doit pas être formaté.

A cet âge, il doit rester libre de pratiquer de football de son âge, instinctif, de choisir son espace de jeu, ses camarades de jeu au sein de son milieu affectif familial. Le seul lieu où il peut à la rigueur être encadré est son école de proximité et aussi participer à la classique coupe interscolaire. C’est à partir de l’âge de 10 ans qu’il devrait être en âge de rejoindre une structure spécialisée en football au sein de la ligue de football et participer à un championnat de sa catégorie d’âge (benjamin, minime, cadet, junior). Après la coupe interscolaire, souvent le joueur doué est déjà repéré et est orienté vers un club.

La formation commence au sein d’une école de football rattachée au club qui l’a recruté. Toutes les écoles de football au sein d’une wilaya formeraient sur le plan pédagogique une Académie de football. Sur un plan de compétition (championnat), elles sont inscrites au niveau de la ligue de football pour pratiquer dans un championnat selon leur catégorie d’âge, en portant le maillot du club qui l’a recruté.

Il est très important que toutes les équipes, quel que soit leur statut (quartier, village, ville... ), aient la même chance de détection et de formation académique. En effet, c’est l’Académie de football qui représente le cadre dans lequel le jeune footballeur, où qu’il soit, va grandir jusqu’à la fin de son cursus footballistique.

Le terme d’école de football utilisé communément aujourd’hui ne s’adresse qu’aux catégories d’âge inférieur à 10 ans, âge dont nous avons écrit plus haut qu’il n’était pas l’objet de notre sujet. 1.1. L’Académie de football L’Académie est un ensemble de valeurs pédagogiques cohérentes et performantes. Elle regroupe toute les écoles de football d’une wilaya dans une gestion planifiée rigoureuse. Le programme académique sera étalé sur 8 ans (des benjamins aux juniors).

Il sera diffusé à l’échelle nationale malgré le découpage par wilaya de cette académie. Il sera conçu par toute la chaîne technique (DTS, DTW, DTR, DTN), la Fédération de football et l’accord du ministère de la Jeunesse et des Sports, qui lui donnera son cachet officiel et son étendue nationale. Ainsi sera défini un programme académique gradué selon la catégorie d’âge.

Son application sera suivie et évaluée par une Inspection académique de wilaya qui pourrait être le DTS, le DTW ou le DTR (le DTW est une création). Cette Inspection académique évaluera l’entraîneur chargé d’appliquer le programme. Les entraîneurs par catégories d’âge seront recrutés par l’Académie selon des critères pédagogiques soigneux. Ces entraîneurs devront être stabilisés dans leur emploi durant tout le cursus.

Le jeune footballeur sera évalué de manière continue selon des paramètres bien définis dans une grille commune aux Académies. Le jour du match hebdomadaire, une note pratique lui sera attribuée (de 0 à 10) par exemple par l’entraîneur ou le DTS (section jeune).

A la fin de l’année footballistique, son aptitude ou non à rejoindre la classe suivante sera définie par un jury ad hoc. Comme à l’école primaire et secondaire de la République, ces joueurs vont progresser ensemble, établir des liens et affinités en restant dans leur espace familier et familial. Ils pourront grandir avec les mêmes copains, les mêmes entraîneurs dans l’année et le même DTS.

Ils pourront traverser leur adolescence, achever leur croissance en bénéficiant de l’hygiène scolaire et d’un soutien alimentaire. En fin de parcours, ils auront été évalués sur tout le programme académique et réussi à toutes les épreuves inscrites dans ce programme ; cette formation académique peut aller jusqu’à l’âge de 18 ans (juniors), voire 19 ans.

Ces écoles de football regroupées en Académie doivent avoir à l’échelle de la wilaya et de la commune un budget indépendant de toute activité des seniors. Ce budget sera soumis à un contrôle de proximité (DJS) ou de la hiérarchie qui finance cette formation. Quel que soit le statut de l’ASP ou des autres catégories d’équipes seniors, il ne doit y avoir ni ingérence, ni droit sur ces jeunes mineurs. Ainsi, à l’échelle de la wilaya, vont apparaître plusieurs responsables selon leur niveau d’intervention.

