Algérie - Alors que les marchés financiers jouent au yoyo : Comprendre la crise par les maths et l’économie
« Les banques, comme tous les acteurs économiques, sont confrontées en permanence aux différents types de risques financiers : risque de change, risque de contrepartie, risque de liquidité, risque pays… », nous explique Hassan Ayoub, docteur en sciences économiques, chercheur attaché au Centre d’études en macroéconomie et finance internationale de l’université de Nice.
Des maths pour évaluer le risque financier
« La gestion du risque financier est devenue un des enjeux majeurs pour tous les opérateurs intervenant sur les marchés financiers.
Et les mathématiques offrent aux banques la possibilité de modéliser les comportements des variables dont leur évolution se répercute sur leur rentabilité. » Même si la crise des subprimes est le résultat d’une escroquerie — des prêts ont été accordés à des clients dont on savait qu’ils ne pourraient pas rembourser — les mathématiques financières ont leur part de responsabilité, selon Gilles Pagès, qui enseigne la discipline à l’université de Lille.
« Les acteurs sur les marchés financiers ont voulu trouver un moyen mathématique d’éliminer les pertes sans obérer leurs possibilités de gains, explique-t-il. Ils ont voulu ce que veut un joueur de casino : trouver un moyen, dans un jeu équitable, de gagner quand même. »
La gestion de la crise passe par l’économie
« Si une crise financière ne concerne dans un premier temps que les marchés financiers, son aggravation conduit à des effets néfastes sur l’économie réelle, entraînant une crise économique, voire une récession, analyse Hassan Ayoub. Devant l’ampleur des pertes, les économistes doivent emprunter aux mathématiques des nouvelles techniques en vue de mieux expliquer les relations qui sont difficilement compréhensibles sans formulations exactes ni raisonnements mathématiques. »
L’élaboration des nouveaux modèles de gestion de crise constitue un défi pour les économistes dans la mesure où elle doit prendre en compte des indicateurs permettant non seulement de sortir d’une crise mais aussi de prévoir une autre. « Ce que nous pouvons tirer de l’expérience de ces crises peut se résumer de la manière suivante : les économistes ont élaboré plusieurs générations de modèles.
L’éclatement d’une crise met en évidence l’insuffisance au niveau de l’explication des causes d’une génération par rapport à la précédente. »
Au centre de la spéculation : la psychologie, trop oubliée
Des psychologues affirment que les décisions prises par les investisseurs sur les marchés financiers sont loin d’être rationnelles. Quelle science en tient compte ?
Pour l’instant, aucune. « De nos jours, l’éclatement des bulles spéculatives s’explique par plusieurs facteurs relevant des domaines psychologique, technologique ou autre, reconnaît Hassan Ayoub.
L’essor des techniques de modélisation mathématique doit aider les économistes à prendre en compte cet état de fait en intégrant dans leur modèle explicatif davantage de facteurs ou en explorant des nouvelles techniques de traitement des données. Cependant, il faut reconnaître la difficulté de mettre en équations tous ces facteurs… »
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres El Watan. Par Mélanie Matarese . Le 18 octobre 2008.
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