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Algérie - 33 cas à Tizi Ouzou : Qui peut arrêter les kidnappings ?

Kidnapping a Tizi OuzouLe phénomène des kidnappings suivis de demandes de rançons prend une ampleur alarmante en Kabylie, depuis la fin de l'année 2005. Les chiffres officiels font état de 33 cas recensés par les services de sécurité suite aux dépositions de victimes. Alors que de nombreux cas ne sont pas révélés.

Ces derniers sont estimés par certaines sources à une dizaine. Et pourtant, fin 2005, lorsque les deux premières victimes ont été enlevées dans la wilaya de Tizi Ouzou, personne ne pensait que ce n'était-là qu'un début d'une longue série noire d'enlèvements. Et aujourd'hui, il ne se passe pas une semaine sans qu'un cas de kidnapping de commerçant ne soit signalé dans la région.

La localité de Maatka au sud-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou détient le triste record en la matière. Officiellement, une dizaine de cas y sont recensés, dans une région où seulement 29% du territoire sont couverts au plan sécuritaire en plus des caractéristiques géographiques. Les groupes terroristes affiliés au GSPC semblent de plus en plus impliqués dans ces enlèvements suivis de demandes de rançons pour renflouer leurs caisses.

De même, d'autres malfaiteurs sont également impliqués dans des kidnappings. Des auteurs de faux barrage, débusqués, appartenaient aux réseaux de malfaiteurs. Même si des sources sécuritaires indiquent que l'essentiel des enlèvements est l'oeuvre des terroristes, sans manquer de souligner que la connexion entre les groupes armés terroristes et le banditisme est établie depuis longtemps.

«Le recours au kidnapping est devenu un autre moyen pour extorquer des fonds», soutient une source proche des enquêteurs chargés de traiter ces affaires. Les terroristes faisaient payer les propriétaires des terres agricoles dans la wilaya de Boumerdès durant les années de braise. Mais avec l'amélioration des conditions sécuritaires au début des années 2000, les commerçants refusaient de plus en plus de céder au chantage des groupes armés. Alors, ces derniers emploient un autre moyen pour les rançonner.

A Tizi Ouzou, le départ des gendarmes en 2002 a engendré de fait le démantèlement du maillage sécuritaire. D'importantes zones de la région se sont retrouvées sans la moindre présence des forces de sécurité. Le terrain a été vite investi par les groupes armés et les réseaux de malfaiteurs. Des hold-up ont été commis dans la région. Mais passés les moments de surprise, les instances concernées ont fini par mieux répondre à ces tentatives.

Par ailleurs, soulignent des sociologues, la détérioration des conditions socio-politiques dans la région n'est pas pour rien dans la prolifération du banditisme. «Les inégalités sociales font que les jeunes sont livrés à eux-mêmes, cédant facilement à la tentation». Peu à peu, les terroristes se lient avec d'autres bandes de malfaiteurs dans la région et le crime s'organise rapidement et les territoires sont partagés.

Il ne semble pas qu'il y ait contact sur le terrain entre les deux camps. Par ailleurs, la médiatisation est aussi considérée comme un facteur favorisant le phénomène. Pour les services de sécurité, le phénomène des kidnappings fait partie des conséquences de l'après terrorisme et il est toujours facile aux terroristes ou autres bandits d'enlever des personnes dans une région aussi vaste que la Kabylie face à une faible couverture sécuritaire. Et on aurait enregistré plus de cas si les cibles potentielles n'avaient pas pris leurs précautions depuis l'apparition du phénomène.

En effet, de nombreux commerçants ont changé une bonne partie de leurs habitudes pour déjouer les plans des kidnappeurs qui sont bien informés du quotidien de leurs victimes grâce aux réseaux de soutien ou de complices directs. Certains ont même opté pour la sécurité rapprochée et le procédé tend à se généraliser pour toucher plus de personnes. C'est ainsi que de nombreuses tentatives de rapt ont été déjouées selon des sources au fait de la chose sécuritaire dans la région.

«Prévenir, mieux que guérir», semble pour le moment la seule arme contre le phénomène en attendant la riposte des services de sécurité très attendue car la psychose s'empare des populations en dépit de toutes les précautions prises. La Kabylie s'adapte peu à peu et lutte selon les moyens de bord pour surmonter cette nouvelle épreuve en attendant que de moyens adéquats soient mis en oeuvre pour que cesse ce phénomène.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. Par Naït Ali H. Le 12 octobre 2008.

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