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Algérie - Le baril de pétrole à 40 dollars, prédiction ou prévision ?

petrole Lorsque les flammes de l’incendie ont enlacé dans leurs bras de feu destructeur la bâtisse, le temps de la dramatisation est dépassé ; tout un chacun peut constater les dégâts qu’elles ont causés.

Crier «au feu !» ne rime à rien. Nier l’incendie est tout aussi futile. Il s’agit maintenant de tenter de réduire les dommages supplémentaires que l’incendie peut causer s’il vient à s’étendre, et donc tout faire pour l’éteindre.

Encore faut-il adapter les moyens de l’extinction du feu à sa puissance et à son ampleur. On ne peut évidemment pas mettre à bas un feu puissant en utilisant un tuyau d’irrigation de gazon ! Une économie mondiale au bord de l’effondrement !

Que l’économie mondiale, et on entend par cela l’économie des pays les plus avancés qui donne le ton aux économies périphériques - telles celles des pays mono-exportateurs de pétrole comme l’Algérie - se porte mal et qu’elle vacille dangereusement au bord du gouffre de la dépression, n’est plus un secret dont seuls quelques initiés particulièrement sophistiqués se partageraient la connaissance.

La presse internationale, accessible d’un clic de souris, tout comme les grandes chaînes de télévisions, que beaucoup peuvent suivre grâce aux satellites, détaillent, en toutes langues et depuis ces huit dernières semaines, les indices de cette plongée dans l’enfer du ralentissement de la croissance, de la réduction de la consommation, de la contraction de l’investissement, de la diminution des revenus, que reflètent de manière synthétique les indices des quelque dix grands centres boursiers mondiaux.

Pourtant, ce n’est pas faute de réactions de la part des gouvernements des pays en cause, dont il n’est pas utile de rappeler les noms ici, que cette descente s’accélère, au lieu de se ralentir et de donner un répit aux décideurs du sort de la planète Terre, dont notre contrée fait également partie. Ces réactions et les mesures qui les concrétisent sont, en fait, fondées sur l’idée que la crise actuelle a quelques ressemblances avec la dépression qu’a connue l’économie mondiale entre 1929 et 1939. Assimiler la crise actuelle à celle de 1929, une bonne approche ? Ben Bernanke, l’actuel président de la FED, la Banque centrale des EU d’Amérique, qui est le maître d’oeuvre des mesures prises en catastrophe pour freiner l’ampleur et l’extension de la crise actuelle, est un économiste qui a consacré une partie de sa carrière de chercheur à l’explication de la crise de 1929, si importante dans l’histoire, nom seulement de la pensée économique, puisque le keynésianisme en est l’un des fruits, mais également du monde, car beaucoup établissent un lien de cause à effet entre cette crise et la Seconde Guerre mondiale, dans laquelle nombre d’Algériens ont perdu la vie soit dans les combats, soit victimes de la misère et de la famine que ce conflit a causées.

Bernanke est arrivé à la conclusion que, même si cette crise n’était pas inévitable, car elle était partie du cycle d’affaires normal par lequel les économies de marché passent, ses effets néfastes auraient pu être réduits par une politique d’intervention directe de l’Etat comme de la Banque centrale dans sa résorption, par l’octroi massif de crédits et de subventions, sous différentes formes, à l’économie pour qu’elle ne s’arrête pas de fonctionner faute de liquidités monétaires. Appliquant les leçons tirées de cette crise aux circonstances actuelles, cet économiste, dont la compétence ne saurait être mise en doute, s’est employé, depuis le début de cette année, et en coordination avec les Banques centrales des grands pays européens et de la Suisse, à assurer le financement des activités économiques non seulement en menant une politique de crédits à faible taux d’intérêt, mais également par la création monétaire destinée à éviter les effets négatifs de la contraction monétaire causée par les problèmes de trésorerie des grandes banques internationales. Le remède actuel visiblement ineffectif

Cette politique de souplesse monétaire n’a pas suffi à ralentir la décroissance des économies mondiales et à réduire les tensions sur les équilibres des grandes banques et sociétés d’investissement.

