Algérie - Tout en excluant de nouvelles lignes à l'heure actuelle: Aigle Azur investit le couloir Marseille-Alger et rouvre Lyon-Béjaïa

« Aigle Azur vous souhaite la bienvenue à bord de cet Airbus assurant la liaison Marseille Provence et Alger». A partir du 26 octobre prochain, une nouvelle annonce résonnera, en guise d'accueil, sur les vols de la compagnie du groupe Gofast. «Très attendue depuis des années» par les Algériens installés en Provence et en Côte d'Azur, cette formule de la commercialité aérienne donnera le coup de starter d'une nouvelle ligne.

Une desserte régulière en bi-classe (classe éco et affaires) entre la cité phocéenne - chef-lieu d'une région à forte implantation d'immigrés - et la capitale algérienne. Cinq fois par semaine (lundi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche), un avion aux couleurs «bleu azur» reliera deux des plus grandes cités de la Méditerranée. «La plus algérienne des compagnies françaises» - comme elle se présente dans l'un de ses spots publicitaires - ne pouvait rester en dehors du couloir aérien entre Marseille et Alger.

«Ce n'était pas l'envie qui nous manquait, mais le lancement de la ligne dépendait, jusqu'ici, du renforcement de la flotte», explique Meziane Idjerouidene, directeur général d'Aigle Azur. Avec l'acquisition d'un onzième avion, en service depuis la fin du printemps dernier, c'est chose faite. La compagnie peut désormais mettre en service l'une des dessertes les plus fréquentées de la liaison aérienne France-Algérie.

Avec le lancement du Marseille-Alger à bord d'Aigle Azur, la deuxième ville de France renforce les capacités de sa liaison aérienne avec l'Algérie. Rien que pour la compagnie du groupe Gofast, ce sont neuf villes algériennes qui sont désormais reliées au chef-lieu de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur : Alger, Annaba, Béjaïa, Chlef, Constantine, Oran, Sétif et Tlemcen.

«Tous vols confondus, nous allons assurer 18 vols par semaine», précise le DG de la compagnie lors d'une rencontre, mercredi soir, avec les médias algériens et français au Club de la presse à Paris. Quasiment à la même échéance, Aigle Azur rouvrira sa ligne hebdomadaire (tous les mardis) Lyon-Béjaïa en classe unique. Fermeture de l'aéroport de la Soummam oblige, la ligne a été suspendue courant 2006.

Soucieuse d'éviter les inconvénients de cette suspension, Aigle Azur n'a pas tardé à lancer un Lyon-Sétif. Objectif de cette nouveauté : répondre à la demande des Algériens de la région de Sétif et compenser une partie de la charge assurée - jusque-là - par le Lyon-Béjaïa. Pour une offre de bienvenue, la compagnie dirigée par Arezki Idjerouidene commercialise le Marseille-Alger et le Lyon-Béjaïa à 130 euros TTC en classe économique.

Le premier coûtera 400 euros TTC en business. Le tarif de lancement sera applicable jusqu'à la fin de l'année. Fidèle à une politique commerciale qui est la sienne depuis 2004, Aigle Azur appliquera les mêmes tarifs promotionnels aux passagers voyageant dans le sens Alger-Marseille et Béjaïa-Lyon. Les voyageurs de la première desserte paieront environ 14.000 DA en classe économique et quelque 40.000 DA en business. Les seconds débourseront 14.000 DA.

Au soir de 2008, Aigle Azur achève de tisser sa toile dans le paysage aérien franco-algérien. Avec quelque 230 vols hebdomadaires en basse saison, elle se retrouve, sept ans après sa reprise par le groupe Gofast, avec un plan de charge important. Avec Aigle Azur, l'Algérie est reliée à Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse et Mulhouse. «Nos avions se posent sur les aéroports de 13 villes algériennes depuis Paris et les principaux aéroports de province», soutient, réjoui par une telle déclinaison, Meziane Idjerouidene.

Le DG de la compagnie y voit «un véritable pont aérien» entre les deux pays. Il exclut l'ouverture à court et moyen terme de nouvelles dessertes. Au vu de la configuration actuelle du marché aérien franco-algérien et de la densité de la demande, une nouvelle ligne ne se fait pas sentir. «Pour le moment, Aigle Azur assure toutes les lignes possibles et imaginables». La rencontre de Meziane Idjerouidene avec les médias intervient un mois après la fin de la période estivale.

«Désormais, tout va pour le mieux dans la gestion de la phase de pointe», estime-t-il dans un bilan a posteriori. Longtemps source à préoccupations pour les transporteurs aériens à l'oeuvre dans le paysage franco-algérien, la campagne été ne provoque plus de nuits blanches pour les chefs d'escale.

Les avions au logo «bleu azur» ont assuré, du 20 juin au 15 septembre, le transport de 310.000 passagers contre 280.000 la saison dernière. «En termes de passagers transportés, nous avons augmenté de 6%», précise le DG d'Aigle Azur.

Les taux de remplissage se sont établis aux environs de 68%, en hausse de cinq points par rapport à l'an dernier. A l'appui de l'ensemble de son programme d'été, la compagnie a mobilisé une offre de 460.000 sièges répartis à travers 2.550 vols. «Aucun des voyageurs qui a réservé sur nos vols n'a été laissé devant les guichets d'enregistrement», insiste-t-on du côté de l'équipe d'escale.

Au moment où les transporteurs desservant le Maghreb s'installent dans la «basse saison», Aigle Azur veut mettre à profit cette période moins pressante pour mûrir ses projets. L'un des plus immédiats porte sur le lancement de négociations avec des compagnies aériennes pour assurer à ses clients une «continuation» vers des destinations lointaines.

«Nous cherchons à négocier au profit de nos clients voyageant depuis l'Algérie et le Maghreb des continuations vers l'Amérique du Nord et l'Asie notamment à des tarifs intéressants et en DA», indique Meziane Idjerouidene sans en dire plus. Le DG a démenti une information de presse selon laquelle un investisseur privé serait sur le point d'entrer dans le capital d'Aigle Azur. «C'est une rumeur. Rien de tel n'est prévu à Aigle Azur», s'est-il contenté de répondre.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. Par L'un De Nos Correspondants A Paris: S. Raouf . Le 18 octobre 2008.

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