Algérie - Pas de panique, l'Etat veille
La panique gagne les autorités politiques des pays les plus industrialisés de la planète. Non sans raison, vu la tempête qui souffle sur les places boursières.
Elles font le constat que malgré les interventions massives de leurs Etats respectifs pour enrayer la crise financière, la confiance n'est pas revenue sur les marchés. D'où de véritables krachs occasionnant l'effondrement des indices boursiers et, à leur suite, celui d'institutions bancaires et d'entreprises économiques.
Leur dernière parade a consisté à former un front pour tenter d'agir collectivement contre la crise, dès lors que les interventions séparées de leurs Etats ont échoué à stopper l'approfondissement et l'extension de la crise financière. Vendredi dernier, c'est le groupe du G7 qui a donné l'exemple en élargissant son cercle à d'autres Etats, dont les pays émergents, ainsi qu'aux institutions financières internationales, en l'occurrence le FMI et la Banque mondiale.
L'Union européenne n'est pas en reste, dont les chefs d'Etat ont, toutes affaires cessantes, décidé d'agir en commun, et ce en mettant de côté les divergences d'approche de leurs pays respectifs sur cette crise.
Il reste à savoir si cette union sacrée, imposée par la gravité de la situation engendrée par la persistance de cette crise, va avoir l'effet rassurant et entraînant sur les marchés financiers, comme escompté par ses promoteurs. Le risque en effet existe que cette spectaculaire mobilisation des autorités politiques et monétaires des Etats ait pour effet d'aggraver la panique des clients et épargnants du système bancaire.
Chez nous, l'on persiste dans le milieu officiel à considérer que le pays est à l'abri de l'onde de choc de la crise financière. Il n'empêche que celle qui a atteint les marchés pétroliers les oblige à être moins catégoriques dans leur présentation idyllique des perspectives pour l'Algérie.
C'est ainsi qu'après avoir affirmé que le pays n'est pas menacé par cette crise, Karim Djoudi, notre ministre des Finances, a quelque peu nuancé sa prévision en admettant à Washington, où il participe aux travaux des assemblées annuelles de la BM et du FMI, que la crise financière actuelle aura bien un «impact limité sur des économies comme celle de l'Algérie».
Hier Khelil, son collègue en charge du département de l'Energie et des Mines, a relativisé la chute des prix du pétrole enregistrée ces derniers jours et réaffirmé sa conviction que c'est là une situation conjoncturelle qui n'est pas appelée à durer, du fait que la demande de brut persiste et va certainement augmenter.
Contrairement à ce qui se passe ailleurs, les autorités de notre pays font comme si celui-ci vit dans une bulle protectrice grâce aux «précautions» qu'elles auraient prises par anticipation.
Pas question pour elles de débattre et encore moins d'entendre les mises en garde que d'autres milieux politiques ou spécialisés leur lancent sur l'inéluctabilité d'un impact grave de cette crise sur les finances et l'économie du pays.
Quand dans les autres pays, la crise financière conduit à l'union sacrée de tous les courants politiques et à la mobilisation de toutes les compétences nationales, chez nous, nos dirigeants nous somment de leur faire confiance sans plus et d'allers vaquer à notre quotidien, sans nous inquiéter des nuages menaçants qui s'amoncellent, puisque l'Etat veille.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. Par Kharroubi Habib. Le 13 octobre 2008.
Actualité en Algérie
Toute l'actualite du moment
Forum Algérie Monde - Debats et discussions sur l'Algérie et sur le Monde.