Algérie - La prévention et le respect des lois
Deux retenues collinaires et des murs de soutènement seront prochainement construits sur les berges de la vallée du M'zab, pour freiner l’écoulement des eaux en cas de fortes précipitations, dans cette région inondable. Le projet date de 1991, il a été relancé en 1999. Un bureau d’études suisse a proposé la réalisation de trois digues pour sécuriser la région.
Après vérification de ces propositions, comme seule alternative, le laboratoire des études maritimes a donné son accord. Ainsi, les travaux pour la réalisation de la première digue, celle de Oued Labiadh, ont été lancés. Non encore achevée, cette digue, haute de 14 m, a quand même pu épargner les habitants de la région allant de Daya Bounoura à El Atteuf, du pire.
Selon les premières estimations, la crue était de 900 m3 la seconde. La vitesse de l’écoulement était importante mais la digue a joué le rôle d’un véritable barrage. M. Aït Amara, directeur central au ministère des Ressources en eau, l’a déclaré hier au cours d’une conférence-débat, organisée au Forum d’El Moudjahid, sur la prévention des risques majeurs, un débat, comme à l’accoutumée, regroupant des experts en la matière et les représentants de différentes institutions.
Le Pr Abdelkrim Chelghoum, docteur d’Etat en numérique et génie parasismique, ainsi que les spécialistes dans le domaine, à l’image du directeur du collège national des architectes, M. Boudaoud et M. Khaldoun, ont mis l’accent sur la non application des textes de lois, lesquelles auraient pu éviter l’irréparable.
Au sinistre bilan des morts, des disparus et des blessés, viennent s’ajouter les importantes pertes matérielles. M. Naceri, représentant du ministère de l’Habitat, indique que les 228 ingénieurs du CTC procèdent à l’expertise des bâtisses sachant que pas moins de 10.000 constructions ont été endommagées suite aux inondations.
C’est dire la gravité de la situation et l’ampleur des dégâts. Faute de pouvoir freiner les catastrophes naturelles, telles les séismes, les inondations, la sécheresse et les invasions acridiennes, les experts en la matière mettent l’accent sur la prévention. Le Pr Chelghoum ainsi que l’expert Bellazougui estiment que la gestion des risques majeurs se fait essentiellement par la prévention, pour réduire le risque, étant donné que le risque zéro n’existe pas.
Faute de grands moyens, les autorités locales sont censées exposer la cartographie de leurs communes respectives, surtout lorsqu’il s’agit de régions à risques ou situées sur des failles, comme c’est le cas pour Boumerdès, Ghardaïa, El Hamiz et plusieurs autres régions.
Plusieurs intervenants citent, à titre d’exemple, le Val d’Hydra. Une menace connue, mais apparemment nullement appréhendée par les élus locaux qui se sont succédé. Ce cas n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. C’est ce qui fait dire au représentant du ministère de l’Habitat, que les moyens dont disposent les communes ne sont pas en mesure de prévenir contre les risques majeurs comme il se doit.
Il estime que le niveau du développement fait que les collectivités locales ne peuvent pas prévenir avec vigilance les risques majeurs.
Mais en attendant la réalisation des digues, les experts chargés de la prévention des risques majeurs s’interrogent sur les mécanismes à mettre en œuvre pour gérer les zones inondables.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres horizons-dz.com. Par Safia D. Le 10 octobre 2008.
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