Il a fallu que les Etats interviennent pour éviter que la crise financière ne se transforme en panique, poussant les épargnants à retirer en masse leurs économies des institutions d’intermédiation que sont les banques et autres sociétés financières. Si l’on ne compte pas les mesures de sauvegarde d’urgence au profit de certaines institutions financières, et les engagement faits par certains gouvernements de garantir tous les dépôts dans les banques domiciliées sur leur territoire, et quels que soit la nature ou le montant de ces dépôts, le montant total de l’aide gouvernementale promise au secteur financier s’élève à quatre mille cinq cents milliards de dollars, partagé quasiment à égalité entre les EU et l’Union européenne.

Ces mesures étaient supposées mettre fin à la situation absurde où les taux d’intérêts à court terme sont plus coûteux que les taux d’intérêts à moyen et long terme, comme le montre de manière synthétique le LIBOR - qui est le taux d’intérêt payé par les banques pour financier leurs besoins de trésorerie entre un jour et quatre-vingt-dix jours - passé en trente jours de 2,8 pour cent à 4,5 pour cent, sans oublier les lignes de crédit d’exploitation contractées par les entreprises de production de biens et services, et dont les taux d’intérêt atteignent jusqu’à 17 pour cent ! Non seulement ces mesures, pourtant accompagnées de gestes forts de la part des gouvernements concernés, comme la convocation de sommets de chefs d’Etat et de gouvernements et la multiplication des interventions publiques, n’ont pas réussi à inverser le cours des choses et à réduire en montant comme en coûts les besoins de financements de trésorerie liés à l’exploitation quotidienne des différents acteurs économiques, mais, encore plus, elles n’ont fait que miner la confiance dans l’évolution de l’économie mondiale. La chute des indices boursiers à travers le monde constitue la preuve que les investisseurs s’attendent à un ralentissement des activités économiques, qui ne peut que réduire les profits des entreprises cotées en bourse et donc pousser vers le bas le prix de leurs actions. On s’attaque aux effets, mais non aux causes profondes

Pourquoi les différentes mesures prises jusqu’à présent n’ont pas eu les effets positifs escomptés ?

Une première réponse serait que ces mesures attaquent non la cause mais les effets de la crise, c’est-à-dire un déséquilibre structurel profond dans le secteur financier à l’échelle mondiale, qui est l’indice de problèmes, non pas passagers, et donc conjoncturels, mais de problèmes systémiques qui ne sont pas encore compris. Appliquer à cette crise les remèdes dont on suppose qu’ils auraient pu éviter au monde la dépression des années trente du siècle dernier, serait donc soit une voie erronée, soit l’indication de la méconnaissance des vraies racines de la crise actuelle. On aurait donc, faute d’autre remède disponible, tenté de traiter un mal, dont on ne connaît pas les causes, avec des médicaments utilisés pour une autre maladie présentant des symptômes identiques. Pour aller plus dans le sens de cette analogie médicale, c’est comme si un médecin prescrivait le même médicament à tous ceux qui se présentent à lui avec une forte fièvre !

La seconde réponse serait que les mesures actuelles, prises en grande pompe, les médias nationaux et internationaux étant pris à témoin, constituent seulement des manoeuvres politiques dont l’objectif serait plus de rassurer que de porter remède au problème, l’assimilation à la crise de 1929 étant évoquée pour faire croire à tout un chacun que les politiques savent de quoi il retourne et ont les solutions requises entre leurs mains ! Qu’en est-il du prix du pétrole ? Mais où est le prix du pétrole dans ce grand drame mondial qui se joue en temps réel grâce à la révolution technologique, qui met à la disposition de tout un chacun tous les détails de l’évolution des événements au fur et à mesure qu’ils se déroulent ? D’abord, la consommation du pétrole est fonction directe de la situation économique mondiale ; si la conjoncture économique tend à l’accroissement de la création de richesse, la consommation de pétrole, et donc son prix, tendent à augmenter ; si la conjoncture devient morose, la consommation de pétrole tombe, et donc son prix est poussé à la baisse. Si le taux de croissance de l’économie mondiale se ralentit, et cela est le résultat du ralentissement de la croissance dans les pays locomotives de l’économie mondiale, dont aucun exportateur de pétrole ne fait partie, par voie de conséquence quasi automatique, la demande de pétrole se réduit et donc son prix est poussé à la baisse.

