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Algérie - Campus tragique

Campus Tragique La communauté universitaire algérienne est sous le choc après l’assassinat, hier à Mostaganem, d’un enseignant par un étudiant. Ce geste fatal ravive jusqu’au paroxysme la peur de voir s’installer la violence sur des campus normalement dédiés à l’apprentissage du savoir et indemnes de telles pratiques.

Dans la réalité, l’université n’échappe pas à la forte contrainte du nombre avec des amphis pléthoriques et des enseignants exposés à des pressions du seul fait qu’ilssanctionnent, le cas échéant, un mauvais parcours.

Nombre d’étudiants en échec se raccrochent, quelquefois obstinément, à l’espoir que leur enseignant reverra à la hausse une note catastrophique qui empêchera un passage annuel. De tels cas sont légion dans toute l’université algérienne et s’ils ont pris une ampleur de l’ordre du phénomène de société, c’est parce que les balises n’ont pas été posées pour empêcher de possibles dérives.

Les notes, qui récompensent l’effort et le mérite, ne peuvent en aucun cas être instrumentalisées d’une manière ou d’une autre, car cela fausserait les règles du jeu. C’est autant la responsabilité des étudiants que des enseignants.

Les uns et les autres ne peuvent toutefois être livrés à eux-mêmes ou mis dans une espèce de confrontation récurrente. L’irruption de la violence comme moyen d’arbitrage gangrènerait dans de telles conditions toute l’université. Le drame de Mostaganem doit de toute évidence inciter à une profonde réflexion sur la nécessité de préserver cet espace de l’action qui ne peut être que préjudiciable à des lobbies de toute nature pour garantir la sécurité des enseignants autant que celles des étudiants.

En d’autres termes, ni l’entrisme politicien ni le pouvoir de l’argent ne doivent intervenir dans le cursus de l’étudiant comme autant de primes à la médiocrité. Il ne s’agit pas pour autant de jeter la pierre à tous les étudiants et à tous les enseignants et encore moins à toute l’université qui, d’une certaine manière, paye le tribut d’une croissance exponentielle et quelque peu débridée tout à la fois.

En effet, face aux effectifs d’étudiants accrus dans des proportions colossales, le cadre bâti des enceintes universitaires n’a pas évolué significativement, laissant les enseignants exercer dans un contexte de dénuement et de promiscuité qui peuvent ouvrir sur l’imprévu.

Au-delà des chiffres, le taux d’intégration dans l’université algérienne révèle une dimension humaine que les statistiques ne prennent pas en compte, mais qui n’en est pas moins déterminante pour susciter une approche et un suivi rationnel de cet espace de rayonnement et d’accumulation du savoir. Et dans tous les cas de figure, la société algérienne n’aura alors que l’université qu’elle mérite.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres El Watan(www.elwatan.com).Par Amine Lotfi. Le 19 octobre 2008.

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