Algérie - «La culture universelle a besoin de la diversité africaine»

Les travaux du 2e congrès des ministres africains de la Culture se sont ouverts hier à l’Hôtel Hilton à Alger en présence du ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République, M. Abdelaziz Belkhadem, le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, M Abdelkader Messahel, ainsi que la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi.

Pour la partie africaine, une trentaine de ministres et une quarantaine de délégations prennent part à cette rencontre de deux jours, au cours de laquelle les participants auront à examiner les résultats de la table ronde tenue et animée par les experts africains.

Un cadre opportun pour favoriser un dialogue constructif d’intérêt commun et soutenir l’effort mené pour valoriser la culture africaine dans toute sa richesse et diversité. 13 points émanant du premier congrès tenu en décembre à Nairobi leur seront soumis à cette occasion, ayant pour thème principal « harmoniser et coordonner les politiques nationales ».

Il s’agit de la création à Alger du grand Musée africain des cultures, ainsi que de la réalisation d’un institut panafricain, dont l’étude de faisabilité a été confiée à l’Algérie. Troisième axe de grande importance soulevé lors de ces journées, l’organisation du 2e festival panafricain prévu à Alger, le 25 juillet 2009, d’autant plus que l’édition de 1969, sanctionnée par le « Manifeste d'Alger » a été une expérience réussie.

Le président de la République, M Abdelaziz Bouteflika a tenu à souligner dans un message lu à l’occasion, par son représentant officiel, M. Belkhadem, que « les pays africains sont, plus que jamais, appelés à aider le monde à changer sa perception de la culture africaine qui, depuis Hérodote, reste fortement conditionnée par le regard ethnocentrique des Occidentaux».

Le chef de l'Etat a appelé les pays africains à faire accéder le monde à la compréhension de la culture africaine dans toute sa diversité, mettant l’accent sur la conjonction davantage d’efforts sur le terrain à même de parvenir au renouveau de la pensée africaine.

Intervenant à l’ouverture des travaux, Mme Toumi a précisé que l’Algérie a de tout temps été parmi les initiateurs de projets renforçant le rapprochement de tous les Africains, dans la perspective d’un développement durable. Elle cite l’initiative stratégique du Nepad.

Les participants auront également à se pencher sur de nombreux sujets stratégiques, exigeant, selon la ministre Mme Khalida Toumi, un traitement important notamment tout ce qui concerne la promotion des industries culturelles.

Le processus de mondialisation, avec toutes les répercussions et les mutations qu’il a induites, a imposé de nombreux défis au continent noir, d’où la nécessité d’instaurer un partenariat entre toutes les parties concernées, surtout pour la protection du patrimoine culturel.

Et ce, tout en tenant compte des exigences d'un nouvel ordre international susceptible de garantir l'égalité et la justice entre le Nord et le Sud. C’est dans cette optique que s’inscrit la tenue de ce congrès.

Mme Toumi n’a pas manqué d’appeler tous les acteurs à redynamiser le projet de promotion et de développement de la production cinématographique africaine, conformément aux décisions du sommet de Maputo.

Pour le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, cette deuxième édition donnera certainement un nouvel élan à la renaissance de la culture africaine à laquelle aspirent tous les peuples du continent. « La perspective du 2e festival panafricain traduit la volonté de l’Union Africaine pour que la culture puisse avoir sa place parmi les grandes préoccupations, dans la mesure où elle constitue le moteur et l’expression de l’identité africaine.

C’est ce qui explique d’ailleurs l’intégration, la valorisation et la promotion de la culture dans le NEPAD. La charte de la renaissance culturelle a, rappelons-le, été adoptée à Addis Abeba en janvier 2006. Saluant l’initiative de l’Algérie qui n’a jamais failli à ses engagement lorsqu’il s’agit du continent africain, la commissaire de l’Union Africaine chargée des affaires sociales et culturelles, ainsi que le président du premier congrès de Nairobi, ont insisté sur la nécessité de mettre en œuvre les programmes culturels continentaux, allusion faite aux trésors linguistiques que recèle le continent.

« L’Afrique est riche en culture que nous transmettrons aux générations futures, ont-ils souligné, précisant qu’avec la mort d’un vieillard en Afrique c’est toute une bibliothèque qui brûle ».

Se déroulant à huis clos, les travaux du congrès seront sanctionnés cet après-midi par une série de recommandations après que les délégations aient examiné les rapports des experts au terme des rencontres tenues du 17 au 21 de ce mois.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Horizons-dz (www.horizons-dz.com). Par Safia D . Le 24 octobre 2008.

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