Algérie - Ce qui est bon pour nous ne l'est pas chez les autres
Les gouvernements des grandes puissances économiques ont tous volé au secours de leurs systèmes bancaires malmenés par la crise financière. Ils l'ont fait en s'affranchissant des fondamentaux sacro-saints de l'économie néolibérale dont ils vantaient et prônaient pourtant auparavant l'intangible justesse et efficacité.
C'est ainsi que sous couvert de «nécessité et de pragmatisme», ils ont engagé leurs Etats dans une politique interventionniste dans la sphère économico-financière, dont ils dénonçaient il y a peu la survivance dans quelques Etats de la planète.
Ces gouvernements sont mal venus après cela de tancer et de menacer les Etats membres de l'OPEP après que ceux-ci eurent laissé entendre que leur organisation allait réduire sa production pour tenter d'enrayer la dégringolade des cours du pétrole.
La chute des prix du pétrole est une menace aussi grave pour la situation économique et financière de ces Etats que l'est la crise bancaire pour les pays grands consommateurs de pétrole.
Pourquoi alors ces derniers auraient raison de prendre toutes les mesures pour sauvegarder leurs systèmes bancaires et leurs économies nationales et pas les premiers ?
Quand le baril de pétrole caracolait entre 100 et 140 dollars, ce sont les grands pays consommateurs de brut qui ont fait des pressions sur l'OPEP pour qu'elle augmente sa production, pour censément mettre «en adéquation» l'offre et la demande mondiales d'or noir, et éviter ainsi que la cherté du produit ait des incidences négatives sur la croissance économique mondiale.
L'exigence n'était pourtant nullement fondée et il a été démontré que la hausse explosive des prix pétroliers n'a pas été due à la prétendue insuffisance d'offre mais aux manoeuvres spéculatives sur les marchés, dont les principaux acteurs bénéficiaires ont été les milieux d'affaires et de la finance des grands Etats consommateurs.
Il serait suicidaire pour les Etats membres de l'OPEP d'abdiquer en face de l'injonction menaçante formulée au nom des grands pays consommateurs par le Premier ministre britannique Gordon Brown, leur intimant de ne pas réduire la production de l'OPEP en ces moments de crise financière et de récession économique. Gordon Brown est guidé par l'intérêt de l'économie de son pays, qui est de disposer d'un pétrole à bas prix.
Ce qui adviendra automatiquement en effet si l'OPEP maintient en l'état le niveau de sa production, alors qu'il y a d'évidence un net fléchissement de la demande mondiale de pétrole. En entrant dans sa logique, ce sont leurs intérêts nationaux que les pays producteurs sacrifieront.
En plus d'être les victimes collatérales impuissantes d'une crise financière et économique née aux Etats-Unis et amplifiée par les autres puissances développées, il est demandé aux pays producteurs de pétrole d'assumer le sacrifice expiratoire des ressources financières de leurs nations en contribuant à la dégringolade des prix du pétrole.
Autant que faire se peut, les Etats producteurs de pétrole doivent contribuer au redressement de l'économie mondiale, car il y va de leur intérêt national également. Mais sans brader leur principale richesse, comme le voudraient les Gordon Brown et autre Georges W. Bush. Qu'ils se souviennent, quand le baril de pétrole était au plus bas, de l'indifférence méprisante qu'affichaient les pays grands consommateurs à l'égard de leurs difficultés nationales.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran (www.lequotidien-oran.com). Par Kharroubi Habib . Le 19 octobre 2008.
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