Algérie - DEUX MORTS ET SIX BLeSSéS SUR LE CHANTIER

Au comble du désespoir, le coup d’envoi des catastrophes est donné au niveau du grand chantier de démolition du quartier du Bardo. En effet, dans la journée d’hier, une école sise audit quartier a fait l’objet d’un effondrement qui a coûté la vie à deux personnes et en a blessé six autres. L’accident a eu lieu lorsque des ouvriers appartenant à une entreprise privée étaient en pleine action de démolition de ladite école.

L’opération, rappelons-le, rentre dans le cadre de l’évacuation du pittoresque quartier du Bardo, dans la perspective de son réaménagement. Des témoins oculaires nous ont indiqué qu’une gigantesque dalle s’est écroulée subitement sur les ouvriers qui assuraient l’opération de démolition.

Au moment où nous mettons sous presse, les agents de la protection civile sont sur le lieu du drame pour retirer la dépouille de la deuxième victime de l’amas de déblais écroulé. Parmi les six personnes blessées, on déplore deux agents de la police urbaine. Le bilan est lourd ! De source hospitalière, on apprend que les victimes évacuées vers les urgences de l’hôpital Ben-Badis se trouvent, toutes, dans un état très grave. Un accident similaire s’est produit, il y a de cela une vingtaine de jours dans ce même quartier. On s’en souvient, le premier accident qui a eu lieu en plein mois sacré de Ramadhan avait fait deux morts parmi les ouvriers.

Considéré comme une cité importante dans la cartographie sociale et économique de Constantine, le vieux Bardo a toujours suscité l’intérêt des différents intervenants de grosses pointures. Depuis l’annonce de ce quartier a connu la pire des épreuves. Spéculations en tous genres et trafics d’influence ont miné un site objet de toutes les convoitises. Ce pittoresque quartier est aujourd’hui considéré comme une véritable plaie pour Constantine.

Les manipulations et les transactions de marchandages opérées par des lobbys « officiels et officieux » ont entravé le bon déroulement d’une action qui s’annonçait pourtant fructueuse et promotrice. Un lot de terrain de 60 ha, situé en plein centre-ville de Constantine, ce n’est pas rien. Pour les spéculateurs qui sont nombreux mais très discrets, c’est une aubaine qu’il ne faut pas rater.

Cette superficie, et après réaménagement, devra occuper 140 ha du centre-ville constantinois, nous confie une source autorisée. C’est immense ! Ainsi, et pour ramasser le maximum de dividendes, il fallait bien faire appel à des manivelles qui ne sont autres que les résidents de ce quartier. A tort ou à raison, des habitants du Bardo ont payé très cher les frais d’une opération de modernisation.

La première discorde avec les autorités locales concernait l’option délocalisation. Les résidents du Bardo rejetaient en bloc toute forme de transfert. Même l’indemnisation ne les séduisait pas beaucoup. Au fil des jours et des étapes, le conflit a pris des tournures inattendues. Les habitants du Bardo revendiquent le transfert. Ils veulent coûte que coûte quitter les lieux. Cet état de fait a donné libre cours aux opportunistes.

Beaucoup d’intrus ont tenté de bénéficier de cette opération. Les familles exclues des listes des bénéficiaires avaient épuisé toutes les démarches possibles en usant même de la violence et des actes d’incivisme. D’ailleurs, une dizaine de personnes dont quatre mineurs et une femme ont été placées sous mandat de dépôt, lors de la délocalisationde la deuxième tranche des habitants qui a eu lieu juste avant le mois sacré de Ramadhan. N’ayant aucun choix, ces mêmes familles, au nombre de 23, ont installé des tentes pour sensibiliser les autorités mais en vain. Le wali est resté intraitable sur cette question.

« C’est du cinéma et force est à la loi »a-t-il menacé. Effectivement, avant-hier, les agents de l’ordre ont dispersé définitivement les protestataires en mettant les tentes en fourrière. Aucune résistance n’a eu lieu. Il faut dire que dans cette affaire quelque chose ne tourne pas rond.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres www.lemidi-dz.com ( Le midi Libre). Par : KHALIDA. B. Le 10 octobre 2008.

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