Algérie - RETOMBÉES DE LA CRISE ÉCONOMIQUE : La pauvreté va-t-elle changer de camp ?

La pauvreté va changer de camp avec les conséquences de la crise financière sur l’économie mondiale, selon M. Messadfa Bachir, universitaire et professeur d’économie à l’université d’Alger qui a animé ce, jeudi, une conférence intitulée «la crise économique et ses retombées sur les pays pauvres» dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre la pauvreté, organisée par l’association El Irched ouel Islah.

En présence de nombreux universitaires et de représentants d’ambassades arabes accréditées à Alger, l’expert pas manqué de souligner la gravité de la crise qui ne date pas en fait, dit-il, de 2007 et qu’elle n’est pas non plus, selon son analyse, d’origine hypothécaire. M. Messadfa estime qu’elle est sous-estimée par les USA et l’Union européenne qui se contentent de renflouer les caisses des banques en liquidités financières.

«Or, la situation est plus complexe car cette crise remet en cause l’organisation et le fonctionnement du système monétaire international dans sa crédibilité» a-t-il ajouté en mettant l’accent sur le fait que les solutions apportées ne sont pas d’essence économique mais financière dans le sens étroit du terme.

«D’ailleurs, en dépit de nationalisation partielle et d’alimentation financière des banques privées, à coup de milliards de dollars, d’euros et de livre sterling, les principales bourses mondiales refusent de grimper la pente et continuent de connaître des fléchissements importants», explique le conférencier qui prévoit une récession économique à grande échelle, si, d’ici là, de vraies solutions économiques ne sont pas apportées, en collaboration avec les pays émergents et en voie de développement.

Sur le plan interne, les USA et l’Union européenne ont exprimé un besoin de 13000 milliards de dollars pour faire démarrer la machine économique. La solution à la crise internationale ne peut être apportée, selon M. Messadfa, que par des réponses économiques au besoin de développement exprimés par les pays africains, asiatiques et sud- américains.

«Pour la première fois la solution à une crise internationale n’est pas entre les mains pays riches qui l’ont pourtant provoquée. «Le président Bush a d’ailleurs raison de dire que la crise n’est pas américaine mais mondiale ». Faut-il ajouter dans ce sens que le prochain sommet du G8 va regrouper aussi, selon une proposition de l’Union européenne la présence de la Chine et de l’Inde.

Il en ressort, selon la vision de l’universitaire algérien, que la crise financière va s’installer dans la durée avec des retombées négatives aussi bien pour les pays riches que pour les pays pauvres à des degrés moindres. La récession économique va se manifester dans les pays riches, poursuit-il dans son analyse, par des faillites d’entreprises et des licenciements collectifs des travailleurs avec leurs lots de pauvreté et de misère.

Quant aux pays pauvres de la planète, les damnés de la terre, comme disait Frantz Fanon, il faut s’attendre, dit-il, à plus de pauvreté avec une réduction drastique des aides internationales, des subventions et des bourses. Les lignes de crédits vont devenir l’unique solution pour accéder à un équipement ou un produit alimentaire, selon le conférencier qui s’est interrogé sur le silence du FMI. 50.000 personnes meurent chaque jour de faim et de famine dans le monde…

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres www.horizons-dz.com.Par Meziane A. Le 18 octobre 2008.

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