-Le club qui a détecté le jeune joueur le prend en charge les jours de compétition officielle, l’habille de ses couleurs qu’il va défendre et le transporte. - L’Académie de football le prend en charge pour sa formation durant tout le cursus. Elle met à sa disposition tous les moyens nécessaires à sa formation.

Elle est présente le jour du match hebdomadaire par la présence de l’entraîneur de sa catégorie, qui va le coacher et le noter selon une grille académique. A titre d’exemple, elle peut inscrire ses qualités athlétiques, sa capacité technique, son sens du placement et du mouvement sans ballon, sa vitesse, son jeu de tête, l’usage qu’il fait des 2 pieds ou non, le dribble, son sens du jeu collectif, son caractère calme ou agressif, son respect des lois du jeu et de l’arbitre, etc.

-La ligue de football lui remet sa licence et gère les compétitions officielles.

- La commune (APC APW) et le DJS assurent le parrainage de l’Académie qu’ils financent. Le directeur de l’Académie de football pourrait avoir son siège au niveau de la DJS et bénéficier des relais administratifs de la wilaya, surtout pour créer les espaces d’entraînement et les équiper. Le jeune se reconnaît dans le club qui l’a détecté dont il porte les couleurs.

Il se reconnaît dans l’Académie de sa wilaya pour sa formation durant tout le cursus durant 8 ans; toute modification de parcours devra être régularisée par les instances de gestion du football. C’est à l’âge de 17 ans (cadet 2e année) qu’une option fondamentale va se dégager, c’est l’option professionnelle en football. Ceux qui voudront faire une carrière professionnelle devront d’abord réussir au concours d’entrée au centre de formation professionnelle et accéder au statut de stagiaire professionnel.

1.2. Le centre de formation professionnelle Il est destiné à recevoir, héberger et former les futurs professionnels en football. Ces centres seront au nombre de

3, un centre par région géographique (Ouest, Centre, Est). Ils devront avoir toutes les commodités pour un centre de cette envergure (terrain, salles de jeu couvertes, piscine, salles de musculation, restauration, hébergement, salles pédagogiques, bibliothèque, etc.). Les actuels CREPS, comme celui de Aïn El-Turk, qui réunit une grande partie de ces options, pourraient en être la base. Des classes pédagogiques seront créées.

Elle seraient d’au moins 2 par centre de formation, une classe des moins de 17 ans et une classe pour les moins de 19 ans, chaque classe pouvant contenir 22 élèves, soit 2 joueurs par poste sur le terrain. Le recrutement sera très sélectif: il se fait à l’échelle de la région et se fera tous les ans sur des épreuves définies dans un cahier des charges. Un jury ad hoc sera constitué, impliquant la hiérarchie technique régionale et nationale en la personne du DTN.

Les joueurs retenus deviennent des stagiaires professionnels qui auront choisi d’en faire leur métier. Les entraîneurs de ces stagiaires seront soumis à un contrôle rigoureux. Il devront être très performants pour la mission qui leur sera confiée. Ils devront être stabilisés dans leur emploi durant au moins 3 ans. Ils seront encadrés eux aussi par un formateur des formateurs très expérimenté qui sera le patron de ce centre de formation, sous la tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports.

Le secret de la réussite est dans la qualité de ce personnel et non dans l’infrastructure ou dans l’équipement, qui devront néanmoins ici répondre au cahier des charges. L’évaluation des stagiaires pros sera continue et sanctionnée périodiquement. Elle aboutirait au maintien ou à la libération du stagiaire par un jury ad hoc (collège de grandes qualités morales et professionnelles).

Le statut de ce centre régional de formation professionnelle devra faire l’objet d’une grande attention et être à l’abri de toute perturbation éventuelle. Une conclusion apparaît d’ores et déjà. Au rythme de 2 classes de 22 élèves chacune par région, tous élèves sélectionnés à l’échelles régionale, tous ayant eu une formation académique sérieuse, notre championnat de l’élite fera en 5 ans le plein de 20 professionnels par équipe, rejoignant les 16 équipes de notre championnat. A suivre

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. Par El-Hassar Saâd. Le 8 octobre 2008.

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