Algérie - Crise financière mondiale: Le pétrole aspiré par le gouffre de la récession ?
Un vent de panique s'est emparé cette fin de semaine des places boursières et des grandes banques mondiales, sur le sillage de la crise financière, provoquant une véritable inquiétude quant à un affaissement économique mondial global.
C'est dans ce contexte de forte déprime financière et boursière que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a décidé vendredi de faire une coupe de 1,5 million de barils par jour de sa production pour enrayer la chute des cours, tombés vendredi jusqu'à 61 dollars.
Pour autant, la décision de l'OPEP n'a pas eu d'effets immédiats, même si son président, M. Chakib Khelil, avait bien précisé, lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion extraordinaire, que les cours devraient reprendre de la hauteur au moins dans six mois.
L'organisation a même annoncé qu'une autre réduction de sa production est tout à fait envisageable dans le court terme si les prix tombaient à un plus bas dans les prochaines semaines.
Les cours du brut ont chuté vendredi, d'abord du fait que les marchés prévoyaient une baisse plus importante qui aurait servi d'électrochoc sur les marchés, ensuite par le départ des investisseurs qui spéculaient sur le marché pétrolier, enfin du fait du manque de liquidités.
Les analystes estimaient ainsi au lendemain de la décision de l'OPEP que les cours devraient poursuivre leur baisse, sur le sillage de la déprime économique et l'annonce d'une récession mondiale qui se profile à l'horizon.
D'autant que sur les marchés boursiers, la situation est catastrophique. Toutes les bourses ont clôturé vendredi dans le rouge, confirmant un peu plus que l'économie mondiale est bien entrée en récession.
Tous les indices boursiers ont fini en nette baisse, plombés par l'ampleur de la crise financière qui s'amplifie comme une bulle. Selon des analystes, l'idée que la récession qui se profile puisse être encore plus grave incite nombre d'investisseurs à récupérer leurs placements. Pour faire face à cette décollecte de grande ampleur, les «hedges funds» et les fonds communs de placement liquident des positions, ce qui exagère le mouvement de crise et de panique sur les places financières.
C'est pratiquement «le sauve-qui-peut» !
Autre marque de cette volatilité, le yen a gagné un temps jusqu'à 10% face au billet vert, profitant de la nouvelle bouffée d'aversion au risque. L'euro est revenu à 1,27 dollar. Dans la perspective d'un ralentissement économique généralisé, les matières premières continuent de se replier.
Face à ce coup de blues des places boursières, plusieurs responsables de la Banque centrale européenne tentent de restaurer la confiance sur des marchés aux abois. Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, a assuré que les mesures vigoureuses déjà prises par l'Eurosystème «auront clairement un impact très fort», tandis que l'Espagnol Jose Manuel Gonzalez-Paramo, membre du directoire de la BCE, a exhorté les autorités à ne pas paniquer afin de ne pas aggraver la confiance.
«Gardons notre calme», a-t-il lancé.
A l'ouverture du sommet Asie-Europe (ASEM) pour coordonner une réponse à la crise, vendredi, le président chinois Hu Jintao a souligné que les turbulences financières aggravaient également l'instabilité économique de la Chine, tout en précisant que ses fondamentaux restaient intacts.
Il a précisé que son pays serait un acteur actif à la prochaine réunion à Washington du G20. Les chefs d'Etat et de gouvernement de 43 pays d'Europe et d'Asie se sont engagés à Pékin à coopérer pour réformer le système financier et monétaire international à trois semaines d'un sommet des principales économies du monde et à l'ensemble des secteurs de l'économie.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a pour sa part demandé une nouvelle «constitution» pour le système financier mondial et appelé à un renforcement du rôle du FMI.
La crise est mondiale, les solutions doivent être globales, selon des experts qui estiment que les puissances financières peuvent stopper cette crise et éviter qu'elle ne fasse des dommages encore plus profonds dans les économies des pays à faibles ressources.
Les grandes réponses sont attendues du sommet du G20 le 15 novembre à Washington, qui va rassembler les sept grands pays industrialisés (G7), l'UE (27), avec onze pays émergents, ainsi que la Chine et la Russie.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran. www.lequotidien-oran.com. Par Ali Babès . Le 27 octobre 2008.
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