Ensuite, les opérateurs dans le domaine pétrolier font, comme tout autre opérateur, appel à des crédits de différentes durées pour effectuer leurs opérations ; si les crédits de trésorerie ou d’exploitation se renchérissent, ces opérateurs tentent, de toute évidence, à rechigner à payer un prix élevé pour une matière première dont l’écoulement devient, si ce n’est problématique, du moins difficile au cas où les producteurs se refusent à ajuster leurs prix en fonction de la baisse de la demande. L’OPEP a perdu le contrôle du prix du pétrole ! En supposant que les pays producteurs décident de réduire leur production pour maintenir leurs prix sans tenir compte de la conjoncture de la demande, comme du coût de financement des achats de pétrole - et ils ont, du fait de l’accélération de la chute du prix du baril de pétrole au cours de ces récents jours, décidé finalement d’une réunion extraordinaire le 24 octobre courant, alors qu’il était prévu qu’ils se voient seulement le 18 novembre - la demande s’ajustera simplement au prix acceptable pour l’acheteur et le prix du pétrole continuera paradoxalement à tomber.

De plus, le pétrole étant un produit boursier soumis aux aléas de la spéculation qui s’accroit avec la facilité pour les spéculateurs d’obtenir des financements à court terme et à faible taux d’intérêt pour leurs opérations d’achat, et se réduit avec l’assèchement et le renchérissement de ces financements comme c’est le cas maintenant, le prix de ce produit ne pourra que baisser dans la conjoncture actuelle ; le coût des financements de trésorerie aura un effet d’éviction sur ces opérateurs qui sont parmi les acteurs les plus importants de la fixation du prix du pétrole. La consolidation du taux de change du dollar: un effet conjoncturel passager Reste le facteur de pouvoir d’achat du baril de pétrole lié au taux de change du dollar, devise de payement quasi exclusive pour ce produit. Il y a eu, ces derniers temps, une tendance à la hausse du pouvoir d’achat du dollar exprimé en euros. Cette tendance est-elle conjoncturelle ?

Ou indique-t-elle une certaine consolidation du pouvoir d’achat du dollar qui compenserait en quelque sorte la perte de pouvoir d’achat du baril de pétrole exprimé en terme de niveau de prix ? Les optimistes, prêts à saisir n’importe quel indice pour justifier des prédictions économiques favorables à leurs vues ou leurs intérêts politiques momentanés, embrassent cette vision. Les réalistes lient cette consolidation du cours du dollar à la conjoncture des besoins de trésorerie en dollars des banques internationales, qui ont poussé leurs banques centrales à effectuer des achats massifs de cette devise.

La probabilité que cette tendance continue est incertaine, pour le moins qu’on puisse dire, en particulier si l’inflation reprend dans les économies européennes du fait de la politique de facilité monétaire qu’elles conduisent en dépit de l’accord de stabilité et de croissance qui les lie. La baisse accélérée du prix du pétrole inscrite en grosses lettres dans le futur proche Tous les indices poussent donc à la conclusion que le prix du pétrole s’oriente, dans les temps à venir, à la baisse, tant en prix qu’en pouvoir d’achat. Le monde est entré dans une période de récession profonde, dont les causes réelles n’ont pas encore été traitées, car elles vont au-delà des problèmes que connaissent les grandes entreprises mondiales du secteur financier, qu’on accuse, à juste titre, de tous les maux du monde.

La réforme de leur mode de fonctionnement est au centre de la politique actuelle de sauvetage de l’économie mondiale, alors qu’il est évident que leurs actions au cours de ces dix dernières années ont changé la structure de l’économie mondiale, tout en accroissant les déséquilibres de leurs actifs au-delà de la capacité de cette économie de les résorber. Vers la déflation mondiale Le montant des engagements du secteur financier en termes de « dérivatifs » est évalué à 516 mille milliards de dollars. Le problème qui se pose est comment résorber ce montant sans réduire de manière drastique les activités de production et de consommation à l’échelle internationale ; face à ce trou noir, les quatre mille cinq cents milliards de dollars apparaissent comme une goutte d’eau douce dans un océan d’eau salée.

En fait, le vrai problème pour les grandes puissances économiques est comment gérer la déflation de l’économie mondiale pour que ses effets dévastateurs soient aussi estompés que possible. Cette politique de déflation gérée implique une chute des prix des matières premières comme des produits industrialisés. Quel serait le prix d’équilibre du pétrole dans cette situation de déflation dictée par la résorption des engagements financiers qui dépassent de loin la valeur des actifs sur lesquels les premiers reposent ?

