Algérie - Sommet de la francophonie: Tous les chemins mènent vers la «crise»
A l'ouverture du 12e Sommet de la francophonie qui se tient à Québec, le président français Nicolas Sarkozy, a, au cours de son intervention, plaidé devant une trentaine de chefs d'Etat, en faveur de la présence permanente, au Conseil de sécurité, des Nations unies, de représentants de pays d'Afrique et d'Amérique du Sud.
Ainsi, le président français s'est demandé «comment pouvait-on régler les grands problèmes du monde sans un pays africain ou sud-américain comme membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU? Sarkozy a lié cette question avec la crise financière qui ébranle l'économie mondiale en estimant qu'elle «doit être une opportunité pour bousculer les habitudes et refuser les facilités».
Dans le même ordre d'idées, Nicolas Sarkozy a précisé que «la crise est une opportunité pour réfléchir différemment à la croissance, en l'occurrence une croissance durable et verte ainsi qu'un développement d'une agriculture vivrière, partout dans le monde». Le président français a insisté sur cette question en précisant: «nous n'avons pas à nous incliner au premier obstacle venu et ce débat doit être celui de la francophonie».
Il dira, également, que «le monde est confronté à la plus grave crise économique et financière depuis le crash des années 30 et par conséquent il est du devoir de réfléchir aux enjeux». «Comment en sommes-nous arrivés là? Qui est responsable? Que s'est-il passé? Telles sont les questions posées. Et le président français de préconiser de «poser le bon diagnostic et d'en tirer les conséquences». Sarkozy a considéré que «la francophonie n'est pas simplement l'attachement à une culture. Nous devons la vivre comme un engagement politique. Nous ne voulons pas d'un monde aplati. Nous ne voulons pas d'un monde uniforme.
Nous voulons la diversité et cette tribune (sommet de la francophonie) témoigne de cette diversité».
De son côté, le Premier ministre canadien Stephen Harper, co-hôte du sommet avec son homologue québécois Jean Charest, a déclaré, lors de son allocution que «la francophonie a un grand rôle à jouer, aussi dans la crise financière internationale qui nous interpelle tous et toutes. On doit tous être conscients de l'impact de cette crise sur les pays en voie de développement».
Quant au secrétaire général de la francophonie Abdou Diouf, il a, lui aussi, affirmé que «la communauté francophone ne pouvait pas être spectatrice des crises financières et alimentaires car ce sont les plus défavorisés, comme toujours, qui paieront le plus lourd tribut». Dans le même sens, Ban Ki-moon, l'un des premiers secrétaires généraux de l'Onu, à assister à un sommet de la francophonie, a exhorté, de son côté, «les pays donateurs à ne pas réduire leur aide internationale en raison de la crise financière». Intervenant en tant que président de la commission européenne, José Manuel Barroso, a estimé que «cette tourmente ne doit pas faire oublier la crise moins spectaculaire, mais infiniment plus grave de la faim dans le monde». M. Barroso a appelé, dans ce contexte, «les pays riches à tenir leurs engagements d'aide au développement, comme l'a fait l'UE».
Et d'illustrer ses dires par des chiffres effarants en rappelant que «près d'un milliard de personnes souffrent de la faim aux quatre coins de la planète et les 75 millions de plus, affamés suite à la flambée des prix alimentaires et énergétiques en 2008». Dans son réquisitoire, M. Barroso s'est demandé «comment pourrions-nous justifier un jour d'avoir mobilisé tant de moyens et de volonté politique pour imaginer des solutions à la crise financière et de n'avoir rien tenté face à l'injustice de la faim?».
Enfin, le Premier ministre québécois, Jean Charest, a insisté, dans son plaidoyer, pour une langue française et une francophonie plus politique. Il dira à cet effet: «je vous invite à voir dans l'histoire du Québec une invitation quant à la manière de promouvoir cette langue que nous avons en partage.
C'est une bataille qu'il faut mener. Et cette bataille est, par définition, un combat politique». M. Charest a abordé la crise financière internationale en soulignant que «le sommet était le premier forum Nord-Sud à se pencher sur la tourmente financière».
A signaler, enfin, que les débats de la seconde journée ont été consacrés essentiellement aux questions de la paix et la sécurité, la démocratie, les droits de l'Homme, les changements climatiques et l'environnement.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran (www.lequotidien-oran.com). Par Salah C. Le 19 octobre 2008.
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