Algérie - Invitation au débat
Un débat sur la politique étrangère de l'Algérie est-il possible ? La classe politique officielle, fleurant bon l'unanimisme, s'en remet à une certaine conception du domaine réservé de la présidence pour se dispenser d'en discuter. Ce qui vaut pour la politique nationale s'étend aussi au domaine de la politique étrangère.
M. Abdelhamid Mehri, ancien secrétaire général du FLN et militant au long cours, fait preuve, contre la tendance dominante, d'une remarquable pugnacité en continuant à alimenter les débats et en apportant des contributions qui incitent à la réflexion.
Sa contribution, publiée hier dans les colonnes du Quotidien d'Oran, est d'autant plus remarquable qu'elle intervient dans un contexte de crise financière mondiale dont les retombées politiques ne manqueront pas de venir.
Elles posent des questions élémentaires et fondamentales. Où se situe l'Algérie dans un monde en mouvement où les certitudes d'hier ont été balayées par la mondialisation marchande ? Quelle stratégie d'alliances pour quels axes politiques devra-t-on envisager ?
Par son expérience et sa connaissance précise des réalités de notre temps, Abdelhamid Mehri apporte un éclairage incisif sur des sujets essentiels qui sont traditionnellement débattus hors de la portée d'une large partie de l'opinion.
Le thème peut sembler éloigné des questions économiques et sociales qui font l'essentiel des préoccupations des Algériens.
Et pourtant, rien n'est moins sûr. Il existe bien une sorte de package où l'inclusion politique, même indirecte, dans des systèmes et des organisations (Otan, UPM) sur lesquels nous n'avons pas de réelle influence, ne manque pas d'avoir des incidences sur les autres aspects, dont la politique énergétique.
Après tout, la loi sur les hydrocarbures à laquelle nous avons échappé - Dieu merci - n'était pas fondée sur des impératifs économiques mais sur des considérations politiques.
Cette affaire avait montré que l'absence de débat, au nom du respect du domaine réservé ou même d'une vision techniciste, conduit à une prise de décision sous la forme d'une loi qui s'est révélée, fort heureusement avant même son application, inopportune. Un débat franc et ouvert nous aurait, sans l'ombre d'un doute, épargné d'aller si loin, avant d'essayer de revenir à partir du bord du ravin.
Avec sa courtoisie habituelle mais avec une fermeté sans faille, Abdelhamid Mehri fait son devoir d'homme politique et discute des choix faits par l'Algérie de répondre à ce qu'il appelle des «sollicitations douteuses».
Si la politique étrangère est traditionnellement représentée comme le prolongement de la politique intérieure, des choix de politique extérieure non réfléchis, non débattus profondément dans leur implication, auront en définitive des incidences sur notre vie de tous les jours. Et il est clair que Abdelhamid Mehri le fait à partir d'une idée certaine de ce qu'a été l'Algérie, de ce qu'elle doit être.
On comprend aisément sa répugnance très politique à l'inclusion, en douceur, dans les dispositifs de l'Otan qui, aujourd'hui comme hier, est un instrument impérial, défendant un ordre qui n'est pas de toute justice.
Ce que dit en somme Abdelhamid Mehri est qu'on est face à des sollicitations lourdes (Otan, Francophonie, Union pour la Méditerranée) qui ne peuvent être expédiées comme des affaires routinières mais doivent faire l'objet d'un vrai débat national.
A signaler, enfin, que les débats de la seconde journée ont été consacrés essentiellement aux questions de la paix et la sécurité, la démocratie, les droits de l'Homme, les changements climatiques et l'environnement.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran (www.lequotidien-oran.com). Par K. Selim . Le 19 octobre 2008.
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