En tout état de cause, il ne semble pas, comme le montre l’évolution des prix du pétrole au cours de ces derniers jours, que l’on puisse s’attendre à son redressement, ou même que la barre des soixante-dix dollars soit soutenable. Et si l’assèchement du financement des opérations spéculatives sur le pétrole a réduit son prix de plus de 50 pour cent sur une période de moins de quatre mois, que va-t-il se produire si on ajoute à cela un net ralentissement de la consommation du pétrole aux USA comme dans d’autres pays importateurs ? Le baril à 40 dollars,une certitude ? Déjà, le baril à 60 dollars n’est plus du domaine de la prédiction, mais entre dans celui de la prévision.

Peut-on s’attendre à ce que, dans la conjoncture actuelle ne donnant aucun signe de redressement, le prix du baril de pétrole s’établisse à 40 dollars ? Et ce prix constitue-t-il une simple prédiction sans fondement objectif, ou, dans le contexte actuel, déjà une prévision ? Au vu des circonstances actuelles, on ne peut pencher que pour la seconde hypothèse, qui risque de se réaliser plus rapidement que l’on pense, malgré les déclarations belliqueuses de certains pays producteurs de pétrole.

Quel sera l’impact sur l’Algérie de cet effondrement du prix du pétrole ? Pour répondre à cette question, il faudrait se demander s’il y a une économie algérienne viable hors hydrocarbure. On prend souvent connaissance dans la presse de présentations officielles et de déclarations faisant état de l’évaluation de l’économie algérienne hors hydrocarbure. L’économie algérienne hors hydrocarbures, une simple fiction statistique C’est là une simple fiction -statistique ; car en l’absence d’exportations d’hydrocarbures, l’économie algérienne cesserait simplement de fonctionner. Supposons que les seules recettes d’exportation soient celle du secteur hors hydrocarbures, à savoir quelque un milliard huit cents millions de dollars annuels, dans le cas le plus optimiste.

On aurait ainsi ce montant pour couvrir tous nos besoins en produits alimentaires, matières premières, produits semi-finis, produits industriels à l’usage des consommateurs comme des investisseurs, produits pharmaceutiques, papier pour l’impression des journaux et des livres. Quels critères de priorité utiliser pour couvrir telle importation plutôt que telle autre ? Même les recettes fiscales hors hydrocarbures seraient fortement réduites, alors qu’une bonne partie des activités productrices d’impôts fonctionnent sur la base de produits intermédiaires ou finaux importés. Les liquidités monétaires mises à la disposition des différents acteurs économiques, du producteur au consommateur, seraient réduites du montant en devises reçues par la Banque centrale qui, de toute évidence, ne pourrait pas accumuler le pactole de réserves qu’elle gère actuellement.

Donc une économie algérienne hors hydrocarbures serait une économie où une bonne partie de la population souffrirait de malnutrition, sinon de famine, où le taux de chômage atteindrait des niveaux dignes des pays plus misérables, où tous les secteurs économiques, y compris celui de l’agriculture, verraient leur production réduite ou même totalement arrêtée. Les termes « recettes hors hydrocarbures » ou « produit intérieur brut hors hydrocarbures » ou « liquidités hors hydrocarbures » n’ont de sens que si on exclut totalement de la comptabilité nationale algérienne les effets de maintien des activités de production et de consommation générés par les recettes en provenance des hydrocarbures.

On aurait alors la vraie image de la situation dangereuse, si ce n’est désastreuse, de l’économie algérienne. Se lamenter, de temps à autre, de la dépendance de l’Algérie vis-à-vis de ses exportations d’hydrocarbures est un simple exercice en éloquence politique, qui ne constitue ni un aveu d’échec ni les prémices à une prise de conscience de la gravité de la situation, ouvrant finalement la voie à une politique économique autre que celle de la redistribution de la rente pétrolière de manière plus ou moins inégalitaire en fonction de la puissance des groupes de pression plus ou moins occultes qui se partagent le pouvoir politique dans notre pays. On attend des changements profonds dans la politique économique, tout en soulignant que les effets d’attente créés par des déclarations contradictoires, où se mêlent l’optimisme vaniteux et le pessimisme oratoire, se perdent rapidement dans les sables de la procrastination et des mesquins calculs politiques où l’égoïsme s’ajoute à la vanité !

