Algérie - L’Opep en état d’urgence

Les pays membres de l’Opep n’ont pas mis beaucoup de temps, hier à Vienne, pour trouver un consensus et décider de réduire leur production de pétrole brut de 1,5 million de barils par jour à partir du 1er novembre. Les chiffres qui circulaient depuis quelques jours faisaient état d’une réduction située entre 1 et 2 millions de barils.

Il semblerait que la décision prise hier par l’Opep serait la première d’une série de mesures que l’Organisation devrait prendre pour stabiliser et le marché et les prix dans un seuil qui ne pénalise ni les pays consommateurs ni les pays producteurs. Les effets de la décision seront plus visibles dans une quarantaine de jours.

D’ici là, la visibilité sera meilleure et l’Organisation pourra prendre d’autres décisions à l’occasion de sa réunion d’Oran. Cette situation a déjà été vécue par l’Opep, il y a une dizaine d’années, même si cette fois-ci l’Organisation a réagi assez rapidement. Dans son communiqué publié hier à l’issue de la réunion extraordinaire, l’Opep a fait savoir que la décision de réduire son plafond de production sera examinée lors de la réunion extraordinaire du 17 décembre prochain à Oran et qu’entre temps, le secrétariat a été chargé de suivre de près le marché.

Le manque de visibilité et les incertitudes sur les effets de la récession qui touche les principales économies dans le monde rendent encore la tâche de l’Opep plus difficile. En plus du surplus qui existe déjà sur le marché et qui devrait être enlevé ces dernières semaines, l’Organisation devra déterminer avec exactitude quelle sera la demande mondiale de pétrole réelle à partir du mois de janvier 2009. Par manque de liquidités dû à la crise de confiance que vivent les banques en matière de crédit, des quantités de pétrole ne trouvent déjà pas d’acheteur, selon une révélation du président de l’Opep.

C’est un autre effet de la crise financière, en plus du recul net de la demande mondiale de pétrole. Le problème qui se pose à l’Opep est celui d’assurer l’équilibre du marché et des prix sans aggraver les effets de la crise vis-à-vis de ses clients. Mais en plus d’assurer la stabilité du marché et des prix, l’Opep devra aussi penser à l’approvisionnement à court et à moyen termes.

Des prix bas du pétrole bloqueraient les investissements et créeraient des situations de pénurie qui pourraient propulser les prix vers des seuils plus élevés que ceux qu’on a déjà vus avec des conséquences encore plus graves pour l’économie mondiale. Une donnée que les gouvernements qui ont critiqué hier la décision l’Opep semblent ignorer ou feignent d’ignorer en se focalisant sur leur électorat et en mettant en avant leur carrière politique en lieu et place de la stabilité du marché et de la sécurité des approvisionnements.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres El Watan. www.elwatan.com. Par Liès Sahar. Le 25 octobre 2008.

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