En conclusion

- La crise mondiale actuelle, qui a dépassé le stade de la simple récession pour prendre peu à peu la forme d’une dépression de longue durée, et aux conséquences désastreuses encore à venir sur l’économie mondiale, n’est pas une simple répétition de la crise des années trente du siècle passé ;

- Cette présente crise est traitée en appliquant les politiques de facilités financières et d’aisance de liquidités qui auraient pu éviter au monde les effets désastreux de la crise mondiale historique de 1929 ;

- Ce que l’on constate, c’est que les effets des mesures d’urgence prises, et médiatisées de manière dramatique, par les grandes puissances économiques mondiales au cours de ces deux dernières semaines, n’ont pas été au niveau de l’ampleur comme de la médiatisation de ces mesures;

- On n’a donc pas encore réussi à s’attaquer aux causes de cette profonde crise, mais plutôt à ses conséquences, qui sont apparentes à travers l’inversion des taux d’intérêts, où le coût des emprunts de trésorerie comme des emprunts à court terme est plus élevé que pour les emprunts à moyen et long terme ;

- Cette crise a comme causes premières les politiques spéculatives de gestion des actifs financiers menées par les entreprises financières, et qui les a conduit à accepter des engagements nettement supérieurs à leurs actifs ;

- Cette spéculation a eu des effets profonds sur l’économie mondiale, que les solutions actuellement employées ne prennent pas en charge ; - On s’achemine vers une tentative de déflation contrôlée de l’économie mondiale, c’est-à-dire une contraction des prix visant à résorber sur une période plus ou moins longue les effets de la bulle financière causés par les institutions bancaires internationales ;

- Cette politique déflationniste, qui n’en est qu’à ses premiers pas, conduira à un ralentissement des activités économiques mondiales, et aura un effet sur le taux de croissance de l’économie mondiale, donc déprimera l’évolution de la production, des investissements et de la consommation ;

- Le prix du pétrole commence déjà, et de manière accélérée, à subir les premières conséquences de la crise économique et de ses effets déflationnistes ;

- Dans le contexte actuel, il ne semble pas que le prix de 70 dollars le baril puisse tenir, même si l’OPEP réduit sa production, car les pays importateurs, qui ont déjà réduit rapidement leur consommation, risquent de diminuer encore plus leurs dépenses dans ce produit jusqu’à ce qu’à ce que son prix atteigne un niveau économiquement supportable en fonction de la conjoncture de crise et de la déflation qui s’ensuit ;

- Un prix de 40 dollars le baril n’apparaît nullement irréaliste dans le contexte actuel de rapide diminution du prix du pétrole, en particulier du fait de la réduction des profits que les spéculateurs sur ce produit peuvent attendre au vu du renchérissement du financement de leurs opérations ;

- Une économie algérienne hors hydrocarbures est une fiction statistique, quoiqu’il semble utile de l’envisager car elle donne une idée de la fragilité économique de l’Algérie ;

- Cette fragilité est reconnue officiellement, malgré les déclarations contradictoires auxquelles est soumise la population algérienne ;

- Cependant, tant que les discours officiels ne seront pas suivis d’actions montrant que les conclusions concrètes de cette analyse donnent lieu à des changements de politique économique, l’effet d’annonce attendu n’aura pas lieu ;

- Il ne faut surtout pas compter sur une consolidation du taux de change du dollar vis-à-vis de l’euro pour compenser la perte en prix par le gain en pouvoir d’achat, liée à cette réévaluation toute conjoncturelle et à long terme simplement conjecturale ;

- Tant qu’on ne constatera pas, sur le terrain, des mesures de politique économique concrètes, cohérentes et continues visant à réduire la dépendance pétrolière, on ne pourra que continuer à se demander si vraiment il y a prise de conscience de la fragilité d’une économie et d’un système politique soumis aux aléas des fluctuations du prix du pétrole. Et cela va au-delà du moralisme patriotique, qui ne saurait remplacer une politique exprimée et assumée dans toutes ses dimensions !

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. Par Mourad Benachenhou . Le 18 octobre 2008.

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